Total Rust, 2007
Doom Death Metal, Israël
Album CD
Le label TOTAL RUST est l'un des fers de lance de la scène doom actuelle et c'est en Israêl qu'il est implanté. Cependant cette terre au lourd passé historique et au présent tendu qui pourrait être une terre nourricière pour le doom metal ne propose que peu de formations israéliennes dans le style, The Knell étant l'une des rares, certains membres venant des cendres du groupe de doom HYMN OF HADES. The Knell en cette période de pleine expansion du doom où de nombreuses formations très intéressantes font surface risque cependant de ne pas sortir du lot, un peu comme son apparition sur la compil Asymmetry réalisée par Total Rust où le groupe proposait un titre inédit qui je dois avouer ne m'avait pas laisser un souvenir impérissable. Bien-sûr The Knell pratique du doom/death honnête comme le veut le style, pesant et mélancolique, dénué totalement de joie et d'enthousiasme, mais voilà The Knell rappelle plus la première vague de doom/death née des excellents travaux initiaux de ANATHEMA et MY DYING BRIDE et développée par un ensemble de disciples qui n'ont jamais égalé leur maîtres, plutôt que les récentes avancées du style vers les prolongements funéraires et atmosphériques, ou encore ceux qui intègrent des éléments black metal à leur musique, qui semblent devenir les tendances actuelles, qui pour l'instant se révèlent très intéressants. The Knell revendique donc plutôt un attachement à la scène des années 90 qui a présidée à sa naissance en 1998, ce premier album ne voyant le jour qu'aujourd'hui après 3 demos Winter shade en 2000, Rehearsal en 2001, Carcass of empathy dont sont extraites la plupart des compositions proposés ici. Harm est un album sans trop de surprise, du doom/death tout à fait honorable cependant, évidemment pas de parties death ou de retour aux sources, on n'est pas au début du doom/death, pas de voix tendance black comme bon nombre de formations en usent judicieusement aujourd'hui, ni de mélodies à la Katatonia non plus, du synthé permanent mais pas en avant, mais dans l'ensemble cependant il manque quelque chose, car un morceau comme \"Jerusalem Frost\" est vraiment très bon et bien inspiré comme son nom le laisse présager, mais il y a une certaine monotonie malgré les bonnes mélodies mélancoliques typiques du style, une certaine platitude, pas assez de moment prenants ou bouleversants, peut-être qu'on est plus dans la résignation que dans le lyrisme tragique. L'album est par ailleurs produit par Greg Chandler, chanteur guitariste du groupe de funeral doom anglais ESOTERIC. Il s'agit donc d'un album tout à fait honorable de doom dans la lignée du doom/death des années 90 mais avec les acquis d'aujourd'hui, et qui jamais ne tombe dans des maladresses ou des passages incipides, il n y'a pas les défauts de bon nombre de mauvais disciples des piliers du doom, et plus de synthés. Au final, cet album devrait plaire à ceux qui ne voient pas l'évolution du doom/death vers le funéraire et/ou vers l'atmosphérique comme de bonnes choses.