Earache, 2008
Thrash metal, Multiple
CD
Habituellement, les compilations finissent toujours dans un coin, ramasse poussière, cale meuble, sous boc, frisbee, tant d'applications sympathiques pour un CD, sauf la fonction principale, l'écoute de zique. Earache réussit ici à surfer sur le revival thrash en proposant toutefois des groupes de qualités. Il est mis sur la pochette que c'est à du thrash nouvelle école qu'on aura à faire, et pourtant ça sonne pas si moderne que ça, du moins inspiré thrash castré à la suédoise, pas plus que ça ne sonne ultra bourrin comme la vieille et glorieuse scène allemande. On se rapproche plus de la scène américaine, l'influence majeure des combos ici étant Slayer, hommage qui flirt parfois avec la repompe (Evile). Une influence totalement occultée par les chroniques glanées ici et là, c'est également Sepultura, notamment sur un titre étant un parfait pot pourri entre Beneath the remains et Arise avec Violator. Les grosses pointures du moment sont bien présentes, pour ma part, tout se laisse agréablement écouter, à chaque titre on est bien dans du thrash pur sucre, qui tape fort niveau rythmique batterie, et avec des riffs nerveux et secs, parfois doublés de soli, parfois plus bas du front. Bonne homogénéité entre les 16 groupes, mais je retiendrai notamment Municipal Waste et ses accents skatecore dans les vocaux et la prod épurée ; Dekapitator avec une voix aboyée et un passage plus lent bien senti ; Decadence qui se démarque avec sa chanteuse et surtout des riffs plus alambiqués que les autres groupes, se rapprochant plus du ciselage suédois ; Warbringer complètement déchaîné ; SSS avec quelques traces de hardcore ; Deadfall absolument monstrueux qui balance un inédit de grande classe aux riffs excellents ; Violator bonne reprise des travaux entamés dans les années 80 par les frères Cavalera. Les groupes non cités balancent une bonne purée également mais dans une compilation, il y a toujours ceux qui donnent envie qu'on connaisse leurs noms, et les autres... Une bonne compile au final, d'autant plus qu'il y a quelques inédits dans le tas, ou des titres provenant d'autoproductions donc pas forcément facile à trouver.