Urskumug : Am Nodr

Il semblerait qu'actuellement dans chaque pays on trouve un label pour perpétuer exclusivement la scène de sa région, et c'est le cas du label lithuanien LEDO TAKAS qui soutient la scène des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) qui semble être en pleine ébulition comme le montre Urskumug une jeune formation crée en 2001. Ce premier enregistrement pour Ledo Takas est en fait le second album du groupe succédant à \"Pareja\" un premier album autoproduit en 2003. C'est avec plaisir que j'ai pu constater qu'on retrouvait dans cette formation, l'ancien keybordiste et chanteur de l'excellent groupe HERESIARTH qui se charge ici des synthés et de backing vocals. Il ne s'agit pas du même style cependant, ni aucunement du même concept. D'ailleurs, le concept de Urskumug à l'instar d'une autre formation de l'Est, NEGURA BUNGET, est vraiment très intéressant, le groupe semble d'ailleurs savoir de quoi il parle et bien le maîtriser (ce qui est rare). Il ne s'agit pas d'un concept sur le paganisme mais carrément sur le pré-paganisme. Le nom du groupe provient d'une nouvelle d'un auteur anglais Robert Holdstock et évoque une sorte de créature moitié animal entre ourson et sanglier et moitié humaine qui représenterait en fait le premier moule humain. Le visuel du groupe est semblable à l'originalité du reste puisque faisant écho à la pochette. Ce groupe me fait vraiment penser à la démarche de NEGURA BUNGET. Par-contre la musique ne fait pourtant pas écho à cette originalité et cette profondeur qui émane de Urskumug malheureusement. Il s'agit certes d'un black metal correct, très puissant, le label parle d'un aspect tribal que je n'ai pas trop ressenti mais qui peut provenir de la boîte à rythme. On a dans l'ensemble un black metal assez rentre-dedans qui manque d'originalité, un peu peut-être comme les premiers NEGURA BUNGET avec ce décalage entre richesse conceptuelle et richesse musicale. Pourtant ça ne sonne pas fade, ce sont des morceaux bruts, assez directs, mais cependant pas assez (en fait très peu voire pas) parsemés de parties ambiantes ou de folklore local ou ancestral, comme on pourrait s'y attendre (comme par exemple le ferait Darkestrah). C'est vraiment le côté black metal brut, rentre-dedans qui ressort, le synthé est d'ailleurs assez en retrait et les mélodies parfois bancales; on est pas là dans un black lancinant ou atmosphérique ou mélodique et ni aucunement dans du vieux black crade et malsain, mais dans un black direct et rapide, frénétique, parfois avec des riffs plaqués, saccadés, avec une voix peut-être pas assez criée qui tend parfois vers une voix black tendance death, qui est peut-être un peu monotone. Mais l'ensemble est tout à fait honorable et on sent que Urskumug a un potentiel de créativité mais qui reste à développer.

Adnauseam - 7/10