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Vhernen : S.Y.B.E.R.I.A

VHERNEN - S.Y.B.E.R.I.A

Eerie Art Records, 2006

Ambient Black / Doom Metal, Îles Féroés

CD

Et encore un one-man-band de plus, un ! Ceux-ci prolifèrent à une telle vitesse dans le domaine de l'Ambient et ses dérivés que tous les examiner relève à présent de l'exploit... Mais, le bouche à oreille ayant rapidement fait son effet, je décidai il y a peu de me plonger dans l'écoute de \" S.Y.B.E.R.I.A \", première release d'un groupe d'Ambient Black nous venant de loin, très loin... Le dénommé Vhernen .

Initialement édité en juin de l'année dernière à 100 pauvres petits échantillons pressés sur CD-R, le premier EP de Vhernen s'est vu moins de 6 mois plus tard réédité à 500 exemplaires par Eerie Art Records . Si le nom du one-man-band (et surtout son origine, les Îles Féroés) ne paie pas de mine, dès la galette insérée dans le lecteur, toutes les présomptions que l'on a pu hâtivement porter sur ce nouveau venu fondent comme neige au Soleil...

Les 4 plages composant \" S.Y.B.E.R.I.A \" suivent le schéma traditionnel de l'Ambient Black. A savoir, une musique aérienne et éthérée où d'amples riffs, profonds et saturés, courtisent avec des nappes de synthé glaciales tissant en arrière-plan l'allure générale de l'orchestre, et une boîte à rythme (on l'imagine tout du moins) faisant office de « plancher sonore ».
Dans cette esquisse sommes toutes classique mais néanmoins efficace, l'unique maestro de Vhernen incorpore quelques éléments personnels faisant l'originalité de son rejeton. Ainsi, certains riffs et ambiances tendent parfois vers le Doom, ce qui n'est pas pour déplaire ; l'ajout de la harpe et du violon nous indique aussi, et de fort belle manière, que l'on n'a pas ici affaire à une simple resucée des classiques du genre.

Quelques défauts sont toutefois à relever. Les vocaux sont, par exemple, bien trop peu variés pour réellement apporter un plus à la musique de Vhernen et faire monter celle-ci à son acmé. Malgré un effort évident sur la qualité de ces derniers (on n'a pas ici affaire à des cris, mais bel et bien un chant, lugubre et distant), ceux-ci sont bien trop répétitifs pour réellement captiver. Cette légère imperfection touche par ailleurs l'œuvre dans sa globalité, puisqu'une légère linéarité de l'ensemble est aussi à déplorer. Rien de vraiment blâmable toutefois, d'autant plus qu'il ne s'agit là que d'une première ébauche sans doute destinée à être améliorée par la suite.

Une chronique plutôt courte, pour un disque qui l'est tout autant. Malgré ses quelques erreurs de jeunesse, Vhernen montre qu'il a bel et bien trouvé sa voie : la musique de ce court EP, réellement planante, procure déjà des sensations indescriptibles, et c'est avec regret que l'on retire le disque de notre platine une fois l'écoute de celui-ci achevée (comptez une petite vingtaine de minutes environ). Cela laisse augurer du meilleur pour la suite !

Krieg - 7/10