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White Medal : White Medal / Caïna

CAÏNA - White Medal / Caïna

Legion Blotan Records, 2011

Black Metal, Royaume-Uni

CD

Retour à la case Underground pour ce qui s'impose comme l'ultime soubresot de CAÏNA, après les deux albums gravés pour Profound Lore Records, presque une Major en comparaison du modeste Legion Blotan sous la bannière duquel voit le jour ce split posthume partagé avec le tout aussi underground WHITE METAL. Manière pour Andrew Curtis-Brignell de renouer avec ses racines anglaises au moment d'enterrer un projet au départ chantre d'un Black Metal très cru a franchement évolué à partir de Temporary Antennae vers des contrées sinon plus originales du moins des plus personnelles, aux confins du Post-Rock.

Cette union permettera peut-être à ceux qui ne le connaissent pas de découvrir White Medal, l'un des groupes de George Proctor, par ailleurs boss de Legion Blotan Records, structure dédié à une certaine vision de l'art noir, païen plus que pagan, glorifiant des valeurs ancestrales et ancrés dans le terreau de la Perfide Albion, tout en niant une quelconque filiation avec la mouvance NSBM. A l'instar de CAÏNA, White Medal se fend d'une seule piste de plus de 10 minutes. C'est un Black âpre et minéral qu'aucun artifice ne pollue jamais qui nous est donné d'entendre. Lancinant et sans affêterie, malgré les accélérations qui le cisaillent, \"Before Tha Arriv'd\" boullionne d'une noirceur obscure, grâce à ce chant cradingue et ses ambiances froides comme la pierre en hiver.

Un titre qui donne donc envie de s'intéresser à ce projet qu'animent pour l'instant, uniquement des démos, EP et splits divers depusi 2007 mais auquel on priviligiera toutefois \"Regret Monolith\", dernière preuve du talent de CAÏNA qui accouche d'une pulsation dans la continuité de Hands That Pluck . Celle-ci débute par des notes trompeusement atmosphériques, puis ces traits se durcissent dès lors que la voix caverneuse d'Andrew Curtis-Brignell fait son apparition. La guitare stratosphérique contre-balance la dureté tranchante de ces lignes vocales mais très vite les arrêtes d'un Black Metal charbonneux se font plus vives jusqu'à ce que le rythme s'emballe fielleusement, perçant de sombres et torturés paysages.

Ce qui aurait dû être un point final à CAÏNA, ne le sera apparemment pas puisque, encore une fois, l'Anglais a changé d'avis il y a peu, décidant de prolonger la vie de son projet, ce dont on se félicite... Dans tous les cas, voilà un split de plus 20 minutes distillant une ambiance très particulière, à la fois austère et mélancolique mais toujours haineuse.

Childeric Thor - 7/10