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Ywolf : Dream warrior

YWOLF - Dream warrior

Adipocere, 2004

Dark atmosphérique, Hongrie

Album CD

A voir d'un rapide coup d'œil la pochette réalisée par Gabriel wolf, on pourrait penser qu'il s'agit d'un album de heavy metal symphonique à concept \"heroic fantasy\" très à la mode aujourd'hui, ce qui n'est pas le cas bien-sûr. \"Dream warrior\" est en fait le troisième album solo de Gabriel Wolf, également actif dans Finnugor, groupe de black metal gothisant qui a déjà sorti deux albums intéressants. Ce n'est d'ailleurs pas le premier enregistrement de Ywolf puisque depuis la création du projet en 2000, deux albums ont déjà été composés, \"Trilogy of the night\" en 2001 et \"Night of the werewolf\" en 2002. Quand au nom \"Ywolf\", c'est une condensation du nom \"Yhron Elwolf\", qui trouve son origine dans la nouvelle \"Bloodchaos\" écrite par le hongrois John Caldwell, qui serait un auteur de fantastique très populaire là-bas, auteur dont Gabriel Wolf est proche. Ywolf poursuit donc dans la lignée des deux précédents albums, à savoir un dark atmospheric typé black metal et sur mesure pour les black metalleux. Bien-sûr il va de soi que cela s'adresse à ceux qui aiment ce style plus atmosphérique tout de même, puisque l'ensemble est plutôt calme. Il n'y a rien concrètement de metal si ce n'est d'une part une atmosphère black metal et d'autres part, dans la variété des voix utilisées aussi bien black metal, electro-black, narratives, ou encore lyriques austères à la Tristitia première période, donc très théatrales. Ce type de dark atmospheric fait par des dark metalleux dans un esprit black metal (photos avec maquillages black, avec épés...) a souvent en fait le paradoxe de proposer une musique atmosphérique plate à tendance symphonique qui manque de parties orchestrales dynamiques, de percussions plus en avant peut-être pour rythmer cette histoire de plus de 54 minutes répartie sur 13 morceaux, ce qui explique les accueils parfois négatifs de Ywolf qui à mon avis tendent plus à faire de Ywolf le bouc émissaire d'une scène dark atmospheric qui parfois effectivement se contente de peu et produit des rejetons qui n'égalent pas les précurseurs. Pourtant, Ywolf s'inscrit un peu dans la lignée de groupes cultes comme Welten Brand ou Dargaard, groupes dark atmosphérique initialement intimement liés à la scène dark metal, même si Ywolf n'atteint pas les sommets de ces groupes, et si dans son cas la présence des influences black metal est plus marquée au niveau des voix. Cependant la musique de Ywolf est intéressante et appréciable. Il y a bien-sûr des points négatifs tels que le manque d'innovation, ou des sons de synthés qui ne sont pas toujours des plus poussés mais pourtant je trouve l'ensemble tout à fait honorable et même bon. Ywolf restitue bien musicalement le monde qu'il veut dépeindre, un monde fantastique épique, \"heroic-fantasy\" donc mélangé au folklore de l'horreur (loups-garous, vampires), certes maintes et maintes fois faits mais une fois encore bien réalisé à mon avis. L'ensemble est donc un dark atmospheric évoquant le fantastique plutôt qu'une musique atmosphérique mélancolique. On notera la présence sur le quatrième titre de Andras Nagy qui n'est autre que le bassiste chanteur du groupe culte hongrois de black metal qu'est Sear Bliss. En effet, Gabriel Wolf a toujours recours sur ses albums solos ou même dans Finnugor à la participation de personnages bien connus dans la scène (comme Attila Csihar par exemple dans le premier Finnugor). Malgré un bon ensemble, il est dommage que Ywolf n'ait pas enrichi, comme sur le premier album, la musique avec quelques voix féminines, d'autant plus que l'album est plus posé que les précédents. Le dernier titre propose quant à lui un remix du sixième titre \"Well of the diamond sun\", réalisé par Infra-black, autre formation dans laquelle officie Gabriel Wolf au côté de Kevin Wolf dans un registre electro-indus (un peu à la Plasma Pool), entreprise de remix (Infra black vs Ywolf donc?) déjà réalisée sur le précédent album. L'album contient également deux plages multimédia qui proposent deux nouvelles écrites par Gabriel Wolf à la fois en hongrois et également traduites en anglais. Gabriel Wolf serait-il donc le King Diamond hongrois?

Adnauseam - 7/10