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L'inquiétante dame en noir

Films Comédie

  • Réalisateur : Richard Quine
  • Durée : 123 mn
  • Année : 1962

Basé sur une idée de Blake Edwards dont on reconnaît la patte notamment durant le final emprunté au cinéma muet, L'inquiétante dame en noir est une charmante comédie policière, habillée d'un très beau noir et blanc mettant en valeur Londres et les attributs qui la caractérisent : le brouillard, les pavés humides, les jardins... Richard Quine, dont la mise en scène s'avère élégante et inventive, brillante et maîtrisée de bout en bout, sait créer un climat mystérieux, envoûtant et parfois oppressant. Avec ses formes généreuses et sa fascinante blondeur, Kim Novak déroule avec talent un comportement étrange et énigmatique.

Cette inquiétante dame en noir est coupable du meurtre de son mari ? Et si ce n'est pas le cas, où est donc passé ce dernier ? Autant de questions que se pose le toujours génial Jack Lemmon, irrésistible avec ses yeux pétillants de malice (Kim Novak aussi, est irrésistible mais pas pour les mêmes raisons). Drôle et attachant, le comédien se charge, avec sa tête de monsieur tout le monde et ses mimiques qui n'appartiennent qu'à lui, de tirer le film vers la comédie, ce qu'il fait sans difficultés. Tour à tour ensorcelé par la beauté de sa troublante propriétaire ou affolé par l'attitude de celle-ci, Lemmon, dans un registre qu'il connait comme sa poche, se révèle évidemment parfait.

Le film marque ses retrouvailles avec la comédienne après Adorable voisine (1958), déjà sous la houlette de Richard Quine mais dont le premier rôle masculin était dévolu à James Stewart. Avec L'inquiétante dame en noir, Quine signe probablement un de ses meilleurs films. Du plomb pour l'inspecteur,  déjà avec Kim Novak, prouvait son aisance dans le film noir. The Notorious Landlady, même s'il recèle donc une bonne part de comédie, confirme la prédisposition du réalisateur pour le polar, genre qui lui convient peut-être même finalement mieux car il se laisse alors moins aller à certaines facilités comme celles qui plombèrent Pleine de vie (1957) avec Doris Day, par exemple. N'oublions pas enfin de mentionner la présence de Fred Astaire dont on a toujours l'impression qu'il va se mettre à danser...

Childeric Thor