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Battle for Haditha

BATTLE FOR HADITHA

Films Guerre / Histoire

Réalisation : Nick Broomfield
2007
97 mn

Un film pour la mémoire...celle à venir quand on devra battre sa coulpe d'avoir été des salauds de blancs néo-colonisateurs... Quoique nous, en tant que Français (ou ce qu'il en restera), seront épargnés, pour une fois remercions Chirac. En effet, ce film retrace les évènements s'étant déroulés à Haditha, où des soldats américains, suite à l'attaque à la bombe de leur convoi, ont franchi les limites et ont abattu tout ce qui leur tombait sous le viseur : femmes, enfants, vieillards... bref tout ce qui n'avait pas une tronche catholique (Frèche si tu nous lis...). Le film est correctement réalisé, mais la technique de direction de Broomfield laisse du coup pas mal de flottement dans le jeu de ses acteurs : en effet, les scènes n'étant pas écrites à l'avance, il a laissé les acteurs improviser. Ça se tient bien, mais par moment on sent un manque de conviction, notamment de la part du héros. La partie cruciale du film, à savoir l'épuration ethnique opérée par les GIs en furie est celle qui est la moins réussie, toujours à cause de ce foutu problème de direction. Les GIs ne témoignent qu'une colère de façade et le dézingage est mal filmé. On nage parfois au milieu des poncifs (le retournement de la population par les réseaux terroristes suite à la bavure), et le réalisateur s'attache à rendre plus sympathique l'irakien moyen que le GI qui est un gros bœuf, non dénué d'éclats d'intelligence puisque parfois il se dit qu'il aimerait bien rentrer chez lui. Quelques réflexions ou situations sont bien senties comme le terroriste payé par Al qaeda se rendant compte qu'il a contribué à enterrer un peu plus son pays, pensant déjà à l'après occupation, quand les fauves resteront seuls maîtres de l'Irak ; ou encore la distorsion entre la piétaille sur le terrain et les officiers le cul bien au chaud qui encensent sur le vif puis font la leçon quand les médias se mêlent du bordel. Le film laisse un sentiment mitigé, à mi-chemin entre la propagande anti-américaine (difficile toutefois d'en appeler au racisme " classique " l'armée américaine étant bien représentée comme un pot pourri de blancs/buritos/black), et le docu-fiction, il montre complaisamment l'erreur américaine, mais comme pour beaucoup de chose, il est très facile de juger, le cul bien au chaud, des erreurs de ceux qui vivent chaque jour la peur, le stress et la haine.

M.O.I.