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Che - L'Argentin & Che - Guérilla

CHE_ film

Films Guerre / Histoire

Steven Sorderbergh
2009 - France
134 mn & 135 mn

Surfant allègrement sur l'engouement des pseudo intello noyautant le politiquement correct actuel, Sorderbergh a fait là une belle opération marketing. En honorant ce symbole de la liberté bobo, il y a des chances de combler les orifices béants de ces branleurs adulant cette icône mercantile de la lutte contre le pouvoir, pour " plus de libertés "... Bande de blaireaux. Peu importe, penchons nous sur le film. Véritable fresque, le film est scindé en deux parties de 2h10 chacune. La première partie raconte le long travail de sape aux côtés de Castro pour renverser le gouvernement en place à Cuba. La narration est assez bordélique puisque ça mélange des passages post coup d'état, le flashback étant le gros de l'histoire avec la montée des troupes. C'est assez bavard, même si la place des discours idéologiques est extrêmement ténue, un comble au regard de ce que représente le Che dans l'imagination stérile gauchiste. Il n'y a que la dernière partie de type guérilla urbaine qui bouge bien et de ce fait m'a réveillé. L'épisode 2 raconte la débandade du Che en Bolivie pour tenter d'exporter la " révolution ", de son arrivée illégale à son exécution sommaire. Ça ressemble à une descente aux enfers lente mais certaine, le gouvernement bolivien ayant pris les devants, et la populace locale finalement peu encline à suivre ce mec venu les sauver malgré eux... un peu comme les missionnaires évangélisateurs en une autre époque. Des idéaux différents mais toujours cette mentalité puante de détenir LA vérité. Cette seconde partie est assez laborieuse, puisqu'on assiste à des scènes répétitives, les maigres troupes de guérilleros essayant d'échapper aux militaires. Bon. Un mot tout de même sur la performance de Benicio Del Torro, vraiment excellent, mais qui a la fâcheuse tendance à laisser faire son charisme et sa troublante ressemblance, plutôt que de composer un véritable rôle. Son personnage apparaît comme une image lisse et fade, sans point fort ni point faible... il a du charisme, les gens l'écoutent... Cool. Quid des exécutions sommaires faites au lendemain de la prise de pouvoir à Cuba? On n'écorche pas l'icône bordel! Si la reconstitution est luxueuse, il n'empêche que le style de Sorderbergh rend le film hermétique, car toujours très distant avec ses personnages, qui s'effacent pour laisser place aux situations. Du coup difficile d'accrocher, de se sentir concerné par tout ce ramdam. Ça dure trop longtemps, comme dure depuis trop longtemps ce mythe du romantique révolutionnaire. Les enfants on vous ment : Che Guevarra était un tacticien déplorable et un assassin.

Dr J.