Films Guerre / Histoire
Casbah productions
1966 - Italie/Algérie
121 mn
La propagande antifrançaise et surtout porteuse de sentiments flagellateurs ne date pas de hier. La preuve éclatante avec ce film qui relate la mise en place de la résistance par le biais de la guerilla dans les murs d'Alger. Il y a deux façons de regarder ce film : du point de vue strictement cinématographique ou du point de vue engagé. Selon moi, surtout pour ce type de film, la partie idéologique ne peut qu'être prédominante... et qui dit film engagé, dit également idées ou point de vue partiaux.
Si on s'en tient au plan uniquement technique ce film est une réussite : la mise en scène est alerte et dynamique, réussissant à nous immerger totalement dans l'Alger des années 50-60, et malgré son ton forcément très réaliste, n'empêche pas un certain lyrisme (déplacé mais j'y reviendrai après). Le montage est très réussi, cassant d'avec les longueurs inhérentes aux films de cette époque, et les cadrages font bien le partage entre plans larges lors des scènes « d'action » et ceux plus serrés, recadrés sur les personnages lors des moments où les échanges humains priment.
Maintenant l'aspect propagandiste... Avec une maison de production appelée « Casbah Productions » et vu la date de sortie, on ne pourra avoir de doute quant au parti pris du réalisateur. Les pauvres algériens bafoués par les vilains blancs, leur beau pays exploité par les vilains blancs. Ne le nions parce que ce fut vrai. Pourquoi ne pas s'être débarrassé de ce boulet sitôt la WWII terminée, quitte à faire des partenariats spécifiques pour l'exploitation des matières premières ? Je n'y étais pas, la fierté française a certainement joué pour montrer qu'après la raclée de 39-45 on était encore capable de quelque chose...
Ceci dit, on peut toujours se demander ce qu'aurait été ce pays sans l'apport éducatif et infrastructurelle de la France. On voit en tout cas quelle merde infâme est ce pays aujourd'hui, puisque tous veulent s'en barrer pour aller en ... France. Quelle ironie.
Toujours est-il que le réalisateur montre les policiers et militaires français comme des rustres uniquement intéressés par les jolis filles, et maltraitant à volonté les pauvres petits algériens. Vilains colonisateurs qui ont transformé la population en ramassis de camés, ivrognes, putes etc. Mais le FLN veille et va dans un 1er temps nettoyer sa ville en interdisant tout ce qui ne correspond pas à l'idéal islamiste.
Le reste du film va montrer la montée en puissance des actions avec les lâches assassinats de flics (dans le dos, ou à 4 contre 1, comme aujourd'hui dans les rues de France non ?) pour culminer avec les attentats à la bombe visant la jeunesse française montrée à chaque fois insouciante dans des bars, des discothèques, bref une bonne bande de branleurs occupés à piller les ressources du pays et en se prenant du bon temps sur le dos de ce beau pays. C'est honteux non ? Ça justifierait presque l'emploi de ce type très courageux d'actions détonantes.
Et comme les odieux français sont des lâches, que font-ils ? Ils lynchent des enfants et des vieillards. Quel beau film plein de nuances.
Et forcément quand on parle guerre d'Algérie, on ne coupe à la traditionnelle scène de torture qui a même l'honneur d'ouvrir le film. Plus loin on nous montre des variantes de la « célèbre » torture à l'électricité, qui a du renvoyer pas mal d'anciens combattants ou résistants de la WWII à ce qu'ils ont pu vivre. Ces innocents algériens sont filmés dans ces instants comme des martyrs, magnifiés par une musique emphatique et des visages angéliques. Par contre, on ne verra jamais ce que ces ordures de fellagha faisaient à ceux qui tombaient entre leurs sales pattes. Bizarre...
J'ai été par contre agréablement surpris par le discours du lieutenant-colonel, en charge de passer le karcher dans la casbah, ce dernier justifiant ni plus ni moins la torture de manière franche, honnête et surtout convaincante. Difficile en effet de taxer de nazisme quelqu'un ayant échappé aux camps de la mort... difficile de prendre des gants face à un ennemi qui n'hésite pas à commettre les pires horreurs, et qui utilise des enfants.
À ce propos on admirera la continuité stratégique de l'islam encore aujourd'hui en Palestine, puisque chaque pelletée de cadavre montrée à la TV est composée en grande partie d'enfants... pas de femme ou de vieillard mais des enfants. Pourquoi ? Parce que ça émeut les abrutis de bobos français, et que ça incite à manifester avec les islamistes dans les rues en scandant des slogans antisémites. Abrutis.
Un film à regarder comme un documentaire sur les rouages d'une belle propagande antifrançaise toujours d'actualité, ou alors comme un pamphlet anticolonialiste. Dans ce dernier cas vous vous êtes trompés de site.