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Waterloo

Waterloo

Films Guerre / Histoire

Dino de Laurentiis
Italie–URSS
1970
120 min

Comme son titre l'indique, le film retrace la bataille de Waterloo (18 juin 1815). Il commence au lendemain de la bataille de Leipzig quand Napoléon est contraint de renoncer au pouvoir et de s'exiler sur l'île d'Elbe. Le film passe assez vite sur le débarquement de l'Empereur, le ralliement de l'armée, de Ney et Soult et le rétablissement de l'Empire pour se consacrer aux préparatifs de la bataille et à la bataille proprement dite.

Les préludes à la bataille sont marqués par l'opposition entre les deux camps. Cela commence par les deux stratèges qui se détestent et se respectent en même temps. Napoléon (Rod Steiger) est sanguin, très expressif dans ses sentiments tantôt en colère, tantôt dans le doute, tantôt euphorique. En face, il y a Wellington (Christopher Plummer), aristocrate mondain et froid. Il juge la situation avec cynisme et humour, comme par exemple quand il dit que le patriotisme de ses hommes, c'est le gin.

Les armées aussi sont en opposition, opposition marquée par le bal donné par les Anglais à Bruxelles à l'avant-veille de la bataille. On y voit de jeunes officiers en bel uniforme se pavaner auprès des dames au grand dam des vieux généraux qui savent ce qui les attendent. Pendant ce temps, l'armée française, composée de vétérans qui se sont battus partout en Europe, traverse la frontière de l'actuelle Belgique et marche vers Waterloo en bon ordre malgré les intempéries.

Puis vint la bataille et c'est là que le film est le plus impressionnant. Ici, pas d'effet spéciaux mais des grands moyens : 15.000 hommes de l'armée rouge, 2.000 cavaliers plus des cascadeurs du cirque. Les scènes de combats sont extrêmement réalistes et donnent une idée de la violence des combats de cette époque.

Toutes les scènes de cavalerie sont somptueuses avec comme point d'orgue (enfin pour moi) la charge de Ney sur les carrés d'infanterie anglais. Le cadre de l'image s'élargit peu à peu et on voit (du ciel) la charge serpenter entre une douzaine de carrés. Cela donne un niveau de réalisme que les effets spéciaux ne peuvent pas atteindre.

D'un point de vue historique, les spécialistes ont bien sûr relevé ci et là quelques points de détail mais le film reste très proche des faits. Le réalisateur s'est même risqué à mettre des phrases historiques prononcés par certains protagonistes. Evidemment, le film fait des choix sur l'interprétation des évènements mais cela reste objectif.

Apparemment, le film devait faire cinq heures mais il a été réduit à deux (on ne sait pas ce que sont devenus les trois heures restantes). Le film n'a eu aucun succès et est tombé dans les oubliettes de l'histoire du cinéma. En plus, il est introuvable en français : il faut le regarder en anglais, sous-titré en anglais le cas échéant (du coup, c'est un peu bizarre de voir des généraux d'empire s'exprimer en anglais). Mais le film vaut largement cet effort.

Tryphonimus