Films Thriller / Suspense
David Lynch
US-Fr
2001
2h26
Je me suis perdu en regardant... Mulholland Drive, je crois, un film d'un certain David Lynch – ooh ! ça fait très tendance de parler d'un tel film, on pourra renouveler à l'occasion avec l'un des deux autres morceaux de ce triptyque, Lost Highway ou Inland Empire – un film d'une beauté inquiétante. Est-ce qu'il n'y avait pas quelqu'un d'autre dans ma tête lors de ce déferlement d'images et de sons ?
Tout commence dès le début, ce qui est, d'ordinaire, une évidence! mais là, il est essentiel de ne pas en manquer une miette : en l'occurrence une danse endiablée et une sorte de vague souvenir/désir ? de célébrité. Puis la nuit, une voiture, un lieu : Mulholland Drive, cette route qui serpente sur les hauteurs de Hollywood... et un accident.
Je me demande ce que fait cette belle brune qui a l'air perdue (''broken doll... you walk like a broken doll...''), je m'étonne sur la facilité avec laquelle elle s'attire la sympathie (et plus si affinités) d'une actrice fraîchement débarquée à Hollywood et pleine d'enthousiasme.
Et puis c'est aussi un film dans le film, un film qui échappe à son réalisateur, dont la production est manipulée depuis des coulisses obscures, antichambre du monde des ténèbres.
Une identité perdue, un objet récupéré, un corps en putréfaction, un tueur à gage... lorsque les réponses pourraient arriver, tout s'embrouille encore plus dans ma tête et je ne sais plus de quel côté du miroir je me trouve.
Ce que je croyais acquis est loin d'être une certitude. On se réveille et la triste réalité refait surface. La réussite n'est pas offerte sur un plateau d'argent, les gens sont trompeurs et sournois.
Ou plutôt non, revenons d'où on est parti. Parce que les apparences sont trompeuses et ces belles images ne sont peut-être pas ce que l'on croit. Et si au lieu d'un rêve, c'était plutôt un cauchemar ? et si la blonde était brune ? et si le film était déjà fait ?...
Les indices parsemés (je ne l'invente pas, Lynch l'indique même dans le DVD) m'aident un peu à y voir clair, encore que, il faut savoir les lire et décider de ce qu'ils disent. A vouloir plonger trop profond dans un monde d'apparences, je finis par ne plus comprendre qui je suis, qui sont-elles. Après les voix dans ma tête, plus rien, le silence, ''silencio...''