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Rosemary's Baby

Films Thriller / Suspense

Ne vous laissez surtout pas tromper par le titre du film...

Voici un classique du cinéma mystique des années 60, marquées par l'insouciance du mouvement hippie, le culte de la nature, et le flot de LSD déversé par le professeur Timothy Leary.

Rosemary's Baby révèle l'envers de cette pensée utopiste et rêveuse dominante, de cette vie rêvée inaccessible où règneraient paix et harmonie. Pas de psychotrope donc, mais un monde baignant dans l'occulte inquiétant. Du Diable, en veux-tu, en voilà...
Le film est adapté d'un roman d'horreur de Ira Levin publié en 1967. La fidélité à l'ouvrage est assez époustouflante, ce qui n'étonne pas vraiment, compte tenu du style « polar » commun aux deux auteurs, et leur attirance pour l'ésotérisme. Après moult recherches bibliographiques, Roman Polanski, alors très jeune scénariste, s'est accordé le privilège de réunir des comédiens reconnus et très en vogue à l'époque. Mia Farrow pour son côté candide et innocent, John Cassavetes pour son aptitude à s'effacer, tout en réussissant à se glisser dans un rôle sombre et énigmatique, Sidney Blackmer pour ses traits démoniaques. Et n'oublions pas la signature tacite d'Anton La Vey, à qui Polanski aurait demandé quelques « tuyaux » pour parer sa réalisation de véracité satanique.

L'HISTOIRE

Rosemary Woodhouse est une toute jeune ménagère-modèle, très marquée par son éducation catholique, Avec son mari comédien, elle s'installe dans un immeuble new-yorkais à l'ambiance inquiétante. Plusieurs évènements entretiennent un climat d'angoisse et de suspicion, notamment les avertissements prodigués par Hutch, l'ami de la famille, vis-à-vis du passé troublant de la maison. Quand d'obscurs et excentriques voisins viennent s'immiscer dans la vie du couple, leurs rapports sont chamboulés. Après une nuit hypnotique et fantasmée, Rosemary tombe enceinte. L'intrigue s'accélère...la paranoïa l'envahit, et elle se croit traquée par une horde de sorciers.

« Rosemary's Baby » a brisé les stéréotypes du film d'angoisse, à cette époque basés sur quantité de scènes nocturnes, de musique inquiétante de barils de faux sang.
D'un incipit typé « roman Harlequin », (couplé à une musique-berceuse gentillette), le spectateur bascule dans une contre-féérie, démoniaque et noire à souhait. Surtout, ce film met en scène les rituels satanistes avec réalisme et intelligence.

Et, comment parler de Rosemary's Baby sans évoquer le procès Charles Manson. Accusé en 1969 d'avoir commandité l'assassinat de Sharon Tate_la femme de Roman Polanski_, alors enceinte, il déclara à la justice que c'est ce film qui l'aurait inspiré. Une influence évidemment invérifiable, mais qui a contribué à alimenter les fantasmes et les peurs concernant le satanisme.

Myrha