Arts noirs
Huang Yong Ping est un artiste franco-chinois qui n'a pas peur de choquer en ouvrant de nouvelles portes dans l'expression artistique. Après les célèbres compressions de César et les « happening », qu'a t-il bien pu trouver de plus fou ? Une composition artistique mettant en scène une série d'insectes et de reptiles vivants !
Intitulée "Théâtre du monde", l'oeuvre du franco-chinois Huang Yong Ping réunissait sauterelles, cafards, tarentules, mille-pattes, lézards, scinques et scorpions, sous un dôme en forme de carapace de tortue.
Cette oeuvre représente selon les commissaires de l'exposition "un microcosme des conflits mondiaux" et "incite les gens à réfléchir sérieusement aux dynamiques du pouvoir dans la société contemporaine".
Mais elle a été retirée d'une galerie d'art de Vancouver (canada) car Huang Yong Ping a été accusé de cruauté envers les animaux. La décision de retrait fait suite à une plainte de la Société de Colombie-Britannique pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA). Les militants des droits des animaux "étaient préoccupés par le fait que différentes espèces coexistaient dans cet habitat", affirme Lorie Chortyk, porte-parole de la SPCA, qui avait réclamé que les scorpions et les tarentules soient retirées de l'installation, et que de l'eau et des abris soient fournis aux animaux enfermés. Quant à Peter Fricker de la Vancouver Humane Society, une organisation de défense des animaux qui appelle au retrait de l'exposition, il affirme : "Il est clair que son but est de faire voir au spectateur des conflits entre les animaux, et cela ne peut franchement sortir que d'un cerveau plutôt malade. Ce n'est pas acceptable de faire ça sous prétexte d'art".Déjà, la présentation du "Théâtre du monde" avait été interdite en 1994 au Centre George Pompidou, à Paris.
Huang a choisi de "retirer tous les animaux du Théâtre du Monde et laisser la structure physique vide, en signe de protestation". Il a regretté que ses détracteurs aient "ignoré le concept et l'idéologie de cette oeuvre d'art (au nom) de prétendus droits des animaux qui s'opposent violemment aux droits d'une oeuvre d'art d'être librement exposée dans un musée d'art".
L'exposition a déjà été présentée depuis aux Etats-Unis, dans le Minnesota et le Massachusetts sans susciter de critiques, cette fois-ci. Et bientôt elle sera à Pékin.