La Horde Noire Webzine metal extrême depuis 2002

« Au-delà de la Haine … brûlent les Flammes Ardentes d’un Idéal. »

Musique

Bilan personnel de 15 années sous les étendards du metal...

 

Chers lecteurs et amis de La Horde Noire,

 

Il y a des moments clés dans la vie d’un Metalleux, où le temps n’est plus de se mettre à écrire un Réquisitoire aux résonances « Trollo-Desprogiennes », ni une improvisation poétique « en tabarnac » inspirée par les ambiances et les paroles du groupe de Métal Noir Québécois Forteresse, ni une nouvelle « forestière, baston et fantasy » comme Les Enfants de Morteforêt. Et ce moment, pour moi, tombe ces jours-ci.

 

Dans la moiteur Bretonne d’un été bruyant et lourd, tandis que la « norme » affiche sa domination aux pieds d’argile et aux cervelles en gelée en pleine zone d’« estive touristique », et dans les circonstances actuelles de la pandémie de « Paranovirus », il n’est plus l’heure pour moi de vociférer avec ardeur ma rage d’être profondément différent en ce pays, dans lequel, pour autant, je suis bien forcé (si j’avais la possibilité de l’exil …) de vivre. Je fête un drôle d’anniversaire, autant être honnête en vous le disant, tout comme il m’apparaît essentiel de renouveler mon « Serment d’Allégeance » à notre Musique préférée et à nos Références Culturelles adorées.

 

Il est temps de faire mon bilan personnel de 15 années d’allégeance à la culture et à la musique Metal. Quinze ans, à quelques jours près, depuis que j’ai acheté le « Death on the Road » de Iron Maiden. Et en mettant le doigt dans la machine, je me suis fait avaler tout entier. Sans regrets. Car, d’après mes souvenirs les plus lointains, j’ai beaucoup, beaucoup changé depuis que j’ai rejoint le camp des ‘talleux. Cette musique, ainsi que les références culturelles qui l’accompagnent, m’ont influencé, m’ont fait découvrir des univers que je ne connaissais pas, m’ont ouvert les portes du Paganisme, et ont provoqué chez moi tour à tour l’euphorie, la déprime, la rage, souvent la détermination brute, à de rares occasions une haine réelle, mais … la musique en elle-même m’a toujours soutenu. Telle une main fidèle, toujours prête à me relever, sans me critiquer ni me juger pour ce que je suis, ce que je fais, ou ce que je pense.

 

Peu importe mes conditions de vie, que je travaille ou non, peu importe où je réside, j’ai toujours eu en moi, depuis l’été 2005, cette flamme dansante, tantôt euphorisante comme un morceau de Dragonforce, tantôt mélancolique comme du Brume d’Automne, tantôt brutale comme du Brodequin, tantôt montagnarde et appelant à la solitude comme du Woodtemple, tantôt dépressive comme du Idaaliur et, parfois, haineuse comme du Kroda. Rassurez-vous, ce texte ne constitue en aucun cas une sorte de « testament culturel », car j’espère bien avoir quelques belles années devant moi, pour exercer ma plus belle vengeance, sous la protection de la Forêt et avec le soutien des Anciennes Divinités de la Baston !

 

Mes derniers vrais amis, tout autant que vous, chers lecteurs, camarades de culture et d’idéaux, le savent bien : je suis tout sauf ce qu’on peut appeler un « Blackeux orthodoxe ». Eh oui, selon les humeurs, j’écoute ce que j’apprécie comme Metal, du Heavy au Black, en passant par le Pagan, le Folk, le Death, l’Indus parfois, et bien d’autres choses au-delà, du Dungeon Synth et du Neofolk au Punk Rock mélodique US, jusqu’à la Psytrance et la Trance Uplifting (quand je suis réellement de bonne humeur et parti pour conduire). Oui, vous avez bien lu. On a tous nos petits vices, Fenriz de Darkthrone aime certains morceaux de musique Électro, et j’ai été deux fois à des soirées « Hadra » !

 

Ah, bien évidemment, j’ai une « ouverture culturelle » avec ses limites, et il est vrai que je refuse avec la plus grande fermeté de devoir subir le véritable dégueulis nommé « culture populaire actuelle ». A savoir la bouillie écrite au kilomètre et composée avec le cul caractérisant le « RNB Français » saturé d’Autotune, ou bien les chanteurs et chanteuses ouvertement bobo qui fustigent celles et ceux qui ne pensent pas au mot près comme eux … entre autres, naturellement !

 

Nous le savons, et pas seulement de Marseille : rarement un Metalleux est traîné pour un procès, devant un tribunal correctionnel, pour « tapage nocturne » à grandes goulées de Drudkh, de Winterfylleth, de Summoning ou de Xasthur. « Question de culture » diront certains, « simple bon sens » diront les autres.

 

Et à ceusses qui seraient tombés par hasard sur ce texte, qui ne connaissent sans doute rien à la musique Metal et à ses fans, je vous dirais que tout ça, il faudrait que vous le sachiez, et pas seulement dans la semoule. Pour que tous les Français le sussiez, et que nos politiciens aussi le sachiassent. (Oui, j’ai fait « Sciences Po » !)

 

J’ai eu, bien sûr, assisté à plusieurs concerts depuis 2005, mais jamais à un grand festival du type « Hellfest » - mes lecteurs habituels savent ce que j’en pense. Le meilleur concert que j’ai vécu étant Dark Funeral et Carach Angren à Annecy, en Mars 2010. Un autre moment mémorable a été le festival « Et Il n’y Aura Plus de Nuit », petit festival très sympathique dédié au Black Metal et aux Arts Noirs sous toutes leurs formes, à Audierne (Finistère). Je vous le recommande, d’ailleurs, ça vaut le déplacement. J’ai eu mon quota de tee-shirts de groupes, jusqu’à une vingtaine environ à l’époque … je les ai revendus ou donnés depuis longtemps, ayant pris beaucoup de poids depuis ma maladie en 2010 avec cette connerie de traitement à base de neuroleptiques et anxiolytiques en tous genres à haute dose. Maintenant, je porte de simples tee-shirts aux motifs Celtiques, Viking ou Mandalas, avec mes inévitables treillis F4 Camo CE, mes fidèles Paraboots, et mon béret de chasseur Alpin bien sûr.

 

J’ai aussi eu jusqu’à 190 CD de Metal en ma possession, tous sous-genres confondus ... que j’ai dû hélas revendre quand je traversais une putain de mauvaise passe sur Guéret. Je rachète un CD ou deux de temps en temps, maintenant, mon budget est limité, étant en situation de handicap et sans emploi. De toute façon, je n’admettrais jamais aucune forme de jugement sur ce point-là … ou bien, que la personne qui me juge prenne ma place. Juste pour voir si elle y survit 10 années comme moi. Ça peut être marrant comme défi, surtout pour moi.

 

J’ai eu aussi, avec une joie intense, mes moments de « gloriole personnelle », Dieu me tripote (merci mon Dieu !) en rapport avec le Metal. Notamment quand j’étais chauffeur routier, et que j’avais la chance de conduire un camion disposant d’un lecteur CD. Un mec de 23 ans, qui arrive sur une aire d’autoroute au volant d’un semi-remorque 40 tonnes citerne chimique ou carburants, vêtu en treillis flecktarn, chaussures de sécurité, sweat Finntroll, béret de chasseur Alpin riveté sur le crâne, en écoutant Moonsorrow à fond de balle et en gruikant comme un Troll « Darkspear » de Warcraft III, … « ça surprend le voisinage », comme on dit ! Dire que je risquerais d’être « fiché S » si je faisais la même chose à l’heure actuelle, au volant d’un 40 tonnes citerne de carburants … Voyons donc, un « Metalleux païen radicalisé » dangereux ? Sérieusement ? Je sais que les services de renseignements et la gendarmerie peuvent avoir beaucoup d’imagination, sans parler des cons moyens et anonymes ne portant aucun uniforme sinon les oripeaux de la lâcheté et de l’inculture, mais restons dans les limites du vraisemblable.

 

D’autres grands moments de plaisir m’ont marqué, durant la période où j’étais l’heureux propriétaire d’un camping-car Bedford CF230 modèle 1978. Alors là … Non content d’être bien pratique pour aller aux concerts et dormir sur la route du retour, cet engin au look directement sorti d’un parking de festival Hippie des années ‘90 en Angleterre, avait comme conducteur votre gros Troll de serviteur, qui écoutait Nargaroth en attendant au feu rouge au milieu des « voitures statutaires » ! Un « moment Nutella » de ma vie de Metalleux, je n’ai pas d’autre mot.

 

Étant un idéaliste, et l’ayant toujours été, il m’a fallu à une période clé de ma vie admettre mes erreurs de jugement, ma tendance à trop vite « fraterniser », et également accepter le fait qu’il y a, quoi qu’on en dise, la même proportion de personnes inintéressantes, superficielles, profiteuses, voire foncièrement malsaines et dangereuses dans le milieu Metal, que dans toute la société en général. Il m’aura fallu une hospitalisation de 45 jours en clinique psychiatrique pour comprendre que j’ai bien failli me laisser embrigader dans quelque chose qui m’aurait totalement dépassé, et potentiellement envoyé croupir en prison, ou directement moisir entre quatre planches. J’assume ce terrible vécu tout autant que mes contradictions. Je commence à oublier, mais je ne pardonnerais jamais.

 

Chemin de Haine - Mémoires d'un Metalleux, par-delà la noirceur ...

 

Ceci est la part sombre de mon histoire. Le tout, en partie imputable à un certain côté « bonne poire » contre lequel je lutte ardemment depuis, et la faute aussi à un individu franchement détestable … lequel a fait, malgré lui (ou pas), une partie des « très riches heures de la chaîne M6 » dans un de ses magazines « choc ».

 

« Légions anti-humaines, légions de la haine …

L’humain doit disparaître, car il n’est qu’un traître. »

 

Cela vous rappelle-t-il quelque chose, chers lecteurs et amis ? Un Metalleux de Grenoble, « suivi à distance » sur Internet par un « historien des religions », filmé en train de boire des bières par des journalistes qui confondent « True Norwegian Black Metal » et « NSBM » … Voilà. Heureusement que j’étais occupé à chercher un poste de camionneur sur Châteauroux et Limoges à l’époque, car une réputation comme celle qu’il s’est faite aurait pu me tomber sur le coin de la gueule, si d’aventure j’avais participé à ce reportage.

 

Au-delà de la haine dans laquelle j’ai bien failli me laisser embarquer de façon irréversible entre 2008 et 2010 par ce type (qui ne s’est plus préoccupé de ma santé depuis ...) Haine globale qui n’avait, et je l’ai compris depuis longtemps, aucun putain de sens ! Au-delà de tout cela, donc, il me fallait concentrer mes énergies vitales dans un Idéal. Dans quelque chose qui en vaille la peine. Quelque chose de vrai, de beau, de noble, de cohérent avec mes idées, avec mon passé, prenant en compte mes moyens comme mes vulnérabilités.

 

Ayant toujours été « différent », perçu et considéré comme tel … Au mieux « mis de côté », au pire traité en réel paria, surtout à l’école, au collège, au lycée ... Je n’ai jamais voulu, même inconsciemment, de « vie soumise à conditions », de « chemin de vie tout tracé », ni même jamais voulu entendre parler de « crédits ». Je n’ai jamais voulu avoir d’enfants, je n’en voudrais jamais. Pour les immondes « SUV » ou « monospaces familiaux » tout comme pour les illusions de « pavillons bien comme tout le monde », vous connaissez déjà le fond de ma pensée. Et ça, ce n’est aucunement négociable en maudit : si une personne, décidée à refourguer la « norme » aux esprits faibles, peut être obstinée, sachez qu’un autiste Asperger peut l’être encore plus dans le refus, et ce de façon exponentielle ! « En osti à part de t’ça », diraient nos lointains cousins Québécois, que je salue amicalement.

 

Quand je vous parlais, chers lecteurs et amis, d’« exercer ma plus belle vengeance », il ne s’agissait pas de « déclarer la guerre à la norme et à son monde ». Non. Mais plutôt de choisir « le maquis ». Pour résister. Et « tenir la Forêt ». Depuis huit ans environ, un projet, un idéal, germe en mon esprit parfois tourmenté par les brumes fraîches et les tourbillons d’Entités malicieuses : un projet de chalet / mobil-home / habitat léger, sur son terrain de 2000 mètres carrés environ (voire plus), avec l’eau, l’électricité et le téléphone, au milieu de nulle part. Et une vie simple, voire rustique, avec mes loisirs habituels.

 

Cependant, dans la région où je vis actuellement, ce projet n’est tout simplement pas faisable – coût de l’immobilier en hausse délirante, mentalité des locaux « incompatible » avec ce genre d’habitats, réglementation beaucoup trop stricte (loi Littoral) … et je n’ai aucune envie de m’encroûter ici. Par contre, plus à l’Est, à l’intérieur des terres, c’est largement possible.

 

Cela se fera en Normandie ou dans le Maine (en gros, dans l’Orne, le nord de la Sarthe, le nord de la Mayenne, le sud-est de l’Eure, peut-être l’ouest de l’Eure-et-Loir, en fonction des prix). Mais, avant de se décider formellement à acheter un bien immobilier sur place, il faut explorer la région, voir ce qu’implique « y vivre à l’année », bien envisager les aspects positifs comme négatifs, et possiblement tisser des liens. C’est ce que je m’apprête à faire : je compte partir en exploration nomade, en camping-car, dans le Sud Normandie, le Perche et le Nord du Maine, après avoir vendu tous mes meubles ici, revendu ma voiture actuelle pour acheter un Ford Transit III camping-car, après avoir fait du tri dans mes affaires, le tout en ayant exécuté différentes démarches administratives dans le cadre d’une « nomadisation » temporaire durant jusqu’à 24 mois ...

 

Pour quitter une bonne fois pour toutes le HLM où je réside, ce « cube de béton », cette « cage à poules ». Environnement dont les nuisances de voisinage ne me laissent pas plus de 18 mois d’espérance de stabilité psychique, en matière de « gestion de la rage », avant que l’envie ne me pogne de m’occuper de ces nuisances et de leurs auteurs « façon troll ». Courant Novembre 2020, je pense que tout sera emballé et plié, du moins si on ne nous « reconfine » pas avant …

 

Ma décision est prise. Ce sera ça, ou bien finir en geôle après avoir « pété ma coche » face aux nuisances, aux malveillances, à tous les outrages que je vois et subis ici. Ce projet vaut ce qu’il vaut … mais disons que, matériellement comme humainement, je n’ai plus rien de valable à espérer, en restant sur la côte sud du Finistère. Que ça plaise ou non à tous les agglomérats de « Travail Famille Crédits », à tous les querelleurs des rivalités Breto-Bretonnes « de souche » à la graisse d’essieu (avec leurs réflexions à deux pièces de cuivre sur ma dégaine de berger des Alpes version Metal) … Peu importe, aussi, ce que me diront les écologistes en mode « bienveillance, permaculture et tofu », que j’emmerde le plus joyeusement et le plus cordialement possible. Le cas échéant, je me ferais une joie mauvaise de leur expliquer sur requête la définition troll du mot « bienveillance », à eux, qui me pourrissent sur des détails de mon projet, et qui, pour autant, ne viennent pas reprocher à mes voisins, ni aux leurs, de vivre et de se comporter comme des porcs. Ce que je demande ? Qu’on me criss la paix.

 

Ma liberté personnelle est indivisible et inaliénable, cela vaut pour toutes les facettes de mon existence. Mes rêves et mes idéaux le sont également. Quant à ce qui est de mon projet de vie solitaire en forêt … Sans espoir de retravailler un jour, autant mener ma vie loin de toutes les injonctions indésirables et oppressantes. J’ai converti la haine d’antan en détermination pure … et j’ai foi en cette culture Metal, qui a forgé mon caractère, mon âme, ma pensée. J’ai plus que jamais confiance en mes capacités, en ma volonté d’exister par et pour ce que je suis … non pas par et pour ce que « les gens » veulent que je devienne. « Les gens » sont des cons. Et leur « norme » est de toute façon vouée à une agonie délectable …

 

« Et au bord du feu, le dernier bastion à l’abri du froid hivernal, regarde les flammes, jadis fières, réduire en cendres les restes de l’ignorance ... »

 

Honneur et Tradition à vous tous, chers lecteurs et amis. Que les Anciennes Entités veillent sur vous, et qu’elles m’accompagnent. A dans quelques mois, pour un « Carnet de Route Trollesque » dont vous vous souviendrez !

Krähvenn « Sombrelance » Vërkhörr des Allobroges, mercenaire Troll des Clans de l’Est, en exil … et bientôt sur la route.