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Qu'est-ce que la techno ?

Musique

Je sais que je vais encore me faire plein d'amis, mais que voulez-vous? J'ai toujours voulu mourir bien entouré ! Les railleries des articles précédents m'ont donc poussé à enfoncer le clou? dans le dos de la techno, cette fois ! Choix judicieux, qui plus est, car peu de lecteurs ne défendront ce style de leur mail aussi acerbes qu'anonymes, du moins je l'espère?

La techno peut-être décrite comme un bruit sur lequel quantité de jeunes aiment se démonter le neurone à grand coup de gesticulations et à grand renfort de stupéfiants. Outre le fait que ce bruit, ce fatras de décibels déshumanisées, perturbent la pulsation cardiaque et propose toute sorte de pilules sympas à ces adeptes, ajoutons qu'il emmerde souvent ceux qui ne le chérisse pas : combien de crétins, au volant de bagnoles métallisées et trafiquées, au fenêtres fumées et au pot démesuré déjà bruyant, ne nous ont-ils pas envoyé leur désopilant " boum-boum " insipide à l'occasion d'une attente -trop longue- à un feu rouge ? Combien de vos jeunes voisins n'ont-ils pas couvert le son de votre émission de télé-réalité favorite un samedi soir, ou réduit à néant une stratégique journée de sieste au moyen de leur injustifiable marteau-pilon cybernétique ?

Il va sans dire que l'adepte de techno a aussi trouvé un look pour se démarquer des non-initiés aux vagissements technoïdes : et ne nous y méprenons pas : le gay parisien " type marais " avec sa caisse trafiquée, ses lunettes cachant ses yeux rougis par les nuits blanches de " rave partouze", son tee-shirt moulant et jeans qui le sont tout autant, tortillant son cul sur ce rythme devenu par là même indécent, n'est que l'arbre qui cache la forêt....

Parallèlement et en réaction est apparu à ses côtés une nouvelle race de puriste souhaitant défendre " le vrai esprit " des rave party : le trippé ; et c'est surtout lui qui en tient une sacrée couche, et pas seulement de crasse (pourtant la plus visible!) D'abord, on se dit que le rite d'intégration du trippé vient forcément par une longue séance d'essayage au surplus militaire du coin, tant le kaki est une couleur prégnante dans la tenue ; volonté de se fondre dans le paysage d'une rave sauvage en cas de descente de flics ? Dérision affichée face à la rigueur qui sied habituellement avec le port d'une telle tenue ? Ou mode grégaire, tout simplement ? Disponible en version camouflée ou uniformément kaki, écusson " anarchie " en option, le trippé ne mérite pourtant pas d'être résumé à un treillis ; nous nous devons d'évoquer également sa merveilleuse casquette, ou plutôt ce qu'il en reste, tellement elle est percée de clous variés et de vis tordues jusqu'à évoquer une quincaillerie ambulante ou un hérisson chromés de force (merde, je vais encore m'atirer des ennuis avec la S.P.A...). Vous comprendrez que dans ce cas, la coupe de cheveux, qu'elle soit constituée de dreads crasseuses ou d'une boule rasée, est reléguée au second plan, tant on mise là sur le couvre-chef pour attirer l'?il du passant interloqué. L'ensemble est ordinairement accroché à un chien miteux, chargé de guider son propriétaire quand les stupéfiants ont totalement brouillé l'itinéraire initialement programmé par celui-ci. Le chien sert également à attirer la pitié des vieilles dames lors d'une séance de mendicité, et à prodiguer quelques atomes de chaleur au cours de froides nuits d'hiver sous un pont. Mais là, rien de bien original, vous savez déjà ce qu'est un S.D.F. ?Une paire de bonnes chaussures écrase-merde, docs ou rangers, complète la tenue et doit permettre à son propriétaire le déplacement tout-terrain, car les sols des rave sont parfois -trois fois hélas- ponctués de détritus divers, ou détrempés par les averses, ou encore d'accès peu aisé : cela ne fait pourtant pas reculer le trippé, prêt à tout pour atteindre le divin champ ou va se dérouler son tabassage sonore?

Une fois consultée la hot-line décelant au dernier moment le lieu du forfait nocturne, le trippé va prendre son van brinqueballant, confortablement équipé d'un crasseux matelas à l'arrière ; les larges poches de son treillis révèlent alors leur côté pratique : elles sont allègrement emplies de cachets colorés, frappés d'armoiries énigmatiques, éclairant vaguement sur le contenu dudit cachet et ses effets possibles sur l'organisme, en particulier sur le type de massage réservé au neurone restant sous la casquette sus-décrite. S'en suit une folle nuit de débauche sonore, stupéfiante et éreintante. Je passe sur les diverses phases que traversent le trippé sous effet des " prod' " pour en venir directement à celle de la " descente ", vers 04-05 heure du matin ; là, on se dit que finalement, la drogue (et accessoirement la techno aussi un peu) c'est peut-être un truc " trop violent ", et qu'il faudrait peut-être se détourner vers un autre style moins " craignos ", comme la pop, par exemple. C'est donc de cela que parlera un prochain article : " qu'est ce que la pop ?"

Autocrator, mai 04