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Des perruques impures pour les dames juives ultra-orthodoxes

Religion

Les juifs ultraorthodoxes sont furieux : on leur aurait menti ! Les perruques que portent les épouses des plus obscurantistes d'entre eux proviendraient d'Inde, confectionnées avec les cheveux de polythéistes qui ne sont certainement pas casher... Le drame pourrait faire sourire s'il n'était pas révélateur de la bêtise de certaines prescriptions religieuses et de la violence qui est inséparable du fanatisme. Dans le judaïsme comme dans les autres monothéismes, les cheveux sont la marque de la perversité des femmes et, à défaut de changer la nature de ces êtres bibliquement inférieurs, on décrète qu'elles accèdent à la respectabilité par une simple coupe de leurs cheveux. Aux musulmanes le hidjab, aux juives le tichel. A Paris, dans le quartier juif du 4e arrondissement, il n'est pas rare de voir des femmes masquer leurs cheveux par le port d'une sorte de béret. Il suffit de patienter quelques minutes à la sortie d'une école juive pour en faire l'étrange constatation sur les mères d'élèves.
La phobie des cheveux féminins peut s'exprimer par le port d'un couvre-chef, d'un foulard ou par des cheveux courts, voire complètement rasés. D'où, dans ces derniers cas, l'adoption nécessaire de perruques. Mais un drame affreux vient de secouer les juifs ultra-orthodoxes par la découverte d'une insupportable vérité. Un rabbin anglais s'est spécialement rendu en Inde pour enquêter sur l'énigmatique confection des perruques et, horreur, est désormais en mesure d'affirmer que les perruques sont réalisées avec des cheveux d'hindous offerts au dieu Vishnou, l'un des innombrables locataires du panthéon hindou. Une secousse digne des plus terrifiants exploits dont Yahvé a, paraît-il, gratifié les non juifs dans les temps anciens : les plus fidèles disciples de la Torah et du Talmud se seraient donc égarées sur le chemin de l'idolâtrie depuis leur premier passage chez le coiffeur ? On n'ose imaginer dans quel abîme de perplexité agonisent les théologiens qui n'en finissent pas de s'arracher les cheveux dans ce labyrinthe d'absurdités ou de les couper en quatre pour déterminer si, oui ou non, les femmes sont coupables. La panique ne s'est pas contentée de faire se hérisser quelques perruques mais a aussi fait trembler la terre entière, des yeshivas israéliennes aux marchands de perruques de New-York. Les ventes ayant chuté par l'annonce la mauvaise nouvelle, le désarroi n'en est que plus douloureux et les marchands se font des cheveux blancs pour l'avenir de leurs affaires. Pire, à Bnei Brak, les perruques fautives ont été brûlées en place publique ! La douce odeur de l'autodafé est plus agréable que la meilleure des lotions capillaires. Et d'autres, avant d'être gagnés par une calvitie inopinée, ont demandé l'arbitrage des tribunaux pour démêler cet écheveau.

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Source : Courrier International n°709, 3 juin 2004