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Le voile islamique branché existe !

femmes dévoilées

Religion

Thérèse d'Avila et Thérèse de Lisieux, pour être de saintes femmes, n'en étaient pas moins femmes. La première connut l'extase suprême, pénétrée par le dard bien en main d'un ange "petit et fort beau", et la seconde coucha ses fantasmes sur le papier, dont l'un ambitionne de "faire plaisir à Jésus, t'unir plus intimement à lui" (Lettre 257). En 1790, une collègue carmélite, aux pulsions similairement niées par un ascétisme mutilant, s'adressait au mythique Jésus comme à son "divin époux". Dans l'islam comme dans le christianisme, le prophète est aussi, et avant tout, un mec auquel la dévotion des femmes est la moindre des marques de soumission. Si certaines religieuses aiment à coasser dans un bénitier leur amour (conjugal ?) pour un mythe bimillénaire, les jeunes disciples de la concurrence, ancrées dans leur temps, trouvent d'autres moyens de plaire au "Beau modèle". Ainsi, lors de la manifestation parisienne de février 2006 contre les dessins danois représentant la vie de Mahomet, de jeunes filles en foulard ont, dans l'ombre des barbus, averti les mécréants : "Assez, assez, touchez pas au bien-aimé". Très touchant. Lors de la prochaine manif, prévoir des autocollants "I love Mahomet".

Mais si Allah aime à sentir ses oreilles bercées par de si douces attention, il n'en est pas moins homme. Pour plaire à Dieu, on a d'abord mis un voile. Le hidjab, c'est sympa, c'est moderne, et, surtout, c'est moral. Tous n'oscillent pas entre le noir et le gris sombre, certains sont colorés, ornés de fines dentelles, les yeux sont fréquemment maquillés, la bouche est plus rarement ornée de rouge (le congrès annuel de l'UOIF est l'endroit idéal pour de telles observations). Les jeunes filles en foulard ont su, ensuite, recourir à d'autres innovations pour être agréables à leur divinité (bien que les "innovateurs" soient fustigés dans le Coran). Comme la mode se précipite au secours de la coquetterie islamique, certaines osent la modernité pour mieux offrir leur corps à l'idole. Les pieuses manifestations de la foi islamique peuvent alors devenir d'étonnants traceurs de la mode du moment. Ainsi, il n'est pas impossible de voir, dans les rues de Paris, des candidates à la pudeur islamique agrémenter leurs prudes tenues d'une jupe au niveau du genou rehaussée de bottes altières, d'un décolleté bien peu symbolique, de cuissardes fort en vogue ou d'une capuche adolescente que n'aurait pas reniée Panurge (exemples tous véridiques, bien que peu fréquents, qui enrageraient La Périchole de Mérimée qui n'assiste à la messe que pour y éblouir ses rivales). Auxquels doivent être ajoutés les voiles compatibles iPod. En cuissardes, en jupe, en décolleté ou en capuche, oui, un autre hidjab est possible !

Pourtant, des générations de barbus lobotomisés par la soumission à des textes dits sacrés ont astreint la femme à la modestie, comprendre fermer sa gueule, regarder bas, porter une robe au niveau des chevilles, ne pas arborer de bijoux, et, de façon plus générale, masquer tout ce qui pourrait indiquer des formes attirantes pour les mecs, les vrais, ceux sujets à des pulsions incontrôlables quand émerge un centimètre carré de peau féminine. Le puritanisme coranique est comme le sein que Tartuffe refuse de voir de peur qu'il libère la meute de ses hormones.

Sans ironiser sur le caractère halal ou pas de ces tenues, on peut néanmoins s'interroger sur la représentation de la religion, et le besoin de cette représentation, par une tenue vestimentaire. Vivre sa foi via une histoire de chiffon n'est déjà pas le signe d'une réflexion particulièrement élaborée. Combiner la dissimulation de la tête avec la mise au jour de sa poitrine ou de ses jambes ajoute à la confusion. Si chacune est bien évidemment libre de s'habiller comme elle l'entend, la cohérence du hidjab et de la mode féminine laisse pantois. Loin de constituer une modernisation de l'islam, la coquetterie islamique est un avatar du conformisme qui pousse certaines jeunes femmes aussi bien vers une religiosité de mode (qu'il s'agisse de faire comme les copines ou d'espérer exister dans la société via le regard des autres) que vers l'adoption des schémas vestimentaires du moment, dont le contenu esthétique n'est, parfois, pas à nier. Imiter les autres et calquer son propre paraître sur celui d'autrui offre l'illusion d'exister et de prendre sa place au sein du groupe. On se fond dans la mode comme on s'abîme dans la prière, en cadence avec les autres "sœurs".

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