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Il est temps de tirer un trait sur l’avenir … et de regarder vers le passé qui nous attend !

Société

Nouvelle démonstration du cynisme trollesque dans la Macronie qui traîne les pieds

Ah, mes amis ! Je suis content de commencer ce nouveau pamphlet en disant que 2019 sera, je le pense, une année aussi merdique que 2018. Ce cynisme facile ne concerne évidemment pas nos existences personnelles en tant que telles, mais plutôt l’incroyable soupe d’une épaisseur nauséeuse, aux vertus puissamment laxatives, ce conglomérat d’informations et de contre-informations nées du mouvement dit des « Gilets jaunes ». Voyez-vous, dès le début de ce mouvement, je sentais venir l’agitation médiatique, l’idiotie fondamentale, d’un côté de l’écran plat comme de l’autre, puis les dérapages de toute sorte.

J’ai déjà précisé ma position personnelle sur mon blog, mais voir des personnes représentant immanquablement ou presque l’archétype du « rêve pavillonnaire de banlieue rurale » avec les crédits qui vont de pair, descendre dans la rue et bloquer tout le pays pour se plaindre d’une augmentation de 0,08 € du litre de gazole - alors même que leur dernier « smartphone » vaut quasiment 1,5 fois le montant mensuel de mon AAH - ça me fait ricaner dans mon coin, plus que de raison, jusqu’à la quinte de toux parfois, alors que je viens d’arrêter de fumer. C’est vous dire.

A la réflexion, je dirais que les derniers événements « sociaux » donnent raison, une fois de plus – Dieu me tripote, merci mon Dieu ! – à mes motivations idéologiques et à la prise de conscience liée aux difficultés matérielles (et financières), quant à un projet de vie basé sur la simplicité, la rusticité, la durabilité. L’éternel projet, depuis bientôt une décennie, le chalet ou la yourte sur son demi-hectare de terrain cultivable, avec un vieux tracassin 4x4 qui roule à l’huile de friture après avoir vu cent guerres. Et surtout, pouvoir écouter Drudkh, October Falls, Moonsorrow, Elderwind ou Litvintroll, posé avec ma bière, le soir, le sentiment du devoir accompli et du rêve réalisé. Le sentiment, plus que tout, de n’avoir pas fait « comme tout le monde », d’avoir opposé une fin de non-recevoir sans ambiguïté et sans frais de procédure à la NORME.

Eh oui, le problème soulevé par ce « mouvement social » est que « la norme » (puisqu’il faut l’appeler ainsi) semble avoir atteint récemment un « point de rupture ». Là où les Hippies des années ‘70 – ceux qui sont restés fidèles à leurs idéaux et ont renoncé aux hautes sphères – savaient déjà qu’il fallait « laisser derrière soi » le mode de vie urbain, ou péri-urbain, fondé sur l’omniprésence de la surconsommation, de l’apparat exacerbé, de la possession élevée au rang de « facteur de jugement moral », ainsi que toutes les conneries propres aux ramassis de reliquats d’humanité qui se reproduisent connement (surtout parce qu’on leur dit de le faire, et parce que décider de ne pas avoir d’enfants, c’est « pas normal »), ... Quelques milliers d’ahuris viennent sans doute d’en prendre conscience tout récemment, et assez douloureusement !

« La maladie du 20ème siècle, c’était le mal de dos. Celle du 21ème siècle sera le mal au cul ! » (Groland)

Bizarrement, il ne m’a pas semblé reconnaître beaucoup de « profils idéologiques et culturels » typiques des Travellers, des Punks, des Metalleux même, dans ces manifestations où les slogans tenaient plus du son grouillant d’une masse de cancrelats que d’une chorale du syndicat CGT La Poste ! Je n’ai vu aucun vieux « camtar », ces vieux camions et fourgons aménagés dans lesquels vivent les Travellers. Je n’ai pas remarqué non plus de véhicules de collection … Mais, pour l’ensemble, des personnes propriétaires de véhicules dont la valeur réunie pour une famille « normale » (encore la norme …) me permettrait largement de me payer mon idéal de vie ! Hormis les plus catastrophistes d’entre nous, ainsi que celles et ceux qui s’intéressent à la collapsologie, au survivalisme, à la décroissance, et de facto le savent bien, la lamentable fadeur de ce « mode de vie », élevé par la publicité de masse au panthéon de la « réussite sociale » ne durera pas ainsi 50 ans de plus, vous pouvez me croire.

Et, naturellement, le mépris d’une minorité attise, malgré les « appels au calme », le mépris d’une fraction importante. Le mépris du monarque présidentiel en place envers « le peuple qui se lève tôt » souffle les braises du mépris des « opprimés » autoproclamés envers tout ce qui leur est étranger, tout ce qui leur fait peur, tout ce qui ne « raisonne » pas comme eux ! A tel point que, aussi « assistés » qu’ils soient, ils trouvent toujours plus « assistés » qu’eux comme exutoire. « Mépris de la vie et consolation contre la mort », une suite de sonnets de Jean-Baptiste Chassignet, résonne en ces moments avec la régularité lugubre du tocsin annonçant la fin. Encore un auteur méconnu, qu’il faut, je pense, relire ces temps-ci.

Quoi qu’il en soit, chers lecteurs et amis : en cas d’ « effondrement du bouzin » se passant soudainement, j’aurais pour ainsi dire bien moins à perdre, matériellement, que celles et ceux qui viennent chialer sur BFN TV. Pas de crédits, rien ou si peu à la banque, pas d’emmerdes. On est ultra-matérialiste ou on ne l’est pas, et, cochon qui s’en dédit, à cul les Velrans ! Je n’ai jamais vu un fan de Nargaroth rouler en BMW X5, encore moins un fan de Folkodia rouler en Taudis A3 diesel. Mais élevons le débat, car nous stagnons, Dieu me tripote – merci mon Dieu, mais ça commence à bien faire !

Parlons donc un peu de Metal. Pour les fans de Mayhem, de Burzum, de Black Metal en général, tout aussi bien que pour ceux qui s’intéressent à notre musique préférée sans forcément l’écouter, un film réalisé par Jonas åkerlund va prochainement sortir. Son titre ? « Lords of Chaos ». Eh oui, le même titre que le livre de Mickael Moynihan et Didrik Søderlind ! Personnellement, je trouve que l’intention est louable : il est nécessaire d’expliquer le contexte et les différentes personnalités qui ont rendu les actions de certains membres de la scène BM norvégienne si radicales, à tel point que nous nous en souvenons tous encore aujourd’hui. Et, s’il faut en rassurer certains, le risque qu’il y ait dans un futur proche des « imitateurs » des événements norvégiens de 1992 - 1993 est infime. Apparemment, le film devrait sortir le 8 février en Angleterre, ne doutons pas qu’il sera disponible en salles pour le printemps, en France.

Si du moins, des associations de gens pas drôles – comme celles qui ont poussé à la fin du Ragnard Rock Festival … – n’en profitent pas pour se faire un coup de pub en invoquant « l’immonde violence de cette musique qui rend les jeunes fous, satanistes et néo-nazis » (je caricature à peine). En tout cas, ce film m’intéresse, j’irai le voir avec plaisir, s’il passe dans une salle pas trop loin de chez moi. Pour une fois qu’un documentaire un peu « poussé » sur le BM arrive dans les cinémas Français, on ne va pas faire les fines bouches, pas vrai ? A voir, donc, et à chacun de se faire son avis sur ce film qui, n’en doutons pas, fera date.

Mine de rien, l’été arrive dans quelques mois, alors pour ce qui est du Hellfest, voici ma position : je n’irai pas craquer 215 € pour voir des groupes qui sont déjà venus 5 ou 6 fois en 15 ans de festival, pour me faire pisser ou dégobiller sur ma tente, pour passer des nuits blanches à cause de mecs déboîtés comme des clavicules qui chantent des conneries plus grosses qu’eux, encore moins pour faire 3 heures de queue à l’entrée, aux toilettes ou au « merch ». Je laisse tout ça, vu que c’est maintenant un fait avéré, à tous les kikoos et tous les néo-beaufs qui ne connaissent strictement rien au Metal, et, tout autant que des mouches sur un gâteau viennent pour le sucre, sont uniquement attirés par l’effet « hype » dudit festival ! Sans compter sur un fait assez prévisible pour tous les trucs qui rapportent : on signale de plus en plus de « revendeurs non-officiels » de pass 3 jours. Eh les gogos, vous voilà devenus tout ce que vous détestiez il y a quelques années à peine ! Bien joué ! J’attends avec impatience la nomination d’un de vos semblables aux « Darwin Awards » … Car, dans un tel déferlement d’inintelligence crasse, la « sélection naturelle » fera son œuvre quand le temps sera venu.

Donc, et c’est là où je voulais en venir, je ne crois pas que le milieu Metal soit « une grande famille », malgré tous les « pères l’optimisme » étalant leur niaiserie sur Youtube ou ailleurs. Parce que je pense que l’individualisme tempéré par l’amitié sélective et raisonnable est la meilleure conduite à adopter dans le milieu Metal, pour rester intègre – quitte à ne pas paraître « ouvert », mais tout est une question de dignité. En parlant de dignité, nous n’allons quand même pas compter sur des mecs qui montrent leur cul aux caméras du « Petit Journal » pour « représenter la majorité d’entre nous », encore moins adopter le larmoiement de quelques « têtes pensantes » du Metal qui se plaignent de ne pas être invitées pour jouer en live sur le plateau de Taratata !

Eh non, le Metal ne fait pas vendre, en France – en tout cas pas autant que la « musique du flex » que l’on entend même (qui a dit « surtout » ?) quand on ne veut pas l’entendre. Eh non, les journalistes n’en parlent jamais ou presque en de bons termes (est-ce que ce serait dans leur intérêt ?) Eh oui, même un Metalleux ou un Goth isolé, y compris dans le plus minable des patelins victimes de désertification rurale, fait peur, et pousse certains vieux débris à se signer en craignant l’éventuelle invocation d’une armée de Korrigans farceurs par un sort de magie Trollesque. Je ne fais que transcrire là certains ressentis personnels, les regards des simples d’esprit en disent beaucoup. Alors, un festival réunissant jusqu’à 1500 fans sur un week-end dans un village ? Gageons que notre répartie et notre nombre seront suffisants pour repousser ceux qui voudraient nous fourrer des gousses d’ail dans le cul et un crucifix dans la bouche !

Non, nous ne sommes ni en Allemagne, ni en Scandinavie, ni en Angleterre – une loi anglaise punit les « crimes de haine » envers les Métalleux et les Goths, de la même façon que les agressions racistes sont punies – mais bel et bien en France, pays merveilleux dans lequel les livres n’intéressent plus grand monde, des loisirs autrefois universels sont maintenant définis comme étant « des trucs de boloss, wesh » de façon quasi-institutionnelle, et les Outsiders et Marginaux comme mes frères et sœurs culturels et moi sont « pointés du doigt » sans gêne ... Pays dont je n’hésite pas à dire qu’il s’est placé lui-même, par le laxisme envers l’inculture, l’inaction face aux atteintes flagrantes au principe de laïcité, l’indifférence envers les pires aspects de la mondialisation, et la banalisation du voyeurisme en HD, sur la voie de sa putain de déchéance.

Bien évidemment, quand je me mets à parler ainsi « en public », certains en viennent à me traiter de « facho ». Ah, c’est sûr. Ça botte en touche. Je réagis vertement à chaque fois que je me fais apostropher par un clodo en plein centre-ville, je réponds au mépris par le mépris, je n’ai ni ma langue, ni mon clavier dans ma poche, j’écoute « de la musique de tarés », je n’ai pas la TV chez moi, je suis païen, BOUM, je suis un « facho » ! Cependant, et contrairement à certains, je n’impose ni ma culture, ni mes idées, ni mes rêves, ni mes moindres pensées, ni mon style de vie, à qui que ce soit. Qui sont réellement les « fachos » ? Qui impose sa « vision du monde » à tous les autres ?

Mais … Et si les hordes prétoriennes, gardiennes de la « NORME », me laissaient vivre tel que je suis, m’ignoraient totalement (et je dis bien TOTALEMENT), et si toutes les loques humaines ne me voyaient pas comme une « caisse commune pour boire un coup », … et si on laissait vivre les gens comme vous et moi, chers amis ? Et si les normopathes s’occupaient de leurs putains d’affaires, aussi minables soient-elles ? Et s’ils retournaient payer leurs crédits en se faisant liquéfier le cerveau tous les soirs par Hanouna et consorts ? Ça les occuperait. Sérieusement. Et je suis sûr que je ne suis pas le seul à penser ainsi, car vous aussi, chers lecteurs et amis de La Horde Noire, vous vous reconnaissez peut-être dans certains de mes écrits.

Pour tous les autres, « ne jouez pas au troll avec un troll ». Car, la plupart du temps, c’est le VRAI troll qui gagne. Surtout dans un pays parsemé de légendes de Lutins. Et méfiez-vous des pierres qui dorment …

Aujourd’hui, je suis sur le point de fêter mes 33 ans. Je n’ai aucune envie de mettre fin à mes jours, ni de me mettre à faire le con. Encore moins de baisser les bras. Mais, plus le temps passe, plus je comprends celles et ceux des nôtres qui ont baissé les bras, et qui, n’y croyant plus, ont foutu le camp de ce monde, pour aller, sans doute le souhaitaient-ils, « vers d’autres cieux moins crasseux ».

Je les comprends, et je m’imagine sans peine les souffrances qu’ils ont endurées. Parce que j’ai aussi enduré de telles choses, à cause des mêmes putains de conceptions morales et des « chemins de vie » tout tracés dont il ne faut jamais, au grand jamais, s’écarter, à cause du « regard des autres » aussi, ce regard typique du troupeau qui condamne la différence (la plus insignifiante soit-elle), à cause de toutes ces constructions idéologiques puant l’infamie que la publicité et tous les propagandistes font entrer dans la cafetière de ceux qui manquent déjà d’esprit critique.

Tout ça est branlant, instable au possible, et par définition, sans avenir dans un monde aux ressources limitées. Mais ce n’est pas à nous autres, fans de Metal extrême et des éléments culturels qui y sont liés, à prévenir de l’imminence de la « fin du monde ». Pas plus qu’il nous appartient de « refaire le monde » - si on le refaisait à notre image, pensez donc le merdier que ce serait ! La Terre choisira d’elle-même.

Pour conclure dans la même veine, je dirais simplement que je vous exhorte à nouveau, chers lecteurs et amis, à exister tels que vous êtes, à choisir la liberté au lieu de la soumission, l’honneur au lieu de la souillure, la marginalité au lieu de l’abrutissement. Parce que, nous tous, valons mieux que ce qu’on nous offre.

« L’humanité disparaîtra, bon débarras ! » (Yves Paccalet)

Krähvenn « Darkspear » Wolfstone des Allobroges, mercenaire Troll des Clans de l’Est, en exil