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Le retour de la gothopouf

Société

Nouvelle mode chez les djeunz, en particulier chez les filles, les gothiques reviennent en force après nous avoir fait pitié dans les années 80. On les croyait enfin mort, pour de vrai, mais non ! Tout le monde s'y met au gothique, même Indochine, avec une moyenne d'âge de 40 ans pour le groupe...
Ceux qui pensent que cette mode est toute récente et emmenée par des séries aussi insipides que débiles telles que Buffy ou Charmed, des films comme Van Elsing, Underworld ou des musiciens « rebelles » comme Evanescence, dont les Cd sont en vente dans le premier Monoprix du coin, sont des incultes de première. Les modes ne sont que d'éternels recommencements avec vingt ans d'écart en moyenne.

Le gothique est à la base une branche de la musique new wave datant du tout début des années 80. Leurs auteurs ont simplement largué le pessimisme joyeux et mélodique de la new wave pour se concentrer sur les musiques les plus tristes et chiantes possibles, et avec tout le fourbi de crucifix et de cercueils en contreplaqué allant avec. Vous avez aimé les musiques de fond du jeu Castlevania ? Alors vous adorerez le gothique ! Claviers Bontempi recréant des orgues d'église et du clavecin, grosses voix caverneuses, larsen de guitares électriques, piano MIDI et cantiques synthétiques sont désormais le quotidien musical de ces clones de Beetlejuice. Une sacrée merde. Leur cerveau est l'agneau sacrificiel de leurs messes noires quotidiennes entre deux prières à Saint Biactol.
Les gothiques de maintenant sont plus métalleux, et surtout visualeux (amateur de rock visuel japonais) quand ils fréquentent le milieu de la musique nipponne, et s'autorisent les piercings les plus mutilants pour ne choquer personne puisqu'il y en a désormais plein les rues. Il n'y a qu'à leur travail que l'on peut les voir au naturel. En effet, Mac Donalds' refuse que leurs larbins se déguisent en porte-clés. A quand le piercing directement sur la cervelle des gothiques ? Pratique en plus, les trous sont déjà faits !

La gothique voit la vie en noir. Elle est triste et blasée, comme tous les enfants trop gâtés. Pauvre petite fille riche qui a toujours eu tout ce qu'elle voulait sans jamais le mériter ! Elle n'aime pas la société actuelle, celle-la même qui lui permet d'être librement ce qu'elle est et lui donne trois repas par jour. Comme tous les bobos, les gothiques aiment bien cracher dans la soupe sans pour autant agir afin de changer ce qui les dérange tant. Ils se plaignent sans savoir pourquoi, parce que c'est dans l'air du temps, pour se différencier, pour montrer qu'ils existent sans doute, eux que l'on ignore ou que l'on marche dessus toute l'année... Les gothiques, c'est comme les communistes : il n'y a plus que les pays trop riches qui en produisent encore.

Niveau rébellion, les gothiques s'en tiennent simplement au look, acheté dans des boutiques chics parce que avoir l'air d'un rebelle de nos jours, ça coûte un paquet de pognon ! Ces gens-là sont totalement fabriqués et aliénés par la société de consommation mais ils ne s'en rendent même pas compte. Pire encore ! Ils pensent être à contre-courant ! Depuis le punk chic de Vivienne Westwood, les maquereaux de la fripe ont bien compris comment se faire du beurre avec ce genre de mode éphémère. A coups d'études de marché et de ciblage, on vend à des paumés un look, et par la même occasion une façon d'être et de penser, le tout élaboré par des maisons de disques ou de couture, et bien relayée par la presse branchouille-beauf qui vous matraquera que, si vous ne ressemblez pas à « ça » cette année, vous n'avez pas le droit d'exister. Ça a marché avec tous les jeunes des générations précédentes depuis 40 ans, ça marchera encore avec les gothiques. De vrais moutons. Pour le reste, ce sont de bons petits enfants qui suivent avec application leurs études et qui rentrent bien sagement à l'heure dans l'appartement familial de 200m². Ils ne veulent surtout pas décevoir papa et maman. Après tout, ce sont eux qui leur permettent de se payer la panoplie de Morticia Addams grâce à l'argent de poche généreusement octroyé en échange de bonnes notes ou de mettre la table une semaine sur deux.
La gothique ressemble à la fille de l'embaumeur. Le même teint livide, n'inspirant pas la bonne santé. D'ailleurs, quand elle a un accident mortel, il n'est pas rare d'entendre ses amis demander au médecin légiste de s'assurer qu'elle est effectivement bien morte car de son vivant, elle ressemblait déjà à un cadavre...

Les métiers de la mort ne connaissent pas le chômage. Chaque personne est un futur client potentiel, directement ou indirectement. Les affaires sont d'ailleurs très florissantes, surtout pendant les périodes de canicule. La même aisance matérielle, l'abondance. Ça permet à nos « gogothiques » de bien manger. Le revers de la médaille, c'est que ces mêmes filles sont bien souvent obèses. Suite logique pour elles que de s'habiller en noir, parce que ça amincit.

Le gothique-visualeux est très amusant. La majeure partie du temps étudiant en japonais pour moins de trois ans en moyenne, avec un taux d'échec frôlant les 90% vu qu'il est assez difficile d'apprendre une langue étrangère quand on a pas encore totalement terminé l'apprentissage de la sienne, on le reconnaît de suite dans la masse. Imitation chinoise d'un t-shirt X Japan sur le dos, croquenots de bûcheron, visage pâle, tignasse longue et huileuse, yeux éteints par l'abus de chichon... Une bonne petite tête de gagnant !

Comble du ridicule, le gothique-visualeux colle le suffixe « sama » derrière le nom de chacun de ses artistes les plus vénérés : Gackt sama, Mana sama, Hide sama, Ben Laden Oussama... Sama veut presque dire « maître » en japonais, on se met quasiment à genoux devant la personne en l'appelant comme ça, cela montre à quel point nos rebelles de pacotille sont serviles. Serviles et avides de consommer. Voilà de beaux corbeaux ne demandant qu'à être plumés. Des professionnels de l'amateurisme l'ont bien compris et profitent de l'aubaine pour leur vendre tout et surtout n'importe quoi sur ce qu'ils aiment : soirées spéciales dans des bars, magazines dont les articles sont entièrement pompés sur le Net, tournée mondiale dans des MJC de 50 places etc. et ils ont bien raison.
N'oublions pas non plus une autre caste issue de la même branche, sommet de la bêtise adolescente celle-ci : les gothiques-lolita, péjorativement appelées également « goth-poufs », qui, en plus de leurs fringues noires de taille 12 ans et de pointes d'oreilles made in China, épinglent sur leur sac de collégienne des goodies Hamtarou et autres stickers à paillettes. La goth-pouf est très jeune, de 13 à 16 ans maximum. Avec sa mentalité de midinette lobotomisée, elle aurait été une grande fan des 2Be3 si elle était née plus tôt. Le rock visuel n'est qu'un vivier à boys bands pour elle, la musique est très largement secondaire. Elle n'est là que pour hurler comme la truie qu'elle est un prénom japonais. Les Hide choupinet, Gacktounet et autres Kyo d'amuuuuur se succèdent sur son blog où « acceuil » rimera toujours avec « cerceuil »... Il n'est pas rare en la lisant de ressentir de puissantes envies de claquages de gueules.

La goth-pouf est souvent la petite sœur d'une gothique plus âgée. Le reflet dans un miroir de poche Hello Kitty. La petite sœur essayant de rivaliser avec la grande en en rajoutant des caisses, et la grande jouant les institutrices matriarcales. Leur point commun est qu'elles deviennent toutes les deux complètement hystériques quand elles rencontrent en chair et en os (surtout en os !) un de leurs pantins nippons favoris, le plus souvent dans des salons pour adolescents attardés et autres salles de concert de 4m²... Nippées en soubrettes d'Halloween, ce qui les entraîne à s'habituer au merveilleux monde de l'aide-ménagère dans lequel elles finiront probablement, elles nous offrent un spectacle foutant presque la trouille. Cris stridents, comportements totalement ridicules et incontrôlables, frénésie, excitation débordante, collants mouillés et morve de joie. On n'avait pas vu de pareilles trépanées depuis les groupies de Patrick Bruel dans les années 90. « C'est le plus beau jour de ma vie ! » disent-elles toujours en chialant après la rencontre. Forcément, les autres jours, il ne s'est rien passé du tout !

La mode gothique représente bien l'intense lavage de cerveaux qu'effectuent les maisons de disques auprès des jeunes, en flattant le côté « rebelle » qu'on a tous à cette période de la vie et en leur faisant avaler le concept fumeux et paradoxal de consommer pour être différent. Et ça marche ! Regardez-les à la sortie des collèges et autres facs, ces parkings à futurs chômeurs infoutus de faire quoi que ce soit de leurs dix doigts boudinés à part tourner des pages de manga en VF ou pianoter sur leur portable dernier cri acheté grâce à leur bourse tout en se plaignant qu'ils travaillent de trop alors qu'ils tirent moins de dix heures de cours par semaine. Vous voyez défiler là de bons petits soldats de la consommation, tous rebelles bien que sortis du même moule et fiers de l'être... Josef Goebbels, ministre nazi de la propagande, doit être suprêmement heureux de voir que ses méthodes de manipulation culturelle à l'échelle mondiale ne sont pas mortes avec lui.

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