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Les énergies nouvelles, utopie ou avenir ?

Société

Disons-le sans détour, les énergies non renouvelables (pétrole, gaz) sont sur le point de se tarir d'ici un siècle au maximum. Et même certaines qui sont encore renouvelables (eau, air) sont fortement menacées. Pourtant, que font les sociétés industrielles et post-industrielles ? RIEN ! Ou presque...

La prédation du milieu par l'Homme n'est pas chose nouvelle ; dès le Néolithique, l'Europe est fortement défrichée, puis à nouveau au Moyen-Age du X° au XIII°S. ...Mais le phénomène industriel, né vers 1770 et s'épanouissant jusqu'à aujourd'hui au cours de 3 grandes « révolutions » dans la Triade au XIX et XX°S. est dévastateur pour les ressources à plusieurs titres : production de matières non recyclables (par électricité, chimie, ou nucléaire) et très polluantes pour l'air, l'eau et le sol, gaspillage massif et organisé de ressources non renouvelables, conséquences apocalyptiques encore largement sous-estimées...

Les expériences et tests réels sont pourtant de plus en plus nombreux. 4 énergies viables sont testées, voire timidement mise en œuvre, dans quelques pays à haut niveau de vie, essentiellement germaniques et anglo-saxons :

- L'énergie éolienne : testée en particulier dans la venteuse vallée du Rhône, elle entraîne des soulèvements de boucliers des populations locales, dénonçant l'atteinte au paysage, et le bruit disgracieux des tours ailées. L'énergie dégagée est transformée sous forme d'électricité, mais nécessite des vents fréquents...

- L'énergie hydroélectrique : déjà exploitée depuis la 2ème révolution industrielle (vers 1880) ;ses capacités de production calorifique (vapeur) ou électrique « propre » (non nucléaire) sont largement exploitées, et l'Etat français s'escrime à développer sans cesse les barrages sur les fleuves français. On peut toujours dénoncer les poteaux électriques, mais l'enfouissement progressif des câbles par EDF en France règle à la fois le problème de la « pollution visuelle » et la question (non élucidée) des ondes radios émises par les lignes sous-tensions, agissant sur les appareils électriques ménagers, voire sur le système nerveux des habitants proches...

- L'énergie thermique : produite par le rayonnement solaire ou le manteau terrestre : dans le premier cas, de vastes panneaux solaires captent l'énergie l'été, la stocke dans de grand accumulateurs souterrains et la réexpédient aux logements construits dessus au moment voulu. Ce moyen semble être l'apanage des pays germaniques, avec 25% de chaleur thermique déjà produite en Allemagne, et quelques expériences en Alsace. Le défaut est l'esthétique des panneaux et les coûteux travaux de construction d'accumulateurs. Par ailleurs, l'énergie thermique peut être captée directement au centre de la Terre : c'est la géothermie. Peu coûteux, pas inesthétique (seul une sorte de puit de forage semblable au pétrole) et très logique (chauffé la surface de la Terre avec la chaleur émise par la Terre), ses tests balbutient encore. Mais la France s'intéresse lentement à cette solution, encouragée en cela par les dégrèvements fiscaux de l'Etat.

- L'énergie organique ou biomasse: née de la combustion de compost (végétaux morts), papier, carton, excréments d'élevage, etc., elle a l'avantage de recycler certains déchets (malheureusement les moins polluants) ; en outre, elle peut s'élaborer à partir de cultures industrielles prévues à cet effet : tournesol, chanvre, pommes de terre... On en tire déjà le carburant à l'éthanol, mais très peu de voiture en consomment en France, puisque les lieux d'approvisionnement en sont rares.

Contrairement à une idée reçu, ce sont les pays pauvres qui polluent largement la planète ; à cela deux explications : les pays pauvres sont largement les plus nombreux (83 % de la pop mondiale) ; et ils sont maintenant très souvent industrialisés, alors que les PDEM se désindustrialisent ; leur industrie est en forte croissance pour subvenir aux besoins de leur population. enfin, leur industrialisation n'est absolument pas maîtrisée : pas de filtre, de pot catalytiques et autres usines de retraitement.

Au contraire, dans les PDEM, suite à une sorte de prise de conscience « écologique », la technique du recyclage se répand, et quelques textes fondamentaux (protocole de Kyoto en 1992 limitant l'émission des gaz à effet de serre), souvent peu appliqués (Les USA ont refusé de ratifier ces accords, bel exemple !). Des pays très riches, nord-européens rendent des espaces bâtis à la nature (Création de parcs naturels, rupture de barrages...), mais l'énergie propre, et plus généralement la question « écologique » est un luxe de pays riches vieillissants...

Mais les retards (1% d'énergies dites nouvelles utilisé en France) aggravent des méfaits déjà bien visibles : « trous » dans la couche d'ozone, fonte des glaces (le pôle Nord a fondu pour la 1ère fois depuis cette ère géologique à l'été 1999...), normales saisonnières hors-norme (Canicule de 2002 et 2003, été indien de 1999), inflation du nombre de catastrophe dites « naturelles » (tempête de l'hiver 1999/2000, inondations de bassins fluviaux). Les gouvernants sont apathiques ou même hostiles à tourner leurs pays vers de nouvelles énergies pour plusieurs raisons : elles ne sont pas rentables à court terme, donc n'ont pas leur place dans un système globalisé libéral qui ne jure que par le profit immédiat ; et les lobbies capitalistes, défendant les intérêts de la grande industrie, représentés par les parlementaires ou ministres actionnaires ou « retournés », freinent des quatre fers les projets innovants en la matière, car risquant de détruire leurs profit...On préfère, par exemple, nous aiguiller vers le nucléaire (nouvelle tranche votée en 2004 !) ou le gaz (voiture, chauffage), soit-disant propre, dangereux et non renouvelable, qui plus est indexé sur le cours du pétrole ! Les brevets innovant sont rachetés par leurs ennemis qui pourront ainsi les bloquer tant qu'ils le voudront...Mesquinerie intolérable et coûteuse pour l'avenir...

Malgré le « boom » économique de la Chine, pourtant bien prévisible, déjà annoncé par De Gaulle en son temps, nous vivons là béatement un 3ème choc pétrolier. aucune autorité française ne propose un plan pour remplacer le pétrole par une nouvelle énergie : on nous ressort juste les mesures de 1974 et 1979 et relance la prospection dans des zones non rentables il y a encore quelques mois ! mais cette fois, les cours montent en flèches et aucune perspective d'amélioration n'est en vue : les stocks sont figés, les réserves des pays s'amenuisent, et la Chine capitaliste consomme à tout va ; cela n'est pas valable seulement pour le pétrole, d'ailleurs : le cours des métaux et de nombreuses autres matières premières flambe ...

La catastrophe écologique est programmée ; même annoncée, peu réagissent. Quelques associations prêchent, dans le vide. Notre Terre-mère nourricière se meurt, nous la tuons à petit feu. Advienne ce que pourra...

nov. 2004

Autocrator nov. 2004