La Horde Noire Webzine metal extrême depuis 2002

Les porteurs de cercueils se prétendent de la Lumière …

Société

...Et nous autres, restons les authentiques Serviteurs des Ténèbres. 

 

Résonne dans la Forêt, à l'aube irréelle de cette année nouvelle, derrière les Mégalithes, un hurlement trollesque dans la noirceur et les brumes.


Chers amis, lecteurs et soutiens de La Horde Noire, chers Camarades de Cultures, de Marginalités et d'Idéaux,


Il ne sera pas question de « positivisme » ou de « bons vœux » dans ce premier « édito trollesque du Chaos » pour l'An de Crasse 2022. Je sais que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, tout comme je suis intimement convaincu que vous ne prendrez pas pour vous mes hallebardes acérées (qui ne vous sont aucunement destinées).


Mon esprit, littéralement prisonnier dans d'éternelles volutes sombres, ne peut pas « être positif » … je n'ai de toute façon pas envie de l'être (au COVID-19). Il ne sera pas question de « bonnes résolutions » (non, je garde la même pour mon écran de PC, 1920*1080). Ce sera, en réalité, un long hurlement trollesque, rocailleux comme mes montagnes natales, sourd comme le flot impétueux d'une cascade, et déchirant mes entrailles de 'Bestiole du Chaos', supportant depuis bien trop d'années le monde fade et « bien sous tous rapports » des « gens ».


Que souhaiter, à part vouloir pour soi-même et pour ses proches, rien d'autre que « se maintenir à flots », échapper à la soi-disant « lumière », et surnager hors de cette mélasse innommable qui nous englue tous depuis février 2020 ? Même l'espoir le plus sombre qui m'habite (sous le bras), à savoir que la « norme » crève, n'est plus la priorité absolue dans ma pensée au quotidien. 


Oh, bien évidemment, on peut tout de même se fendre la gueule sur la dernière connerie du promoteur en « chanson au kilomètre » saturée d’Auto-tune, à savoir « Gims », lequel a déclaré, à propos des fêtes de Noël et de fin d'année dont il ne veut plus entendre parler : « Les muslims, on a la même conviction, arrêtez avec cela. Les frères, ne faites pas ça. Venez, on se concentre sur nos trucs à nous. Restons forts sur nos valeurs. » 


Je me demande sérieusement, jusqu'à me saturer le cerveau de questionnements tournant dans tous les sens, de quel droit cette espèce de pantin du marketing, de vedette éphémère, non content d'être homophobe, rétrograde, phallocrate, bigot revendiqué et décomplexé, en plus d'être le nouvel idiot utile de la droite rance … pardon, « soutien providentiel de Valérie Pécresse » (ça m'a échappé), se voit-il maintenant comme « leader d'opinion » ou « personne d'influence » ? DE QUEL DROIT, BORDEL ? 


Eh bien, bande de normopathes à crédits, VOUS qui avez applaudi connement aux fenêtres à 20 heures parce que Hanouna vous avait demandé de le faire, VOUS qui continuez à vous enfoncer dans la fange d'un « mode de vie vendu sur plans », ni viable ni soutenable sur l'avenir, vous êtes donc prêts à mettre votre destin (ainsi que le destin du pays tout entier, et les existences de tous ceux qui ne l'auront pas choisi, mais peu vous chaut) entre les mains d'un tel personnage (ou d'un de ses semblables), en cas de victoire électorale d'un véritable phénomène de foire de la « culture de masse » devenu « présidentiable » ? 


Vous voyez sérieusement, et sans vous gratter la tête deux minutes, un tel hurluberlu disposant de la force de frappe nucléaire, du commandement des Armées, de la fonction de Président de la République, ailleurs que dans vos fantasmes de désœuvrés notoires et de déshérités culturels ? 


Vous avez renoncé, sans le dire ni l'assumer (car la malhonnêteté est votre fond de commerce) à la culture générale, aux différences, à des loisirs simples, à la capacité de débattre, à toutes les aspérités, à tout ce qu'on peut décemment qualifier de rêve ou d'idéal, à un mode de vie ne nécessitant pas le recours aux crédits, pour « ne pas faire de vagues », pour « vous fondre dans la masse » … Et, dans votre « logique », vous conspuez, moquez, harcelez celles et ceux qui ne veulent pas vous suivre aveuglément ? 


Mais quel genre de « peuple » êtes-vous donc … à part un peuple qui a paraphé sa propre soumission ! Vous n'êtes ni plus ni moins que vos propres « porteurs de cercueils » ! Et je ne peux plus, définitivement, me considérer des vôtres, ni même penser « avoir fait partie de votre monde ».


A propos du « rappeur » cité ci-dessus, je me permets d'ajouter que JAMAIS, à ma connaissance, un musicien d'un groupe de Metal, n'a fait de telle déclaration sur Noël ou sur les fêtes de fin d'année en général dans les médias, en lien avec ses croyances religieuses personnelles ou le fait qu'il soit athée, et en AUCUN CAS, cela n'a fait la « une » des manchettes, encore moins le « buzz ». 


Eh non, nous autres Metalleux, on a un minimum de décence, et on préfère largement que 80 % des débiles ruraux arriérés nous imaginent dormant dans des cercueils, procédant à des rituels nus aux Mégalithes avec un crâne de bouc sur l'entrejambe, et célébrant les solstices en sacrifiant des ratons-laveurs dans nos baignoires. Au moins, on renouvelle notre stock de vannes comme on peut. Laissez-nous être individualistes … ça vaut mieux pour vous, vous en feriez des cauchemars. Vous ne comprendrez jamais, alors laissez tomber avant de prendre peur pour des clous.


Mais je m'égare … Et pas seulement d'Austerlitz, qui nous permet d'aller nous planquer dans la forêt de Tronçais ou dans les Combrailles si nécessaire, correspondance pour Montluçon voie 5, correspondance par car pour Laqueuille travée 3. 


[Continuons d'élever le débat … car nous stagnons, Dieu me tripote, merci mon Dieu.]


Un de mes textes de 2021, « L'exil ou le maquis », prend là tout son sens, chers lecteurs et amis. Oui, car évidemment, je vais parler de l'arrivée des « érections pestilentielles », une des raisons qui pourraient me pousser à une décision critique dans le but d'assurer mon avenir et celui de quelques amis, pour m'installer dans le cadre d'un environnement encore préservé, loin des nuisances de toutes sortes.


Ne vous faites pas de bile, dans mes pamphlets, « tout le monde en prend pour son matricule » ! Alors, comme ça, Jupiter 1er, Méprisant de la Ripouxblique, entretient le suspense sur sa candidature ? Il faut plutôt dire qu'il nous annonce sa « bonne réélection présidentielle pour 2022 », comme l'a sublimement parodié Groland il y a quelques jours ! Je ne vois pas les choses autrement. Cela dit, pas plus qu'un sachet de thé, je ne prétends avoir la science infuse (car le thé infuse … Satan m'habite, merci mon Cornu !).


Après « ceux qui ne sont rien », « paye-toi un costard », « ceux qui foutent le bordel au lieu de chercher du boulot », « va traverser la rue pour trouver du travail », « les kwassa-kwassa », « le Président va réparer la clim' », « c'est pas une commune autogérée », « il faut chevaucher le tigre » (*), « je ne prendrais pas ça comme un échec … ça n'a pas marché », la dernière phrase fétiche, maintenant nouveau et peut-être ultime leitmotiv du Premier Fayot en Royaume de France, est donc « d'emmerder un maximum les non-vaccinés ». 


OH PUTAIN, celle-là, je ne l'ai même pas venu venir ! Kernunnos et Ymir m'en sont témoins, chers camarades : je m'attendais à tout sauf à ça.


(*) « Chevaucher le tigre » : titre d'un livre de Julius EVOLA, écrivain Italien, notamment connu pour ses positions traditionalistes intégrales et contre-révolutionnaires, c'est à dire opposées au libéralisme, à la philosophie des Lumières, à la république de Weimar … Et n'en déduisez pas trop vite que Macron est un 'anarchiste de droite' ou un 'national-bolchevique', la vérité est qu'il ne sait pas lui-même de qui il s'inspire ni ce qu'il cite !


Alors, certains, n'ayant jamais lu mes textes (ou alors en diagonale), me reprocheront sans doute de plâtrer joyeusement de cynisme, d'ironie, d'humour noir et de rage non contenues tous mes pamphlets. Oui, et j'assume totalement. Car, quand bien même je déverse tous mes sentiments les plus mélancoliques, les plus défaitistes, les plus outrageants et les plus dégradants à l'adresse de tout ce que je hais et de tous ceux dont la parodie d'existence me révulse, ça reste un édito, un pamphlet, une sorte de « thérapie », une « soupape de sécurité ». Pour conjurer les cendres d'une ancienne malédiction, et alimenter la flamme de la liberté et de la tradition. 


Parce qu'il n'y a pas que de la noirceur qui palpite, sous l'austère camouflage Centre Europe du treillis porté par le Metalleux forestier et ouvertement païen que je suis, quoi que vous en pensiez.


Comme tant d'autres en ce pays de France, je me sens de plus en plus « hors du temps », voire « d'un autre temps ». Chaque soir, je rêve que, dans la prochaine décennie, tout ce système s'effondre, pour que nous puissions prendre notre revanche sur une « NORME » dont l'hégémonie sera à jamais partie en fumée. A chaque lecture d'un roman Fantasy, ou des poésies d’Émile NELLIGAN, je me prends à m'imaginer dans le Québec de l'Ancien Temps, à mener une vie de « coureur des bois », pour commercer les peaux de bêtes avec les tribus Micmacs. Ou bien je m'imagine dans l'existence d'un véritable Troll du Chaos, défendant son territoire de forêts impénétrables et hostiles, de torrents déchaînés, de montagnes glaciales et pelées par tous les vents de la Terre.


Mon imaginaire, mes loisirs simples, comme ma capacité à écrire, sont autant de « soupapes de sécurité », quand les absurdités, les nuisances et le flot de débilités de ce monde actuel me font tourner la tête ou me désespèrent. Bien évidemment, le Métal Noir fait partie de cet « univers parallèle », cette « bulle » dans laquelle j'aime tant à m'enfermer dès que le besoin devient obsession. Et, que j'aime, dans ces moments, écouter Serment, Eldamar, Lustre, Sanctuaire, Forteresse, Xasthur, Darkthrone, Veldes, Midnight Odyssey, et tant d'autres … Que ce soit après avoir bien malgré moi écouté de la « musique de la norme », ou bien en conduisant mon vénérable camping-car, ou encore en vous écrivant un de ces pamphlets frappés du sceau sanglant de nos ténèbres !


Parfois, même l'imaginaire ne suffit pas, alors je manque de perdre pied, de flancher, de craquer, n'ayons pas peur des mots. Alors, je m'imagine, vivant dans une vieille bergerie de montagne rendue habitable, loin de tout, loin des hommes, loin des médias, loin de tout bruit à part les sonorités réconfortantes de la Nature, absolument en phase avec elle, contemplatif sous la Voûte des Anciens Dieux, appréciant la rotation immuable des saisons et des nuances de couleurs que m'offrent la Nature et la Solitude. Et je suis, dans cette projection mentale, en paix avec mon passé, vivant de peu, possédant peu, n'ayant à défendre que mon petit territoire, ma bauge, et mon honneur. Ça, ce sont des sentiments et des images qui me parlent, qui me font croire à quelque chose de plus grand, de beau, de pur, de rustique … dans les ténèbres rassurantes.


En tout état de cause, je suis satisfait de pouvoir m'exprimer en de tels termes sur le webzine La Horde Noire, j'en profite pour remercier une nouvelle fois toute l'équipe qui m'a permis cela. C'est un des rares espoirs qu'il me reste, « faire passer des idées » par l'écrit. Pourquoi donc ? Ce n'est pas un hasard.


Il ne me reste que peu d'espoir à placer dans ce pays de France, autrefois fière et indomptable puissance, maintenant territoire malmené où l'idiotie banale, le « ne pas faire de vagues », le conformisme à outrance, l'hypocrisie urticante, le désormais sinistre « ne pas se prendre la tête », sont érigées en PUTAINS DE COLONNES DE VALEURS MORALES !


Il ne reste que peu d'espoir à placer dans ce pays pour moi comme pour les nôtres, Marginaux Culturels et Idéologiques, Mécréants de tous les Cromlechs et de tous les Pentacles, cultivés et doués de raison, pratiquants de loisirs simples et toujours bien vivants, que toutes les « gambas en jogging », « porte-flingues » de tout ce qui est « socialement acceptable », définissent comme des « trucs de boloss » …  


En ce pays de France où, « au nom de la NORME » (toujours elle), personne n'ose reconnaître dans le monde du travail les différences psychiques et psychologiques comme des atouts (et non comme des « tares »), personne n'ose concevoir sans moqueries crétines que des hommes et femmes de ma génération pratiquent d'autres loisirs et hobbies que ceux « bien normaux et vendus sur un plateau », personne n'accepte de FOUTRE LA PAIX aux défenseurs et porte-étendards des cultures underground, comme aux propriétaires et habitants de formes d'habitat alternatifs et légers, il n'y a que peu d'espoir. A moins de mettre le plus de distance possible avec ce qui est nommé la « civilisation ».


VOUS VOULEZ TOUJOURS LA GUERRE ? VOUS CHERCHEZ TOUJOURS LE TROLL ?


Eh bien … au risque de vous surprendre, voire de vous décevoir, vous n'aurez pas la guerre. Et vous ne m'aurez pas. Parce que si j'étais un sociopathe … vous vous en seriez déjà rendus compte, douloureusement. C'est loin d'être le cas.


Dans un avenir proche … Je resterai tranquillement dans ma tanière, peu importe où je choisirai de vivre après avoir quitté la Bretagne, avec ma musique obscure et mes bouquins ténébreux, avec mes petits trains miniatures et mes timbres des années '70, et quand je veux, je prendrais toujours mon camping-car, le bien nommé « Exil de Trolloria », et je m'éloignerais de « votre » monde. Parce que ce sont là mes échappatoires, mes « béquilles » pour rester malgré tout les pieds sur terre avec la tension artérielle à 12/8. 


Parce que je ne vous demande pas l'autorisation de vivre, ni la permission d'être tel que je suis, tel que je l'ai toujours été, tel que je le serais, droit dans mes putains de Paraboots, jusqu'à ce que les Anciens Dieux me rappellent auprès d'eux. Parce que c'est MON EXISTENCE et pas la vôtre. Et parce que beaucoup d'autres raisonnent et agissent comme moi.


Parce que je sais, sans doute mieux que personne là où je réside actuellement, quel est le futur réservé à la « norme », au « mode de vie pavillonnaire », à la domination en papier mâché de votre apparat de pleutres et de décérébrés minables, à la soi-disant valeur de votre « échelle de jugement d'une vie sur les seuls critères matériels ». Ne vous pointez pas devant moi, le jour où vous comprendrez que si les supermarchés sont vides, les crédits ne se mangent pas.


Parce que même si les soumis de la « norme » sont des millions, même s'ils sont les plus bruyants, les plus visibles, … ce n'est maintenant qu'une question de temps avant que leur monde tombe en ruine, et que les anciennes pierres des Forêts se réveillent.


Vous comprenez maintenant, chers lecteurs et amis, chers Camarades, pourquoi je ne peux pas vous souhaiter mes « bons vœux » pour 2022. 


Cependant, et du fond de mon cœur, bon courage à vous toutes et tous, dans l'honneur, la liberté, la droiture, l'accomplissement de vos propres existences, selon votre volonté et vos seuls choix personnels.


Que la « norme » CRÈVE, son monde avec elle, et « bonne année mes couilles ».
 

Krähvenn « Sombrelance » Vërkhörr des Allobroges, mercenaire Troll en exil …