Gothic metal, Pologne
Septembre 2007
L'entité Mothernight émerge avec sa première production qui nous offre un gothic metal indus avec un son mystérieux et parfois mélancolique. La chanteuse Freya nous délivre de son temps pour un entretien...
1. Commençons par le commencement: Mothernight est né en Pologne en 2000. Pour ceux qui ne vous connaîtrez pas encore, pourriez vous nous présenter votre groupe plus en détail ?
L'idée de Mothernight est apparue lors d'une fête d'anniversaire à Varsovie, quand le guitariste Deimos a rencontré notre bassiste et producteur Gabriel. Les deux se sont ligués pour créer une musique qui puisse mélanger tous les styles de rock. Ils ont d'abord travaillé en duo pendant trois ans, jusqu'à ce que le batteur, Berith, s'impose comme le guide de leur rythme glauque. En 2004, j'ai attiré leur attention après avoir déposé une annonce sur Internet disant que je cherchais un groupe avec de l'expérience, une attitude et des idées originales. Après avoir écouté ma démo, les membres m'ont invité à répéter avec eux à Varsovie. Le reste n'est qu'une belle histoire cucu la praline : nous avons enregistré un album et signé avec le label Locomotive Records. Récemment, nous avons aussi tourné un énorme vidéo-clip pour le titre « Another chance », que vous pouvez visionner sur notre site www.mothernight.eu
2. Quel est le sens caché de votre nom, ‘Mothernight'?
Le nom du groupe est inspiré en droite ligne de l'ouvrage de Kurt Vonnegut Jr, intitulé lui-même « Mother Night ». Il s'agit d'une histoire de guerre narrée par un propagandiste nazi [ndlr : Howard W. Campbell plus précisément, un Américain germanophile] , incarnant à la fois la figure d'un atroce démon et d'un héros. Plus tard, nous avons allégorisé l'image de Mothernight : le mythe d'une divinité féminine, qui serait l'adversaire de la lumière, mais une protectrice des êtres déchus. Elle a un côté atroce et complètement sombre, mais aussi une face positive. On pourrait dire qu'elle est un démon à visage humain. Je pense que l'on porte tous cette dualité en nous. Nous sommes une espèce d'anges-monstres dont le but est de survivre et de progresser, contre vents et marées. Parmi nos chansons, on ne trouvera pas de chansons d'amour typiques ou d'autres merdes du genre. Ce sur quoi se porte notre attention, c'est la véritable nature humaine : le désespoir, la solitude, la peur, le fait de se tordre de douleur, la peine, la recherche de réponses, etc...En fait, nous sommes à la recherche d'une définition plus profonde de ce qu'est l'être humain.
3. Comment se déroule le travail de composition du groupe ? Y prenez-vous tous part ? Pour commencer chaque titre, vous avez déjà quelques paroles ou riffs en tête ?
Oui, tous les membres travaillent à l'élaboration des chansons. D'habitude, Deimos vient avec des riffs et des idées principales, et nous les étoffons jusqu'à ce que ça aboutisse à quelque chose de complet. Ensuite, j'ajoute les vocaux. Quant aux paroles, nous les travaillons ensemble.
4. Quelles sont vos influences? Elles viennent de Scandinavie, je suppose...
Je pense que nous puisons principalement notre inspiration de la musique dans laquelle nous baignons, et il s'agit surtout du métal américain, de la cold wave, et du gothique. Cependant, chaque memnbre du groupe a été bercé par un type différent de musique, et je pense que ça se ressent à l'écoute de notre album. Donc, on peut aussi y déceler des influences scandinaves.
5. Est-ce difficile de trouver votre propre identité, sans que le chanteur du groupe fasse de l'ombre aux autres membres ?
Ca n'est pas facile. L'identité du chanteur sur scène dépend aussi de la créativté et de la personnalité des autres membres. La compétition inhérente au marché de la musique ne compte pas dans ce cas de figure. On doit s'explorer soi-même et progresser constamment. Si on le fait, les gens le retiennent, et l'apprécient après un certain temps.
6. La scène gothique est pleine de ‘fashion victims' et de gens qui ne jugent les choses que sur leur apparence. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Je ne considère pas que Mothernight fait partie de la scène gothique au sens strict du terme. Mais, si tu me demandes que penser des « fashion victims », je te réponds que tu en trouves partout. Certaines personnes sont attirées par le métal ou le style gothique juste pour l'image fantaisiste que ça inspire. Mais s'il ne s'agit que de l'image, sans profonde compréhension de la musique, ils ne sont rien de plus que des poseurs. Et personne n'aime les poseurs.
7. Le timbre de ta voix est vraiment singulier, mais parle-nous des autres éléments particuliers de votre musique...
Ce qui nous différencie de beaucoup de groupes, c'est le fait que nous combinions les sons d'un groupe de métal avec des guitares acoustiques, des boucles indus, et une basse douce et sombre. C'est pourquoi il est difficile de donner une étiquette à la musique de Mothernight.
8. Est-ce que tu perçois un impact de vos performances live? Plus de public peut-être ?
Jouer pour le public, c'est toujours une grosse dose d'adrénaline. Etre sur scène nous procure un grand pouvoir et une grande énergie. C'est une sensation énorme, qu'on peut comparer à celle d'une conduite à mille à l'heure.
9. Avez-vous monté d'intéressantes coopérations avec d'autres groupes métal polonais?
Bientôt, nous allons faire quelques concerts avec d'autres groupes que nous considérons comme nos amis. Mais nous n'avons jamais organisé de grande tournée avec d'autres groupes à l'heure actuelle. Je pense qu'il est grand temps d'y penser !
10. Quels sont vos projets maintenant?
Nous essayons de faire des concerts et de nous concentrer sur la promo de l'album. D'ailleurs nous travaillons maintenant avec un nouveau matériel. Nous avons achevé trois titres flambants neufs ! Nous vous invitons à visiter nos sites (www.mothernight.eu etwww.myspace.com/mothernightprofile) , où on peut trouver plein d'infos, de musiques, de photos, le videoclip et plein d'autres choses encore. Merci beaucoup pour cette interview.