Bandes dessinées
Editions du petit vingtième
137 p.
1930
Dans cette première aventure devenue mythique, Tintin, déjà accompagné de Milou, est envoyé comme reporter du journal le Petit Vingtième en Russie. Dès le début, le Guépéou (ancêtre du K.G.B.) le considère comme une menace et tente de l'éliminer, mais Tintin s'illustre dans de nombreux exploits pour leur échapper. Sous des abords descriptifs, voire naifs, Tintin décrit la vérité sur la situation économique et sociale du peuple russe et dénonce par là même le régime soviétique. Des facheux ont alors argué que Tintin était antisémite, fasciste, raciste, etc, alors que Hergé fait d'emblée de lui un personnage généreux, plus tard défenseur des indiens d'Amérique et des Chinois opprimés par le Japon, ou se moquant des dictatures militaires. Mais il y en a une qu'il ne valait mieux pas attaquer, du moins jusqu'en 1991... Certes, Hergé n'étant pas un grand voyageur, et sa principale source d'information pour cette aventure fut le livre « Moscou sans voiles » de Joseph Douillet, un ancien diplomate, dont il adapta des scènes entières, ce qui ne l'empêche pas d'avoir vu juste sur l'URSS. Publié juste à 10 000 exemplaires en 1930, cet album est devenu un objet de collection, et a été réimprimé de nombreuses fois ! Sa forme initiale n'avait rien à voir avec ce que les plus jeunes connaissent de Tintin : seulement trois grosses rangées de vignettes en noir et blanc donnant une épaisseur double à l'ouvrage, avec un trait encore grossier et un scénario dicté avant tout pour accrocher le jeune lecteur hebdomadaire sur deux pages. Car c'est l'abbé Norbert Wallez, directeur du Vingtième Siècle à l'époque, qui a l'idée d'inventer un personnage qui pourra montrer aux jeunes Belges la dictature en URSS. Il confie ce projet à Hergé, alors rédacteur en chef du Petit Vingtième. Ainsi naquit Tintin. Ce fut un succès immédiat.