Livres Essais
par Jules Romain
307 p.
1963
L'académicien Jules romain ne prétendait pas apporter de nouveaux éléments avec cette anthologie des textes écrits par Napoléon : il voulait juste réunir ses meilleurs écrits pour éclairer les débuts de sa carrière et aussi sa fin, pensant que ces deux périodes étaient plus sincères car elles sont situées hors du champ de la période ou il n'écrivait que des textes officiels à l'apogée de sa gloire impériale. Pari réussi, des textes sont stupéfiants de clarté, de modernité, de franchise introspective mais aussi de volonté de gloire et d'autocratie. Pas de parti pris, l'auteur nous brosse utilement contexte en guise d'introduction, avant de nous présenter ces florilèges de manière chronologique. On découvre ainsi que Napoléon malgré son esprit extrêmement vif, n'écrivait que de manière phonétique et n'a jamais perdu son fort accent italien. Pourtant, il est un nationaliste français pur sucre comme en a fait le XIX° S. On le (re)découvre farouche laïc et révolutionnaire, fasciné par l'Orient (son rêve contrarié), amoureux fou de l'ingrate Joséphine, et évidemment, fin politique et stratège. Sans illusion sur l'âme humaine, travailleur infatigable, il est conscient d'imprimer l'Europe de son esprit. Un vilain dictateur ? Napoléon a du caractère, certes, mais pense toujours œuvrer pour la justice et la modernité. Pour en savoir plus sur ce personnage hors-norme, autant se plonger directement dans le mémorial de St Hélène écrit par son aide de camp, le comte Las Cases.