Livres Essais
Jota Martinez GALIANA
Éditorial la mascara 1998
Les rapports entre Satan et la musique du diable, voilà bien de quoi remplir un bouquin !
Que ce soit pour son coté grandiloquence ou pour sa doctrine individualiste, le satanisme a toujours flirté avec le rock. De son origine quelque part dans le Mississipi, où le jeune guitariste Robert Johnson aurait vendu son âme au diable en échange du blues, en passant par les Doors et leur mysticisme, les Rolling Stones et leurs diableries fanfaronesques, et jusqu'à la fin des 90' tous les styles, toutes les époques semblent être abordés.
Si les premiers chapitres sont intéressants, sans plus, c'est lorsque l'on arrive à celui traitant de Charles Manson, que l'attention devient plus grande. Quel rapport entre Manson et le rock ? Et bien il s'agit de la passionnante relecture par celui ci des Ĺ“uvres des Beatles. Ou comment et jusqu'où un esprit malade, paranoïaque peut aller dans ces délires, mêlant flower power, guerre raciale, apocalypse de la bible et chansons des Beatles! Car Manson, c'est tout ça, comment a t-il eu la " révélation " en découvrant un message apocalyptique par l'écoute d'Helter skelter...
Satanisme et metal, le mariage parfait, tel est le titre, qui nous met l'eau à la bouche du sixième chapitre. Cependant, coté metal, il faut bien l'avouer, l'auteur fait preuve de connaissances limitées. Les références sont ancrées dans les années 80', mettant en avant Judas, AC/DC, Venom, Ozzy, Maiden ou même Mötley Crue. Du satanisme artistique ! Même si il est toujours intéressant de relire les aventures d'Ozzy dans sa grande époque dope (Il faut à ce titre relever les photos amusantes d'Ozzy lorsqu'il décapita avec ses dents une colombe). De plus, rassurez vous, Mötley Crue est présenté comme le parfait exemple d'utilisation du satanisme à des fins commerciales. On note tout de même que plusieurs pages sont consacrées à la discographie de Slayer. Pauvre tout de même.
En ce qui concerne notre genre favori, nous n'avons droit qu'à de maigres lignes, alors qu'il y avait tant à dire... En ce qui concerne le black, l'auteur nous sort une définition qui fait preuve de la maîtrise de son sujet. " musique désagréable, sombre corrosive du coté obscur du métal, qui trouble les esprits en créant un sentiment de confusion et une tristesse profonde dans les âmes. Chaotique, minimaliste, simplicité des riffs, le paradoxe est son langage et la méchanceté, son penchant ".
Il est assez affligeant de voire l'auteur ce plonger dans les textes de Brujeria ou Fear Factory pour parler de satanisme et des sorcellerie, alors qu'il a à peine survolé le mouvement black. Mais bon, ce n'est qu'un " genre mineur ". Et notre auteur préfère s'approfondir son sujet autour de Marylin Manson, Nine Inch Nail et White Zombie. Tout cela montre un réel manque de recherche, car les genres mis le plus en avant sont ceux qui ont bénéficié d'une couverture médiatique conséquente. Pour M. Manson, cela peut encore se comprendre puisqu'il a repris le flambeau de La Vey.
Ce bouquin est tout de même assez intéressant, si on passe sur les lacunes de la partie métal. Quant à la discographie infernale qui nous est proposé, pas l'ombre d'un opus de Death/Black, no comment.