Romans, Nouvelles & Théâtre
William Blake
1794
10 pages
« The Marriage of Heaven and Hell » est un poème prophétique d'une dizaine de pages, en vers et en prose, du poète et graveur britannique William Blake. Le poème est écrit sur le ton un peu prophétique de la Bible mais contient les propres perceptions de l'auteur. On peut les résumer ainsi (désolé pour l'anglais): « Without contraries is no progression. Attraction and Repulsion, Reason and Energy, Love and Hate, are necessary to Human existence. From these contraries spring what the religious call Good and Evil. Good is the passive that obeys Reason. Evil is the active springing from Energy. Good is Heaven, Evil is Hell ».
Selon Blake, il y a donc deux forces, l'Energie, que les théologiens appèlent le Mal et ce qu'ils appelent le Bien, c'est-à-dire les forces passives telles que la raison. Ces deux forces font la nature humaine et ne peuvent être séparées. De même la distinction entre le corps (vil) et l'âme (pure) n'a aucune raison d'être: ils forment un tout indissociable. En ne s'intéressant qu'au bien, à la raison, à l'âme, les théologiens perdent une partie du problème et, ce qui est encore plus grave, essaient d'entraver l'Energie, moteur de la création (cf. Le Jardin d'Amour dans la partie Poésie). En soulignant le rôle essentiel de l'Energie, Blake réhabilite la figure du Mal, de Satan et de l'Enfer mais il n'estime pas être le premier. Selon lui, le mérite en revient à Milton qui croyait œuvrer pour Dieu alors que sans le savoir, il était du parti du Diable.
La partie la plus connue du poème est celles des Proverbes de l'Enfer, qui comme leur nom l'indique, sentent un peu le souffre. Quelques exemples (traduction André Gide): « De même que la chenille choisit, pour y poser ses œufs, les feuilles les plus belles ; ainsi le prêtre pose ses malédictions sur nos plus belles joies », « Le Chemin de l'excès mène au palais de la Sagesse », « Évidence d'aujourd'hui, imagination d'hier » et celui qui est la plus souvent repris, « Les prisons sont bâties avec les pierres de la Loi, et avec les briques de la religion, les bordels ».
Parmi les phrases célèbres du poème, on retrouve également : « If the doors of perception were cleansed every thing would appear to man as it is. Infinite ». Cette phrase a inspiré, directement ou indirectement selon les sources, Jim Morrisson dans le choix du nom de son groupe, les Doors.
Tant qu'on est au rayon musique, il est évident que le poème a inspiré pas mal de métalleux. Il y a ainsi Ulver qui en 1998 sort un album intitulé « Themes From William Blake's The Marriage of Heaven and Hell » qui reprend l'intégralité du poème sur deux Cds, avec un plus un autre poème de Blake, « A Song of Liberty ». En 1994 et 1995, le groupe américain Virgin Steele sort deux albums The Marriage of Heaven & Hell , Parts I and II mais le poème n'est le thème que de deux morceaux, un sur chaque album. Après il y a quelques groupes qui de ci de là reprennent le thème à l'occasion d'un morceau. Plus anecdotique, William Blake est un des personnages secondaires du livre « Seventh Son » de Scott Orson Card, le livre qui inspira pour partie l'album « Seventh Son of a Seventh Son » d'Iron Maiden. De même, dans son album « Chemical Wedding », Bruce Dickinson reprend une partie de « Jerusalem », un autre poème de William Blake.
Le poème est assez facile à trouver en anglais. Il suffit de lire le livret de Ulver. Il est également disponible sur internet. En Français, c'est plus compliqué parce que les traductions ne semblent pas être dans le domaine public. Il existe chez José Corti (Traduction André Gide) et chez Arfuyen (Traduction Alain Suied). Daniel-Rops avait également fait une traduction.