Romans, Nouvelles & Théâtre
Les Mains d'Orlac
Maurice Renard
1920
220 pages
Cela commence avec le pire cauchemar de tout musicien: perdre l'usage de ses mains. C'est ce qui est arrivé à Stephen Orlac suite à un accident de train. Grâce à un chirurgien, peu scrupuleux mais très doué, Orlac retrouve ses mains; enfin ce qu'il croit être ses mains. Malgré tout, il a perdu sa dextérité d'autrefois. Soutenu par son épouse, Stephen Orlac travaille pour revenir à son meilleur niveau mais les résultats sont maigres.
Rosine, l'épouse de Orlac et véritable héroïne de l'histoire, doit tout gérer toute seule. En plus du découragement chronique de son mari, elle doit veilleur aux finances, en chute libre, du ménage et son beau-père, un notaire passionné d'occultisme qui n'a jamais pardonné à son fils d'avoir choisi la musique au droit. Mais ce n'est pas le plus grave, Rosine est harcelée par une bande mystérieuse dont les objectifs sont loin d'être clairs. Et sur ce point, Rosine se rend compte que son mari lui cache des choses.
Puis un premier crime va être commis.
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Le mystère est encore relevé par le fait qu'Orlac est toujours sous le choc de l'accident et n'est pas du tout certain de ne pas être mêlé aux crimes que semblent avoir commis ses mains. Et Orlac se demande s'il n'est pas un nouveau Docteur Jeckyll et Mister Hyde. Plus généralement, c'est la science est remise en cause. Après la Grande Guerre, la science n'a plus le prestige d'autrefois et, en arrière-fond, c'est une certaine éthique de la médecine qui est remise en cause. C'est notamment le cas du chirurgien tient plus du savant fou, un peu magique, que du médecin.
Mais au final ce n'est que l'ambiance qui est fantastique. A la fin du livre, le détective trouve la clé de l'énigme. Chaque élément trouve une explication logique et tout rentre de l'ordre. Pourtant, cela ne suffit pas à complétement dissiper le surnaturel qui entoure l'histoire.
Le livre est en fait surtout connu pour ses adaptations cinématographiques. La première date de 1924 par Robert Wiene, un des grands noms du cinéma expressioniste allemand (Le Cabinet du Docteur Caligari). En 1935, c'est Karl Freund qui s'y met avec Peter Lorre (M Le Maudit) dans le rôle d'Orlac. Puis en 1961, c'est Edmond Gréville avec Mel Ferrer dans le rôle d'Orlac.
Au rayon metal, le livre semble avoir inspiré un groupe de death espagnol disparu (Orlac) et un groupe de doom italien non signé (Hands of Orlac). Pour le livre, il a été réédité aux Editions Voltaïques. Il existe également en Marabout.