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Astarte : Demonized

ASTARTE - Demonized

Avantgarde music, 2007

Black Metal, Grèce

Album CD

Cinquième album pour Astarte qui est plus que jamais le groupe de Tristessa, qui compose toute la musique, assure toutes les voix et toujours la basse, mais qui malgré tout semble vouloir maintenir toujours un trio féminin comme constituant l'entité Astarte car le line-up officiel de Astarte a encore évolué: désormais Hybris ne se charge plus que des lyrics et délaisse étrangement la guitare, Katharsis semble avoir été remplacée par Derkheta au synthé; la section rythmique semble donc exclusivement assurée par des membres masculins de session, comme toujours un batteur de session en l'occurence Ice mais également pour la première fois à la guitare avec Lycon. Par ailleurs Tristessa semble être partout, avec cette fois-ci encore un clip pour \"Mutter astarte\" proposé en bonus (ainsi que de nombreuses photos intéressantes, même si étrangement certaines en guise de fonds d'écran de téléphone?!?) où Tristessa est au premier plan, enfin évidemment c'est toujours agréable de voir la féminité et la force qui émanent de Tristessa, toujours digne prêtresse; on la retrouve également dans son side projet INSECTED, également en guest notammment avec THE CLAN DESTINED (nouveau groupe de Martin Walkyer ex-SKYCLAD) et surtout, comme pour le précédent album, fait assez marquant, aux côtés de special guests (on se rappelle de l'excellente collaboration sur \"The ring of sorrow\" avec Shagrath) encore plus nombreux cette fois-ci: Attila de MAYHEM, Henrik de GOD DETHRONED, Angela d'ARCH ENEMY, regroupant ainsi les deux chanteuses du metal extrême sur \"Black at heart\", un morceau très bon où chacune semble pousser ses limites, et encore et toujours Nicolas de LLOTH.

Je dois dire qu'à la première écoute j'étais sceptique car le black metal d'Astarte a beaucoup évolué depuis les débuts, et le changement de logo est probablement un signe, pourtant là où habituellement je sens du fade, du peu inspiré, même si j'avoue ne pas avoir accroché tout de suite, j'ai senti Tristessa fortement inspirée, qui fait d'ailleurs plusieurs référence à la déesse Astarté dans ses textes, Astarte restant donc Astarte mais ayant encore évolué (et il le faut bien). Certes Astarte intègre des éléments plus larges, et je dirais surtout que cet album est plus rentre-dedans, plus direct, avec l'intégration plus fragrante d'éléments thrash-death (certains d'ailleurs disaient que Sirens évoluait déjà vers quelques chose de plus death metal); intégration dans le black metal de Astarte, mais digestion surtout et non une pathétique reproduction, le tout pour un album plus violent, plus direct (le temps de Quod Superius, Sicut Inferius semble donc assez loin), avec toujours les mélodies si typiques de Astarte, et le chant black si typique de Tristessa qui cependant sur \"Heart of flames\" essaie un chant gémissant efficace sur certains passages. D'ailleurs, \"Queen of the damned\" rappelle clairement les orchestrations sur To Mega Therion de CELTIC FROST (Astarte avait d'ailleurs repris l'excellent \"Sorrow of the moon\" sur un Tribute) sans pour autant proposer un morceau à la CELTIC FROST. Enfin l'album s'achève, avant un instrumental au synthé, avec une surprenante mais intéressante reprise de ACCEPT avec \"Princess of the dawn\" extraite de l'album Restless and wild sorti en 1982 qui élargit encore plus le style de Astarte qui reste cependant en définitive du black metal.

Une certaine force émane de la musique Astarte qui met plus l'accent sur la puissance que sur le sombre, mais qui ne verse jamais dans le bourrin ou l'insipide, qui reste émotionnel, et qui incarne peut-être parfaitement un black metal féminin, car novateur et bien loin des caricatures. Ce qui ressort de ce nouvel album c'est que Tristessa semble plus déterminée que jamais, je pense qu'actuellement elle s'impose comme la leadeuse du metal extrême, Cadaveria s'étant progressivement égarée et Arch Enemy officiant dans un style moins extrême et plus caricatural.

Adnauseam