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Aurvandil : Ferd

AURVANDIL - Ferd

Cold Void Emanations, 2010

Black Metal, France

pro-tape

Ferd , un E.P de quarante-deux minutes pour cinq titres sur K7 pro... Voilà la dernière production d' Aurvandil , un one-man-band français qui commence à se faire un nom, doucement, mais surement. Ferd est une auto-production dois-je rajouter, JB ayant sa propre structure underground, Cold Void Emanations (et il sort de bonnes choses). A ce jour, Aurvandil est apparu sur quatre splits et autant de démos.

Voilà donc qu'il franchi un nouveau palier. JB fait donc tout tout seul (sauf la boîte à rythme jouant à la batterie, mais c'est bien fichu) et plus le temps passe, plus le bougre s'améliore. Quand auparavant Aurvandil n'avait pas encore de véritable forme, Ferd démontre que JB a choisi une voie bien déterminée : celle d'un Black Metal sans concession, furieux, violent et intense, aux atmosphères glaciales et maîtrisées. Aurvandil fait donc partie de ces formations traditionalistes désormais. Techniquement et structurellement parlant, rien de neuf sous le soleil de Satan - mais je crois qu'avec Ferd , Aurvandil prouve qu'il a atteint aujourd'hui une véritable maturité musicale. Les ambiances dégagent quelque chose de personnel (pas encore assez discernables à mon avis). Et la masse compacte des pistes ne permet pas de penser que l'on n'assiste pas là à une musique dénuée d'exigence élitiste... Aurvandil maîtrise son sujet : je ne me suis pas fait chier à l'écoute de Ferd .

Toutefois... Il manque à Ferd ce petit quelque chose pour que j'arrive à me dire « Waouh, ça décoiffe » (ou quelque chose du style) et pour que mes tripes se nouent. En effet, en tous point, Ferd est travaillé et mature : JB sait jouer de ses instruments, sait construire un titre, arrive à rendre le tout cohérent et sait travailler son son pour obtenir un rendu à l'ancienne (pour cet E.P, peut-être la production aurait-elle du moins sonner démo ?). Mais je crois que l'emploi même parcimonieux du synthétiseur est malvenu et gâche le tout en apportant peu aux pistes (ce que je voulais faire comprendre plus haut en les disant indiscernables), au contraire de la guitare sèche aux sonorités folkloriques, parsemées de-ci de-là et qui sont la vrai surprise venant d' Aurvandil . Les plages de synthé semblent donc, le plus souvent, plaquées sur le reste et ne contribuent que trop peu aux ambiances déjà brossées par les autres instruments. Le synthé a sa place, ou ne l'a pas.

Il reste donc à Aurvandil une dernière marche à gravir – il n'est plus très loin de passer du côté des formations vraiment à suivre. C'est encourageant, pour une entité seulement âgée de quatre ans.

Guudrath - 7/10