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Bongzilla : Amerijuanican

Bongzilla - Amerijuanican

Autoproduction, 2005

Sludge metal, Etats-unis

Album CD

Mais quelle est cette fumée épaisse ? Cette nappe teigne, terne et odorante derrière ce mur de sons ?

C'est bien entendu les Bongzilla, toujours sous Marie-Jeanne ! Ce groupe américain est un pur mélange de tout se qui se fait de plus coriace dans la mouvance rock et metal des Etats-Unis. En effet, Bongzilla officie dans un rock stoner influencé par Black Sabbath et d'autres groupes originaires de la première souche de cette scène singulière ; comme High On Fire ou Alabama Thunderpussy. Cette première mouvance qui inspire les Bongzilla est née dans le sud des Etats-Unis où les groupes composent un son très lourd, hypnotisant et salement amoché dans un même studio, en plein milieu du désert et de la drogue. Tout les meilleurs groupes de stoner résident dans ce milieu underground dont Bongzilla fait partie. Ce son stoner est très caractéristique de l'ambiance autour de ce mouvement. Les riffs sont volontairement abîmés, trainards et dilatés comme le grand désert. Et bien entendus, complètement défoncés comme un toxicomane sur une bécane.

Cet album est très particulier, il pourrait être une alliance entre le rock psychédélique des années 60, le D sludge metal et le rock stoner. C'est donc des influences pluriels que Bongzilla éjecte dans cet album explosif et explosé.

Le combo va donc beaucoup plus loin qu'un simple stoner, toute la qualité sonore et la continuité de l'album prend parfois des tournures de sludge et de doom metal. Le vocaliste, bien qu'en retrait, pourrait avoir le timbre caverneux d'un Morbid Angel. Les guitares lancinantes et rythmées sont très disproportionnées et des gammes assez psychédéliques sont parfois à l'œuvre. Les mid-tempos sont assiégés de riffs lents et thrash comme un bon vieux Cathedral.

C'est donc dans une imagerie très punk et cynique, que Bongzilla impose un style très personnel et décadent de la musique. Les orchestrations les plus marginales de la scène metal et rock extrêmes sont exploitées tout au long de l'album. Écouter les grands polémiques Bongzilla, c'est comme prendre une sacrée défonce. On s'hypnotise et on laisse le corps parlé avec ce mur impénétrable de riffs Amerijuanican.

Une magnifique trouvaille.

Lord Of Corpse - 10/10