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Deadlysins : Dementia

DEADLYSINS - Dementia

Black Scab Records, 2012

Brutal Thrash Metal, France

Album CD

Ca va thrasher sévère ! En effet, les Lyonnais de DEADLY SINS sortent Dementia leur premier album bien nommé après avoir laché leur démo Oldschool il y a quatre années de cela. Car ici, pas de thrash moderne, d'influences hardcore, jazzy, progr' où je ne sais quoi de « cool ».... Les cinq membres de DEADLY SINS vénèrent la grande époque du style, c'est-à-dire les années 1980, et ils thrashent à l'ancienne, mais dans une veine un peu particulière. Les morceaux très rapides, nerveux et roots qui poussent la formule du thrash rapide et basique dans ses derniers retranchements et rappelle en cela l'album d'AGRESSOR Towards Beyond . Pour ceux qui ne connaitraient pas cette perle métallique, imaginez une sorte de KREATOR ou de TANKARD mais... sous amphétamines ! Et la voix, du genre de celle d'un pitbull affamé rajoute un surcroit de violence évident. Braillés en anglais, les textes abordent des thématiques sociale ( Fuck off social networking , hé hé) mais aussi du gore ( Skined alive, Zombies paradise ). En fait, la démarche de DEADLY SINS s'apparente selon moi à la radicalité d'un ANGELCORPSE : après une intro probablement volée du générique d'un film des années 1970 désuet, douze titres mitrailleuses (dont un bonus pour nos amis Japs) qui envoient tout sans concession. Seules quelques mélodies et plans lourds apparaissent ça et là pour maintenir l'attention de l'auditeur. Mais cette formule jouissive et défoulatoire possède immanquablement le défaut inhérent à cette démarche musicale : l'impression de l'uniformité de l'album : Dementia est un pavé à prendre dans la gueule ou à laisser. Il n'est certes pas évident de composer un Reign In Blood ou un Panzerdivision Marduk sur la longue durée, et même les grands maitres SLAYER ou MARDUK avaient fait court. De plus, il faut une prod' en béton pour dérouler un tel challenge auditif. Celle de Dementia reste honorable, mais si j'avais été derrière la console, j'aurais gonflé encore un peu les basses, histoire de me faire totalement achever les conduits auditifs par les 13 titres char d'assaut du CD. D'ailleurs, sur scène, ça doit bien démonter, d'autant que les gaillards tournent pas mal. L' artwork délirant de la pochette dessinée qui rappelle celles commises par MUNICIPAL WASTE ou TANKARD, qui ont su préserver l'artwork old school délicieusement kitsch de la grande époque. Par contre, le livret ne livre pas grand-chose, à part la longue liste de remerciements qui rappelle que le thrash est une grande famille. Pour thrasheurs purs et durs !

Autocratôr - 06.5/10