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Feretro : The Mortuary Destiny Of Flesh

Nihilistic Holocaust, 2025

Death Metal, Chili

Album CD

Quand certains éjaculent leur premier album au bout de deux ou trois années, d’autres prennent au contraire leur temps. Feretro fait partie de la seconde catégorie. Ce n’est ainsi pas moins de 20 ans (!) qui séparent la naissance du groupe chilien de "The Mortuary Destiny Of Flesh", LP que nous n’attendions plus. Feretro, c’est en fait tout le charme de l’underground, avec ces petites démos bricolées de façon rudimentaire baignant dans le jus sonore qui va bien, 100 % retro. 100 % nécro aussi. Imperméables à l’évolution musicale des 20 dernières années et au-delà, les mecs sont restés bloqués à l’époque des premiers Death, Autposy et Sepultura.

Après plusieurs démos donc, EP et autre split (avec Silure), "The Mortuary Destiny Of Flesh" voit enfin la nuit. Celui qui ne connaitrait pas le groupe et poserait une oreille dessus pourrait croire qu’il s’agit d’une obscure relique des années 80. Tout y est, le contenant grumeleux, le contenu fétide mais secoué par de brutales et véloces poussées de pus.  Chant d’outre-chiotte à la fois bilieuse et sinistre, guitares baveuses et rythmique primitive exhalent ces relents du bon vieux death des familles, rustre et frénétique avec en sus, cette touche evil et cryptique typiquement sud-américaine.

Les racines thrash font plus qu’affleurer à la surface, témoin les ‘Towards Perishment’, ‘In Agony’ et autre ‘Time To Die’ mais ailleurs, la bestiole se risque à pénétrer la fente d’un doom death préhistorique, comme sur le bien nommé ‘The Hour Of Death’, (quasi) instrumental qui patauge dans les viscères à la vitesse d’un zombie shooté au Valium par boîte de 12. Il y a aussi ‘The Ancient Horror’ dont le tempo parfois ankylosé écarte les lèvres d’une atmosphère viciée et lugubre de films d’horreur de série Z malgré les malsains coups de boutoir qui le laboure. Et que dire de ‘Death’s Cycle’ qui macère pendant plus de huit minutes dans les profondeurs moisies d’un baquet de sang et de bile, sans pourtant remiser au caveau ce goût pour les éruptions spasmodiques en un mélange des genres que Feretro serait inspirer de creuser davantage tant il lui commande les moments les plus jouissifs de l’album.

Old school jusqu’au bout des ongles sales et purulent, "The Mortuary Destiny Of Flesh" fait honneur à un metal de la mort rétrograde, dans la traînée putride de que ce Feretro régurgite depuis toujours. 

Childeric Thor - 7/10