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Kataxu : Hunger of Elements

KATAXU - Hunger of Elements

Supernal music, 2005

Black Metal symphonique, Pologne

Sublime. Epique. Grandiose...

Que d'adjectifs pour cet obscur album de Black à tendance Symphonique, auquel est accordée une chance de sortir de sa confidentialité suite à sa réédition cette année par Heidens Hart.

Initialement pressé en 2005, après un album autoproduit chroniqué dans ces pages, cet opus ultime a su, à son époque, marquer les bienheureux qui le découvrirent. En effet il est sorti alors que tous les regards étaient tournés vers l'Est de l'Europe, la surproduction des groupe scandinaves (en terme de quantité et de propreté d'enregistrement) ayant amené les auditeurs les plus exigeants à s'intéresser à des formations plus authentiques tels que les ukrainiens de NOKTURNAL MORTUM ou le GRAVELAND de Darken. Le Black Symphonique de son coté devenait un style pestiféré, honnis, siège des pires errances : la superproduction avec orchestre, au budget faramineux ou au contraire l'occasion de sortir le Botempi des caves et jouer une musique synthétique aux sonorités pauvres et plastifiées, digne des balloches de fins d'années, sans rapport de près ou de loin avec le Black Metal. Seules quelques formations majeures surent se maintenir à niveau, perpétuant la tradition d'un Black agrémenté de claviers majestueux.

Et Kataxu est de ceux-là.

Composé de 6 morceaux, 3 instrumentaux et 3 véritables titres de plus de 10 minutes, cette ode monumentale aux forces cosmiques et à la rage des éléments est le genre d'album qui ne peut s'écouter que d'une traite, qui dès les premières notes de claviers atmosphériques vous transporte dans son univers tumultueux. Contrairement aux anciennes productions du groupe, cette fois, le son est parfait : tous les instruments sont audibles, le chant enragé est au premier plan, les claviers sont mis en avant sans occuper tout l'espace, et surtout musicalement ce n'est pas un Metal symphonique dont le Black Metal n'est qu'un prétexte : on a bien affaire à un album de Black Metal, parfois violent, souvent hypnotique, avec une emphase symphonique, mais qui resterait crédible sans les claviers atmosphériques (mais perdrait de sa superbe).

Au surplus cet album véhicule une multitude d'émotions : rage, désespoir, nostalgie... Or, parvenir à transmettre de telles émotions suppose une extrême sincérité et un talent hors norme, preuve en est l'infime nombre de groupes parvenant à insuffler une âme à leur musique.

Cet opus est digne des débuts de LIMBONIC ART, ARCTURUS, voire les oubliés d'ODIUM, et aurait tant mérité une suite...

Alœrw - 9/10