Krieg : Blue Miasma

Changement de label pour Krieg avec ce Blue Miasma , qui se retrouve chez les allemands de No Colours Records pour cet ultime assaut. Pas mal de guests sont présents pour ce dernier album, on retrouve en plus du line-up habituel Malfeitor (NYKTALGIA et NACHTMYSTIUM), Winterheart (NYKTALGIA), Azentrius (NACHTMYSTIUM), Werewolf (SATANIC WARMASTER et GESTAPO 666) et Marcus M. Kolar (SARCOPHAGUS).
« The Great Beast Trembled in Nightmare », l'ouverture de cet épilogue est un excellent titre instrumental qui permet de bien s'immerger dans l'univers mystérieux et complexe de Krieg. Dans l'ensemble, la musique est techniquement supérieure, mais il manque le côté dérangé qui faisait de Krieg un groupe à part. Il dénote également un léger changement de style pour cette épitaphe, avec un retour à des sources plus « thrash », très typées vieux black/thrash des années 80, à l'image amusante au dos du CD, sur laquelle on devine facilement Imperial en t-shirt Motörhead buvant du bourbon à la bouteille au milieu de nulle part. Cependant quelques titres sortent du lot : « Under an Uncaring Moon » avec ces relents dépressifs sonne très bien et avec une base mélodique lancinante de très bon goût, ainsi que « The Sick Winds Stir the Cold Dawn » composé dans une dimension plus ambiante et atmosphérique, néanmoins pas nouveau car présent sur la démo Songs For Resistance de 2002. Seul « ...And now the End » vient un peu se greffer maladroitement à l'ensemble avec son style décevant de « old US death metal »; c'est d'ailleurs l'unique titre qui ne soit pas une composition de Imperial mais de Werwolf. « Every Wound Burned » se démarque quant à elle par une approche plus morbide avec sa rythmique assez typée et « An Empty Room, a Forgotten Funeral » est un passage fortement dépressif. Avec sample de voix féminine très en avant et sa mélodie ultra rapide, « The Master's Choice » rappelle les compos des allemands de TSATTHOGGUA, ambiance SM garantie! Finalement, « The Forest Beneath the sea » vient sceller le tombeau jusqu'à ce que les guitares se taisent en une lente agonie, clôturant ainsi cette dernière messe avec des influences drone et son black rapide et efficace, préfigurant la nouvelle direction musicale de Imperial avec son projet MARCH INTO THE SEA ?
C'est du Krieg sans être de l'authentique Krieg comme par le passé, mais avec des compositions irrégulières où s'entremêlent des influences très contrastées et le tout assemblé avec quelques maladresses. Un album mi-figue mi-raisin avec toutefois de très bonnes compos. RIP

Cyril - 8,5/10