13th Planet, 2007
Metal-indus, USA
Album CD
The Last Sucker marque la fin de la carrière de Ministry; comme l?on sait les groupes splittent souvent pour mieux se reformer, dans le cas de Ministry c?est cependant en pleine santé qu?il va se retirer après cette dernière tournée mondiale, et peut-être préfère-t-il à juste titre s?arrêter avant d?être essoufflé, d?autant que les sorties se sont enchaînées (la dernière étant Rio Grande Dub , album de remix de Rio Grande Blood ), depuis le retour du Ministry de la grande époque et la réactivation de Revolting Cocks . Le fort succès actuel fait écho à celui qu?avait eu Ministry avec Psalm 69 , mais aujourd?hui le monde metallique a bien changé, il y a désormais un terrain pour ce metal qui flirte avec l?indus ou l?electro, Ministry ayant été l?un des premiers groupes à avoir du succès dans cette voie, et c?est un juste retour des choses que ce second age d?or. Terrain musical favorable donc mais aussi une thématique fixe sur l?administration Bush depuis 3 albums, pour preuve cette troisième pochette avec un Bush à toutes les sauces qui le laissera dans l?histoire métallique (tout comme son père avec le Rust in Peace de Megadeth), un rébarbatif vendeur vu d?Europe, en tout cas cette thématique donne de l?inspiration à Ministry pour ses compositions, et puis Al Jourgensen a toujours eu un côté contestataire même avant la mode anti-Bush. The Last Sucker incarne Ministry tel qu?il aurait toujours dû être, on songe alors à la période descendante peu inspirée, avec Filth Pig en 1996 et Dark Side of the Spoon en 1999, mais également aux premiers pas de Ministry, avec With Sympathy en 1983 dans un registre new wave et le rock electronique de Twitch en 1986 en car ce n'est qu'en 1988 que Ministry a trouvé son identité avec le metal-indus avec The land of Rape and Honey avant de clairement développé son style de fabrique avec l?excellent The Mind is a Terrible Thing to Taste en 1989 et d?atteindre son summum en 1992 avec Psalm 69 car c?est bien sur cette lignée là qu?est reparti Ministry avec l?excellent Houses of the Molé en 2004, l?album le plus proche du mythique Psalm 69 , après quelques signes annonciateurs avec Animositisomina en 2003. The Last Sucker est un album purement dans cette lignée là ; aucune surprise, on reconnaît directement le metal-indus inspiré et prenant si typique du groupe, avec des reminiscences des albums inspirés du groupe. Par contre, tout bon que soit cet album, ce n?est pas pour autant le meilleur album du groupe, qui restera l?indétrônable Psalm 69 , même s?il clôt avec classe la carrière du groupe en proposant un bon album, sans aucune surprise, ni mauvaise, ni bonne non plus, qui ne dépasse pas les deux précédents. The Last Sucker est très proche de Rio Grande Blood , et comme son prédécesseur, il est moins surpuissant que Houses of the Mole , d'ailleurs outre une moindre surpuissance, cet album comme ses deux prédecesseurs à la caractéristique de faiblir nettement sur la fin, sûrement des séquelles de la période creuse de Ministry, avec des morceaux fades plus mid-tempo comme le long \"End of the days\" en deux parties ou brisant l?unité des albums comme ce \"Die in a crash\" très punk festif, qui dans les deux cas, entachent l'ensemble. On notera aussi un usage moins présent des samples fusant de partout caractéristique de la musique du groupe de la grande époque. Cet album est aussi le dernier album de Paul Raven décédé peu après la sortie de l?album mais pas la dernière sortie puisque Ministry sortira peu après Cover Up , un album de reprises.