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Monolithe : Interlude Second

MONOLITHE - Interlude Second

Auto production, 2012

Funeral Doom Metal, France

Digital

Si la première moitié des années 2000 fut pour Richard Loudin une période particulièrement fertile, qui le voit enquiller les albums avec Despond (Supreme Funeral Oration), Nydvind (Eternal Winter Domain) et Monolithe (I et II), la seconde s'est révélée beaucoup plus sombre, l'homme enchaînant cette fois-ci les galères, de labels surtout, grevant ainsi l'avancée de ses projets dont certains ont fini par disparaître, à l'image de Monolithe dont on n'espérait malheureusement plus un jour pouvoir s'abîmer à nouveau dans les méandres de son funeral doom cosmique.

Pourtant, en 2005, le groupe est aux portes du sinon du succès du moins d'une reconnaissance étendue. Grâce à Appease Me qui le signa très tôt, Monolithe II put bénéficier de la large promotion assurée par Candlelight avec lequel le label fondé par les mecs de Blut Aus Nord avait conclu un deal. Peu de temps après, un troisième périple est annoncé, auquel doit participer Vindsval d'un Ban également en pleine explosion médiatique... Qu'on attend donc toujours ! Et après un EP (Interlude Premier) en 2007 où Loudin est remplacé au chant par Laurent Desvignes d'Amphitryon, le vaisseau parait avoir été avalé par un trou noir. Début 2012, le navire se remet néanmoins à émettre. Un nouveau signal de vie est capté, cet Interlude Second cependant que le groupe toujours piloté par Sylvain Bégot (Evolvent, ex-Anthemon), scelle une alliance avec Debemur Morti (par ailleurs label de Blut Aus Nord) qui sortira finalement le tant attendu Monolithe III.

Rappelons pour ceux qui ne le connaissent pas, que le groupe repose sur un concept particulier, idéalement suggréré par son nom, référence obligé au 2001 : L'Odyssée de l'Espace de Kubrick, à savoir enregistrer des albums uniquement composé d'une seule piste de près d'une heure. Basé sur deux titres, Interlude Second donne un petit coup de canif à ce paradigme. Uniquement disponible en format digital, si son visuel ainsi que le nom de ses deux plages laissent imaginer un lien avec les travaux de Stijn Van Cauter (Until Death Overtakes Me, entre - beaucoup - d'autres), boss du label Nulll Records, l'objet de plus de 30 minutes tout de même, poursuit en réalité l'exploration entamée par ses prédécesseurs.

Les amateurs de funeral doom, un peu à la diète ces temps-ci, se délecteront forcément de Harmony Of Null Matter - Section 1 qui remplit à lui seul les trois quart de l'écoute avec ses rouleaux de batterie (programmée) et ses riffs venus d'une autre galaxie. Loudin, heureusement de retour, déchire à intervalles irréguliers, cette voûte abyssale. Plus étonnant s'avère être en revanche la seconde section qui s'ouvre sur un son d'orgue Hammond comme échappé des années 70 et une ligne de guitare presque mélodique, rai de lumière toutefois vite avalé par de monstrueux tentacules funéraires.

On le croyait perdu, Monolithe nous revient après plusieurs années d'un silence interrompu de la plus belle des manières. La suite s'annonce magistrale...

Childeric Thor - 8/10