Those Opposed Records, 2011
Industrial Totalitarian Black Metal, France
CD / LP
C'est un beau matin que j'ai vu surgir l'ombre de la faucille et du marteau de l'artwork toujours aussi provocateur de N.k.v.d.. Et oui, ce français de L.F. nous avait promis un travail plus abouti après le monumental EP Diktatura !Toujours très peu d'informations sur la tête pensante du projet ; c'est donc de ce même pas que nous allons découvrir le premier album paramilitaire de notre francophone.
Les sirènes sont lancées, on se retrouve maintenant en plein Stalingrad, oppressés par ces murs sonores constitués d'instruments au son glacial. De prime abord, les premiers titres ont l'air de restés fidèles au prédécesseur Diktatura dans l'ensemble, mais progressivement on fait face à un son plus clair marqué par une rythmique davantage mise en avant, et des lignes guitares plus distinctives et moins noyées sous un flot de saturation. Les mélodies marchent dans la droite et radicale lignée d'un BM \"cold\" et viscérale : en fait je crois que je n'ai jamais entendu ailleurs des mélodies aussi hostiles. Le son des guitares, la basse et sa saturation également, constituent un véritable mur écrasant de barbelés infranchissables. Si on pouvait donner une odeur au son des guitares, ca serait sans aucuns doute la rouille et le charbon froid. Au-delà des structures guitares, la batterie a pour rôle l'accompagnement, elle n'est pas l'instrument principal. Le panel rythmique est beaucoup plus diversifié que pour Diktatura mais il demeure toujours dans un style totalitaire avec une caisse claire qui sonne comme une marche impériale. Autres instruments nécessaires à la prolifération du N.k.v.d. : le synthétiseur, les samples ou les patterns industriels qui servent de fonds sonores et parfois même rendent hermétiques et presque palpables l'écrasement martial des titres. La voix de Kriegpriester que l'ont retrouve dans le premier EP est remplacée par un suédois dont on ignore l'identité. Ce chant se veut bien plus puissant, évoluant dans des tonalités plus aigües et militaires que le précédent avec quasiment autant d'effets de reverb . L'enregistrement est plutôt fluide et distingué que son prédécesseur, doté d'une sonorité moins étouffée.
Au final, je ne vous cache pas que cet album m'a envoyé une sacrée claque ! L'ambiance y est, c'est du pur totalitarisme sans compromis? bercé par le froid sibérien des Goulags. résumer Vlast en un mot ? PUISSANT !