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Stille Volk : Nueit de Sabbat

STILLE VOLK - Nueit de Sabbat

Holy Records, 2009

Néo-folk médiéval, France

album CD

Attention : pas de guitares saturées ici, aucune batterie surexcitée, et encore moins de chant écorché. Du folk pur. Mais du bon, avec une énergie « métal ». Une fois cette précision apportée pour nos confrères metal-maniacs les plus fanatiques, les amateurs du groupe auront sûrement noté qu'il s'agit d'un retour après pas moins de 6 ans d'absence !

Dans ce cinquième album, le vent pyrénéen souffle de plus belle dans nos cheveux. Très frais et accessible, Stille Volk reste pourtant unique. D'abord, le chant charismatique de Patrick Lafforgue : le timbre eut se faire autant caverneux qu'extrêmement enjoué, selon la coloration du titre. Il déclame des textes qui sont des joyaux d'écriture, partagés entre le français, le latin et l'ancien français, ces derniers remontant au XIIIe, l'apogée du roman courtois occitan. Leurs sonorités particulières accompagnent à merveille la musique folklorique composée par Stille Volk : guitare et percussions en forme la base, mais aussi vielle à roue, luth, bombarde, flûtes, corne d'appel, cornemuse et bien d'autres instruments traditionnels entrent dans la composition des 11 titres. Cette variété, alliée à un bon sens de la mélodie permet d'éviter les temps morts ou les impressions de redondance (travers souvent notés dans les groupes de pagan et de folk) malgré sa longue durée d'une heure. Il y est question de banquets, boissons et autres danses orgiaques, mais aussi de forêts et de créatures surnaturelles plus ou moins malfaisantes. Seul un titre me semble un peu poussif (« Bestiari ») vers la fin. Mais tous les autres possèdent un cachet certain : des morceaux sont très entrainants et placés sous le patronage de Bacchus, dieu romain de la fête et du vin, le Dionysos des Grecs, inventeur du théâtre, à qui la pochette rend hommage : « Danse de la corne », « Banquet » et « Forêt d'Outre-tombe », ou l'instrumental « Mascaria » donnent envie de boisson et de débauche à la lueur d'un feu de bois. D'autres titres se font plus mélancoliques, comme cette « Egérie nocturne » et l' « Ivresse des dieux ». Et une excellente danse bretonne instrumentale basée sur la cornemuse coupe cette galette en deux.

Le label Holy Records a fait confiance à Stille Volk dès les débuts du groupe. 15 ans plus tard, cette œuvre unique nous montre qu'ils ont fait le bon choix. Cette « Nueit de Sabbat » épique et folklorique à souhait est très réussie : atemporelle, elle constitue une plongée directe dans le Moyen-âge, ses charivaris et ses sabbats !

Autocratôr - 09.5/10