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Wolok : Servum Pecus

WOLOK - Servum Pecus

Eerie Art Records/ Insidious Poisoning, 2006

Sick black metal, France

Album CD

Voici un album que nous devions à tout prix exhumer, pour lui redonner l'éclat qu'il mérite. Servum Pecus est le fruit d'une collaboration réussie entre Lord Naggaroth (Devilish Era, Krasumpath et un fanzine... entre autres), et Lhükkmer'thz (la Bête pensante de Zaragh'Baal'Tharagh ). Sorti en mai 2006 chez Eerie Art's Records (vinyl LP/ CD), l'album s'est vu réédité chez Insidious Poisoning Records sous forme de LP et Cd, en quelques 541 exemplaires.
'L'aventure' Wolok a débuté en 2003, lorsque le très craint Lhükkmer'thz propose à Lord Naggaroth de bâtir un groupe, un projet évidemment sombre, et assurément expérimental. Les musiciens s'engagent dans une voie classique...mais pas pour longtemps. De fil en aiguille, Wolok acquiert, plus qu'une verve black metal, une véritable personnalité.
En écoutant \"Servum Pecus\", il y a ces doses de charisme et d'envoûtement qui nous font penser que l'on est confronté à une valeur singulière, une entité transcendante et extra-humaine, qui tente d'accaparer nos sens. Le chant de Luc Mertz y est pour beaucoup: des sons désarticulés, lointains et volontairement hideux. Cette voix hallucinatoire se pose sur un son distordu et ultra saturé, ce qui me fait penser que les exorcistes agréés et autres sorciers de Barbès seraient ravis d'utiliser l'album pendant leurs séances.
Blague (très) à part, j'insiste sur le caractère vraiment hors normes de Wolok. Par moments, la musique paraît presque improvisée. Le son atypique et bourdonnant reste le fil d'Ariane de la production musicale. Si beaucoup comparent Wolok à Blut aus Nord, je me contenterai d'affirmer qu'il n'y a pas de rapprochement à faire en ce sens.
Le rythme lancinant des titres est symboliquement évocateur. Une compo comme \"Mankind Euthanasia\", ou \"Voice of God\", évoquent l'absurdité des vies humaines, et sont à ce titre puissamment révélatrices. Ce qui me rappelle que malgré l'aspect « redite » de la thématique nihiliste dans le metal, certains groupes arrivent à se singulariser. Dans le cas de Wolok, il faut aussi évoquer le sens de la prospection de Lord Naggaroth (entre autres), qui est un individu cultivé et riche d'esprit. Notons aussi sa proximité avec Erik de Watain, qui était à l'origine appelé à dessiner la couverture de Servum Pecus. C'est finalement l'oeuvre d'un artiste sombre polonais, du nom de Zdzislaw Bekinski (mort en 2005), qui fait office d'artwork morbide. On y voit un ossuaire, d'où ressortent en transparence quelques visages humain.
Si la chance est avec vous, vous pourrez vous procurer un exemplaire de Servum Pecus , chez Insidious Poisoning Records.
Une chose est sûre : même si Wolok gagne à être connu, vous ne trouverez pas de sitôt Servum Pecus à la Fnac du coin, encore moins au rayon musiques d'ambiance Nature-Bobos-et-Découvertes. Donc...s'adresser au label.
En tous cas, à conseiller à ceux qui souhaitent voir plus loin que le bout de leur nez.

Myrha - 7/10