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L’immédiateté de notre foi en l’underground face à la défaite annoncée du matérialisme

Société

Dernier rempart du Marginalisme propre aux Arts Noirs, contre l’Effondrement qui se profile

Partie I

Hail à vous toutes et tous, lecteurs et amis de La Horde Noire.

Aujourd’hui, votre Troll de service se fera un peu plus « philosophe », voire « idéologue » qu’à l’accoutumée. Un peu moins « rentre-dedans » également, car à force de sentiments brutaux refoulés, c’est la vie qui finit par payer le plus lourd des tributs : la mort, physique ou mentale. Loin de moi l’envie de rejoindre les halls étincelants du Walhalla de façon prématurée à cause de cela.

Il est, à certains moments, bon de « faire le bilan », et de définir sa pensée plutôt que de hurler sa haine. De fait, dans ce billet plus long qu’à l’accoutumée, je vais tenter de ne pas me laisser dépasser par mes pensées les plus révoltées.

« Je suis un intellectuel. Ça m'agace qu'on fasse de ce mot une insulte : les gens ont l'air de croire que le vide de leur cerveau leur meuble les couilles. »  (Simone de Beauvoir)

Partie I : Quel avenir pour le monde actuel et le matérialisme dominant (et ses dérives) ?

Aucun avenir, à moyen terme (horizon 2060). En ce futur, se payer un billet d’avion entre Paris et Berlin sera vu comme une aberration totale. Faire le plein de sa voiture demandera un sacrifice hebdomadaire sur les autres dépenses. Acheter des fruits, légumes, plats exotiques, épices, biens manufacturés produits à l’autre bout du monde sera dur, voire impossible. Les services publics – y compris les véhicules, personnels et ressources dédiés au maintien de l’ordre, aux services d’urgence et de secours, ainsi que la Poste – ne pourront plus être utilisés que dans les cas où nécessité fait loi. Liste non exhaustive, qui comprend bien évidemment les réseaux de production et de transport d’électricité, les adductions et services de traitement de l’eau, des ordures ménagères, les services bancaires, administratifs ... Tout ce qui est géré par l’homme ou par l’informatique sera rationné, voire totalement inopérant.

Qui en a pleinement conscience, en France, en 2019 ? Hormis les survivalistes, les collapsologues, les personnes vivant dans la « simplicité volontaire », et, fait nouveau plutôt inquiétant, les gens littéralement angoissés par l’urgence écologique… Personne n’en a conscience. Ou du moins, on se contente de hausser les épaules, et on reprend un verre de pif pour mieux faire passer le rôti-flageolets du dimanche midi, avant de se vautrer devant la télé. « Ne pas se prendre la tête », telle pourrait être la devise au fronton des mairies d’ici une décennie. Et je m’en désole chaque putain de jour qui passe.

Et la classe politique ? Je ne prends parti pour personne, ça fait belle lurette que j’ai arrêté le militantisme politique. La réalité est que l’urgence climatique et la nécessité de la transition écologique concrète et immédiate ne sont pas les priorités d’action pour le pouvoir en place. Envolée de beaux discours, de larmoiements ou railleries quand Greta Thunberg vient parler aux députés à l’Assemblée Nationale, succession de mesurettes, et dégustations de homards arrosées de Sauternes à 500 € la bouteille. Rien de plus glorieux. Naturellement, ce problème ne se limite pas à la France, ou à ce qu’il en reste.

Qui plus est, parapher un traité de libre-échange avec le Canada puis avec le Mercosur (union économique des pays d’Amérique du Sud, parmi lesquels le Brésil de Bolsonaro …) n’ouvre pas à l’écologie réelle et immédiate. La croyance « à fond les ballons » en la sinistre bassesse du « développement durable » (*), les grands projets inutiles et imposés de contournements autoroutiers, de lignes à grande vitesse, de centrales nucléaires « nouvelle génération » portés par les pires lobbyistes ayant leurs entrées « en politique » … Les gouvernants de tous pays (et leurs gros intérêts) savent s’employer à rejeter en bloc toute forme d’alternative valable, permettant à la société dans son ensemble de se préparer au pire. Le monde entier ne vit pas comme le Danemark, pour ce qui est de l’écologie, des transports, du bon sens.

Le pouvoir ne va pas dire au peuple « Vivez tous dans des yourtes, en petite communauté au milieu de nulle part, faites de la permaculture, élevez des chevaux de trait et construisez une charrette, bricolez, récupérez, devenez autonomes en énergie, en nourriture, en eau, faites du réemploi ! » Ce serait contre-productif pour tous les porte-étendards de tout ce qui est à la mode, et donc, se vend. Et donc rapporte, et génère des envies, des jalousies, des besoins inutiles. Cours d’économie coopérative de lycée autonome ? Non, idéologie « ad trollum ». Idéologie « par le troll », je viens de l’inventer.

« Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus ces trucs pour que ça ne se vende pas ! » (Coluche)

(*) [« Développement durable » : idéologie permettant de « verdir », ou « nettoyer par le vert » (« greenwashing ») tout ce qui est polluant, nuisible à l’environnement, aux eaux, sols, forêts, à l’air que nous respirons, sans jamais remettre en cause la société capitaliste, ni le modèle de l’ultra-libéralisme. Le tout dans le but de lénifier le plus possible les masses en leur faisant croire que la voiture à hydrogène, la dématérialisation des administrations, le bannissement des cotons-tiges, couverts, gobelets en plastique, sacs plastiques à usage unique, et par extension les actions inutiles parce que très symboliques, vont sauver la planète.

Ça sert surtout à faire les gros gros biftons, là est la finalité de cette imposture. Mais des biftons « écologiques », parce qu’obtenus à la suite de taxes « écologiques » dont personne ne peut constater un usage quelconque, faute de transparence. C’est une idéologie avec laquelle on peut se torcher le cul sans risquer de choper des furoncles … désolé, ça m’a échappé.]

Vous vous doutez bien, chers lecteurs et amis, chers frères et sœurs de culture, que notre planète Terre a des ressources limitées. Le pétrole, le gaz, le charbon, l’uranium, les métaux rares (nickel, cobalt, platine, or, argent, …) en font tous partie. Or, et c’est acquis, « une croissance illimitée et éternelle n’a pas lieu d’être dans un monde aux ressources limitées ».

Tant qu’à faire, je tiens à envoyer une petite « hallebarde » personnelle à certains complotistes ou conspirationnistes en train de s’affoler : « la voiture à eau » n’existe pas, son inventeur n’a pas été « exécuté sur ordre des compagnies pétrolières », « le moteur à énergie propre et gratuite » n’existe pas, entre autres bien entendu. Ne me prenez pas « pour un Lutin de six semaines ». Au mieux, le système « Pantone » est un simple échangeur eau/air qui permet quelques économies de carburant. Par contre, un quadricycle propulsé à pédales, recouvert d’une bulle aérodynamique, avec un siège de vélo couché et un coffre de la taille de celui d’une 2CV, serait très efficient et nécessaire pour le futur.

« Moi, je dis qu’il existe une société secrète avec des ramifications dans le monde entier, qui complote pour répandre la rumeur qu‘il existe un complot universel. » (Umberto Eco)

Soyons clairs : le mode de vie occidental a été bâti autour de la voiture individuelle, des voies express et autoroutes, des parkings immenses et zones commerciales grignotées sur des terres cultivables. Sans compter les projets d’aéroports finalement abandonnés : la Salamandre aura gagné face aux bulldozers. Et entre Limoges et Poitiers, les Fées des Monts de Blond ont gagné, il y a quelques années, face à un projet de balafre à grande vitesse, parallèle à une ligne TER qui meurt à petit feu. Ce mode de vie a fini, dans des pays comme la France, par provoquer le démantèlement progressif du réseau ferroviaire, avec les conséquences que l’on connaît.

Notre mode de vie occidental implique une noria de dizaines de milliers de camions, de tous gabarits, de la camionnette DHL en 3,5 tonnes au convoi exceptionnel de 120 tonnes. Des camions transportant tous les produits et bien manufacturés que nous consommons au quotidien, entretenant et assurant les services, depuis les patelins de 100 habitants, les zones piétonnes des grandes villes, jusqu’aux zones commerciales et industrielles. Des camions qui roulent au gazole, et conduits par les forçats de la route, aux cadences de travail rendues aberrantes par le « just in time ». Nouvelle marotte des « logistics and supply chain winners », qui ne tiennent aucun cas de la réglementation des temps de conduite, de travail et de repos. Encore moins des risques de maladies professionnelles … et des répercussions sur la vie sociale et familiale.

J’en ai fait partie, et je sais très bien (pour l’avoir vécu) que même ceux qui méprisent le plus les routiers … ont le plus grand besoin de leur fonction et des produits transportés par la route. Et chez les camionneurs, on dit souvent que « la SNCF est le premier transporteur routier de France ».

Dans un futur plus ou moins proche, avec un litre de gazole à 1,95 € et un litre de super 95 à 2,35 € (admettons), beaucoup de choses se casseront la gueule, en un temps assez bref. A ce moment, le matérialisme et ses dérives (ainsi que celles et ceux qui y auront cru jusqu’au bout) se contracteront, puis « imploseront ». Ça s’effondrera sur ses propres bases, ni plus ni moins, si rien de sérieux et de profond n’est fait d’ici là.

Autrement dit, il ne servira plus à grand-chose de posséder un SUV valant 35,000 €, un écran plat valant 800 €, un smartphone valant le même prix, comme il ne servira plus à grand-chose de payer 500 € de crédits par mois, entre autres joyeusetés. A la rigueur, ceux qui ont des couilles en or pourront toujours essayer de les troquer contre de la nourriture ou quelques litres de carburant, Dieu me tripote (merci mon Dieu … Ah, vous l’attendiez, celle-là !)

Donc, je crois que c’est clair : aucun avenir pour le monde du matérialisme et de ses dérives, et si nous ne le voyons pas de notre vivant, la génération nous succédant y assistera forcément. A nous de faire nos choix, d’avoir foi en notre statut, en laissant tous les autres dans la fange qui les réconforte par l’ignorance organisée.

« On verra bientôt que d'oser vivre, ce n'est pas la fin du monde. Juste d'un monde. » (René Lévesque)

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