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314 Project

314 PROJECT - Deceive the crooks

Deathrash, France

Novembre 2010

314 Project est un de ces nouveaux groupes qui brouille les genres en proposant leur premier MCD autoproduit, mélangeant le thrash et le power saupoudré de stoner. Le résultat est énergique et résolument moderne, et c'est Simon, le batteur, qui a en charge de défendre le bébé. Interview faite fin de l'été 2010 par mail.

1- Salut les gars... Alors les retours, ça donne quoi? La presse est en effervescence? Et les auditeurs lambda vont ils assailli de mails d'encouragements?

Hé ben je peux toujours faire les courses peinard et me balader sans signer 3000 autographes héhé. J'ai quand même croisé quelques personnes qui m'ont dit du bien de l'EP et des concerts. On a eu des bons commentaires myspace aussi !

Pour les critiques de notre EPDecieve the Crooks, On a eu de tout. Du très bon de A à Z comme du mauvais (dans une moindre proportion). On apprend vite à reconnaitre ce qu'il y a à prendre et à laisser, ce qui peut nous aider, et ce (bon comme mauvais) qui n'est pas toujours justifié..

2- Je pense qu'on ne va pas couper à l'explication de texte... pourquoi 314 Project? Et pourquoi pas 421? C'est le nombre de projets faits auparavant? Allez, dites nous tout.

Elle ne va pas être bien longue l' explication de texte ! Il nous fallait un nom très rapidement car on était pris par le temps dans le cadre d'un concours, et c'est sans trop réfléchir et en s'inspirant du surnom du guitariste instigateur du projet (Pi donc) que 314 Project est ressorti.

3- La bio fait état du projet comme étant issu de l'esprit du gratteux... quel est le but avec ce groupe, la volonté et les ambitions affichées? Avoir SLAYER en 1ere partie? Ou juste pouvoir torcher des binouzes avec des potes pendant desrehearsals? Quel est le degré d'investissement de chacun et jusqu'où êtes vous prêts à aller pour porter le groupe vers la gloire?

Oui c'est Pi qui nous a réuni autour de ses riffs. On se connaissait déjà presque tous, donc pas de problème pour s'entendre. Surtout que c'est au départ un side project. On veux bien sûre mener 314 aussi loin que possible, mais en rigolant. C'est pourquoi on confie tout ce qui n'est pas d'aspect musical à notre manageuse Laure (Pi met aussi la main à la pâte de temps en temps). C'est royal !

En tout cas on sait garder les pieds sur terre, on ne s'imagine pas tourner comme Gojira, mais on espère faire de bonnes premières parties, quelques road trips et avoir des tas d'occase de faire la fête !

4- Comment définissez vous la zique du groupe? Si des groupes vous influencent particulièrement, citez-les. Au niveau composition, est-ce que Pi impose ce qu'il écrit, les autres exécutent, ou bien est-ce créé collégialement avec vote dans une urne pour respecter la démocratie?

Aujourd'hui c'est difficile de mettre des étiquettes. Au fil du temps les noms de styles ne désignent plus la même chose ! Puisqu'il faut répondre, je dirais Thrash Death moderne.

Pour composer, Pi enregistre les riffs qu'on trie selon notre goût. Il ne nous a pas imposé quoi que ce soit. C'est même à peine si il connaissait mes parties de batterie avant l'enregistrement (on a été short pour répéter !). On ne s'est jamais pris la tête collectivement jusqu'ici, ambiance détente !

5- De quoi traitent les textes? Qui s'y colle? Apparemment il y a deux chanteurs, alors comment est décidé qui doit chanter quoi? Est-ce que cette ambivalence vocale influe sur l'écriture des textes? Est-ce que chacun a une particularité? Et en live, ils se font pas chier en attendant leur tour pour beugler?

Les textes traitent généralement de l'ambiance du moment et du ressenti qu'ils ont par rapport a un morceau en particulier, ils bossent en connivence permanente, autant dans l'écriture des textes que des lignes de chants a proprement parler. Chacun a une particularité? Bien sûr que oui sinon le concept même de deux chants serait inutile ! Et cette particularité réside essentiellement dans leurs grains de voix respectifs...pas dans l'écriture. Et sur scène, vu qu'ils ont fait leur job ensemble, les parties sont écrites pour que personnes n'ai le temps de se faire chier, elles sont plutôt faites pour se compléter dans leur globalité.

6- Comment ça se passe en live? Vous avez fait des premières parties intéressantes? Des anecdotes fumeuses ou fumantes à nous raconter? Avez-vous joué à l'étranger, si non quel serait le pays de prédilection où vous aimeriez jouer et pourquoi?

A vrais dire on a pas beaucoup joué pour le moment, le groupe n'a pas encore 1an. On a fait 4 concerts dont un plateau avec Mumakil, mais le plus intéressant reste à venir, surveillez nous après la rentrée !
Pour le moment on est pas allé à l'étranger, mais une petite tournée en Scandinavie ça ferait bien plaisir ! L'air pur, les grands espaces, les grandes blondes, etc...

7- Le metal comment vous y êtes venus? C'est du fun, un état d'esprit ou une religion? Ça implique quoi pour vous d'être metalleux : ne pas se coiffer pour montrer sa rébellion, ou un investissement plus personnel ?

Comme tous les « metalleux », je ne pense pas en être un. Je n'essaie pas de me comparer ni de trouver des points communs avec eux. Surtout, je n'écoute pas que du metal.
Ma façon de penser n'est pas basée sur ce que j'écoute, ou sur les idées de mes groupes préféré. Par contre, ce que j'écoute reflète ma façon de penser.
En vérité je défends à peine le metal auprès des gens qui ne connaissent pas ou qui en ont une idée clichée.
En tout cas, je crois pouvoir dire que les metalleux se plaisent à se sentir autant incompris et différents que leur musique. D'où peut-être l'aspect communautaire du metal en général.

8- Il semblerait que certains soient impliqués dans d'autres formations? Quelles sont-elles et quel est la priorité du 314 Project dans tout ça? À part jouer avec d'autres personnes y'a-t-il un réel intérêt à multiplier les groupes? Pourquoi ne pas tout fondre dans un seul groupe, quitte à ce que ce soit le bordel mais un bordel original?

Nos autres groupes : God Damn, Anna, Mithridatic, Depth, Addicted, Pi, Potence. Ce serait trop long de résumer qui joue dans quoi, fouillez sur myspace !.

Comme j'ai dit plus haut, 314 est unside projectcar on était/est toujours tous déjà pas mal occupé musicalement. Mais puisque Laure nous manage, ça réduit énormément le taux d'investissement de chacun. Du coup 314 pourra sûrement se développer comme un groupe principal. Finalement, tant mieux !

Je suis très content de jouer dans un 3ème projet. Un autre projet, c'est toujours une autre façon de voir les choses, une autre ambiance, une occase de rencontrer d'autres personnes.... J'ai appris beaucoup grâce à eux, autant humainement que sur le milieu de la scène metal. Puis changer de style fait progresser sur son instrument, et jouer avec les copains c'est irremplaçable pour moi.

Sur ce qui est de faire un groupe de 20 personnes : non ! Mais faire quelques feat avec nos autres potes, pourquoi pas !

9- Quelle relation entretenez-vous avec l'underground? Êtes vous des fervents supporters de démos K7/cdr? Lisez vous des fanzines? Ou alors tout ça c'est dépassé, vous préférez investir vos thunes dans la bière et les clopes? Est-ce un milieu que vous voulez quitter au plus vite pour être sous les feux de la rampe... Après tout, et surtout en France, UG rime souvent avec amateurisme et implication boiteuse...

Pour l'instant on baigne underground avec tous nos groupes même si certains (comme les God Damn) commencent à sortir la tête de l'eau. Je ne lis pas les fanzines, mais j'achète du merch quand le groupe vaut le coup.
Perso, je ne joue pas que pour le fun, j'ai la réelle volonté de sortir mes groupes de l'underground. Non pas pour être sous les projecteurs, mais pour partager une musique en laquelle je crois, pour faire valoir notre travail, pour bénéficier de bonnes conditions de jeu, passer de bons moment, et prendre quelques thunes au passage parce que merde ! il y en a mare de perdre du fric avec la musique !
Comme tu dis, l'amateurisme est très présent en France. C'est très bien, nécessaire même.
D'un autre côté, la multiplication de groupes « jouant pour le fun » rend la tâche très difficile aux projets plus sérieux qui on pour but de percer. D'autant plus en France où on ne paie que très rarement les groupes de metal.
Comment faire valoir qu'on ne joue pas pour s'amuser quand on fait une musique underground ?
En tout cas, la qualité du groupe ne suffit pas.

10- C'est déjà fini, mais vous avez encore une chance d'exprimer tout ce que vous voulez...

Et bien merci à toi et à la Horde Noire !
Puis, toi public, achètes le merchandising des petits groupes que t'aimes (un exemple au hasard :Deceive The Crooksde 314 Project), car c'est grâce à ça qu'ils peuvent continuer! Ciao !

Dr jabuse