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Dépérir

Black Metal, Canada

01/02/2023

Après cinq trop longues années d'abstinence, Dépérir est de retour avec Black Beast, saillie furieuse comme il se doit. Depuis son galop d'essai éponyme, de nombreux changements sont intervenus pour le groupe québécois, que Nico Reymond, son guitariste et fondateur, nous détaille dans cet entretien. 

 

Black Beast sort sous la bannière Adipocere. Que représente ce label et vpciste pour vous ?

Pour nous, signer sur Adipocere c’est vraiment un honneur. J’ai acheté mes premiers albums de metal sur ce label et Christian est un vieux copain ! Un plaisir de travailler avec lui.

Comment a été scellée cette alliance ?

Au téléphone ! Comme je te dis, je connais Christian depuis longtemps et il m’a parlé de son envie de reprendre la production. Les choses se sont faites naturellement après cela. 

Lancée en 2011, la carrière de Dépérir semble aisément se découper en plusieurs chapitres qui correspondent également aux divers changements de personnel. Ainsi c’est quasiment un nouveau groupe qui revient aujourd’hui puisque de la formation d’origine ne reste plus que Nico. Pouvez-vous revenir sur ces changements de line-up intervenus depuis 2020 ?

En effet, après le premier album j’ai changé le line-up au complet pour plusieurs raisons. Sorthei le batteur est parti à Montréal pour le travail. Je voulais un autre vocal, le bassiste a pris la décision de quitter le groupe. Nous voici maintenant avec un line-up ultra solide autant amicalement que musicalement. 


Gardez-vous de bons rapports avec vos anciens membres ?

Oui bien sûr ! Sorthei reste un de mes meilleurs amis et on se voit régulièrement, on a partagé la scène avec le nouveau groupe de Winterthrone et Arawn l’ancien bassiste reste un ami proche ! 

Votre ancien chanteur, WinterThrone a écrit les textes de votre premier album, textes sinistres remuant la violence sous toutes ses formes (tueurs en série, terrorisme…). Quelles conséquences son départ a-t-il eues au niveau des thèmes abordés par Black Beast ?

Je dirais que j’ai continué à écrire dans ce sens. Black Beast présente plusieurs sujets déjà évoqué dans le premier album. Les paroles ont été ecrite principalement par moi et Arawn l’ancien bassiste. Succubus a été écrite par un ami suite a une rupture difficile, elle en prend plein sa gueule…

A ce sujet, vos nouveaux textes sont désormais en anglais et non plus en français. Pour quelles raisons ? Est-ce dû à votre nouveau chanteur Bob Girard ?

Non. Avec Winterthrone, les textes étaient effectivement en français car il est un fervent défenseur de la langue de Molière. Pour Black Beast, je voulais simplement changer les choses et aborder une autre façon d’écrire les textes. 

Le chant en français vous rattachait de facto à une certaine tradition du black metal québécois très attachée à son particularisme linguistique. En l’abandonnant, n’est pas aussi une façon de rompre avec ce marqueur identitaire ?

Oui mais ce n’est pas intentionnel. Le fait d’écrire en anglais met en effet définitivement fin à notre potentiel appartenance à la scène Metal Noir Québécoise ! Nous n’avons jamais vraiment fait parti de cette scènecar elle est définie par un style musical très particulier que nous n’avons jamais vraiment visé. Aujourd’hui, on aime partager les concerts avec des groupes d’autres styles comme le Death, Le Thrash mais aussi bien sur des groupes de Metal Noir Québécois comme Neige Eternelle par exemple. 

 


 

Le groupe semble désormais éclaté géographiquement. N’est-ce pas compliqué ? Et peut-on vraiment présenter encore Dépérir comme un groupe québécois (si tant est que cela ait une importance) ?

J’ai toujours dit que Dépérir était un groupe franco-québécois ! Sur le premier album il y avait 2 français et 2 québécois. Sur Black Beast, on est encore 2 français et 3 québécois. Samuel Santiago le nouveau batteur vit à Thetford Mines qui est a 1h15 de Québec et il est là tous les week-ends. Jeff notre bassiste habite à Rimouski à 3heures de route mais ici, ce n’est pas comme en France, les gens on l’habitude de faire de la route car tout est éloigné de tout ! En Europe, en 3h de voiture tu peux visiter 3 pays, ici en 3h tu fais 3 villes !

Après la sortie de votre premier album, vous avez multiplié les concerts. Quel est votre meilleur souvenir de cette période ?

Le concert avec Taake reste une excellente expérience. Celui avec Nargaroth aussi. Perso, j’adore surtout les after, c’est le meilleur moment des soirées concert si tu vois ce que je veux dire…

Qu’attendez-vous de la sortie de Black Beast ? Vos ambitions sont-elles différentes par rapport à 2017 ?

Black Beast est sorti en Avril 2022, nous sommes en janvier 2023, on se concentre désormais sur le troisième album ! On est très satisfait de la réaction pour Black Beast et on est sûr que le prochain va être une bombe !


Black Beast sonne plus death voire thrash que le premier album. Etes-vous d’accord ? Est-ce le fruit d’une évolution souhaitée ?

Oui je suis d’accord ! C’est surtout le fait que je l’ai écris seul et qu’il est le fruit du mélange de toute mes influences. 

Pourtant et paradoxalement, je trouve l’album moins crade et primitif que le précédent, laissant parfois même plus de place aux mélodies, voire même à une certaine finesse. Je pense à ‘Empire’, titre instrumental pour le moins surprenant…

Je ne peux pas te contredire, tu as tout à fait raison. J’ai pris plus de temps pour écrire Black Beast que le premier album qui du coup est plus directe et plus primitif. Empire est un morceau que j’avais en tête depuis très longtemps et vu que je n’avais aucune obligation pour composer cet album j’en ai profité pour lui donner vie. 


Black Beast accueille plusieurs invités de renom. Comment se sont-il respectivement retrouvés sur l’album ?

Ce sont tous des amis ! Vincent de Dopethrone, Fetus d’Ultra Vomit et Julien de Benighted. Julien Gadiolet aussi, le guitariste de Flayed avec qui j’avais mon groupe de deathDecent dans les années 2000 à Lyon. Il a écrit des solos incroyables sur Black Beast. J’ai pu facilement organiser tout ça car j’ai ecrit BalckBeast pendant le fuckingCovid, j’ai eu du temps quoi…

 

 

Le titre ‘Black Beast’ a été diffusé sur Youtube en juin 2021 mais il a fallu attendre presque un an pour voir l’album sortir. Pourquoi un tel délai ?

C’est une longue histoire que je vais te faire courte ! On était impatient de présenter ce titre mais le processus de production de l’album, son mixage, son pressage tout cela en plein covid a été une aventure que je ne souhaite à personne…

Devra-t-on patienter encore cinq ans pour s’enfiler son successeur ?

NON ! On travail en ce moment sur le prochain et j’aimerais pouvoir le sortir en 2023 ou maximum début 2024.

Nouveau line-up, nouveau label, nouvel album, nouvelle esthétique également : peut-on décrire Black Beast comme un nouveau départ pour le groupe ?

Complètement ! C’est pour ça que je pense que le prochain album sera une vraie bombe, on y travaille très fort ! On écrit cet album en groupe, alors que Black Beast je l’ai écrit seul. Il est clair qu’en combinant les forces de chaque membre du nouveau line-up on va pondre quelque chose de gros ! 


Quels sont vos projets désormais ?

Continuer de donner les meilleurs shows possibles, finir la composition du prochain album et organiser une tournée en Europe !

Dernière question : quel est votre album préféré de l'année 2022 (hormis Black Beast !) ?

NAPALM DEATH – Resentmentis Always Seismic (A Final Throw of Throes)
 

Childeric Thor