Gallic Hammer

Nouveau venu au sein de la chapelle black metal, Gallic Hammer présente Echoes Of Ancestral Battles, un premier jet d'excellente facture. Katurix, le maître des lieux, a répondu aux questions de la Horde Noire.

1) Salut Katurix, peux-tu présenter ton parcours en tant que musicien ? Gallic Hammer est-il ton premier projet ?

Au départ, je suis batteur.  J'ai joué de cet instrument dans différents groupes, de black et de death métal, en passant également  par le rock progressif. 

Lors de ces travaux de groupe, il était courant que je participe au processus de composition et aux arrangements des morceaux, ce qui m’a amené très tôt à jouer du clavier. Je me suis mis à la basse et la guitare beaucoup plus tard,  afin de renouveler ma manière de composer de la musique, et devenir plus autonome en terme de création musicale. 

2) Echoes Of Ancestral Battles est ton premier album sous cette bannière mais je crois savoir que Gallic Hammer existe depuis longtemps mais sous un autre nom…Pourquoi avoir décidé de changer de nom justement et avoir attendu de nombreuses années pour enregistrer cet opus ?

Tu as raison. J’ai débuté ce projet musical en 2019, sous le nom de Tales Of Invasions. J’ai imaginé un projet viking-epic BM dans le style de Bathory. J'ai composé et enregistré une première démo entre 2019 et 2020 qui contenait 5 morceaux, dont les pistes "Taïga" et "Fall of The Warrior King(*) que tu retrouve sur le premier EP de Gallic Hammer (* piste bonus pour la version cassette et digitale). 

Ensuite, j’ai décidé de changer de nom pour Gallic Hammer, car plus percutant et épique, et car je m'orientais vers un son plus puissant et agressif lors de la composition des nouvelles pistes. 

Concernant le délai, je n’ai pas spécialement attendu, mais j’ai enregistré beaucoup de musique, et puis je n’étais pas spécialement pressé… Je dirais que j’ai pris mon temps..

3) Quelle est la première composition que tu as écrite pour Gallic Hammer ?

Le premier morceau que j’ai composé pour ce projet est 'Fall of The Warrior King'. 

4) Tu es très attaché à l’état d’esprit propre au black des années 90, old school et authentique. Pour autant, l’album sonne d’une façon très pro. Peux-tu dire quelques mots sur sa réalisation ?
Merci beaucoup!

Effectivement, j’aime beaucoup l’état d’esprit et le son du BM des années 1990, notamment la scène norvégienne, mais pour autant , je n’avais pas envie de reproduire un projet True Black métal avec ce sont très aiguë ni revenir au type de production de cette époque-là. De plus, il s’agit d’un groupe épique, voir symphonique par moment, donc je souhaitais obtenir une production claire afin de mettre en valeur les différentes instrumentations. Par respect pour les auditeurs, j’ai toujours à cœur de faire un travail le plus professionnel possible et de proposer du contenu de qualité, du moins, je l'espère... 

Je dois aussi citer Clément de l’Onyx Studio en France qui a fait un excellent travail au niveau du son, du mixage et du master, et qui a apporté une nouvelle dimension à cet EP… car comme je te le disais, j’ai vraiment utilisé très peu de matériel pour l’enregistrer, dans une démarche underground, donc il y avait un beau challenge de ce côté là, d’ailleurs 90 % des parties de guitares ont été enregistrés avec une  basse.

5) L’album présente une belle variété, froid comme un Immortal, épique façon Bathory, avec de légères touches black sympho et quelques accents folk. Es-tu d’accord avec ce résumé ?

Tout d’abord je te remercie, je prends cela comme un compliment.
Je dirais que tu as bien résumé ce qu’est Gallic Hammer en terme d’influence, d’inspiration et de texture sonore.
J’aime bien apporter des claviers ou ce côté folk avec de la mélodie pour rendre la musique  plus variée, et ainsi apporter une ambiance particulière à chaque morceau, plutôt tribale dans certains,  glaciale, ou totalement agressive dans d’autres. Le but est vraiment de transporter l’auditeur dans un univers singulier lors de l’écoute de chaque piste… sans oublier l’univers et le son Black metal qui restent majoritaires lors de la composition des morceaux.

6) Quelles thèmes abordes-tu ? Quelles sont ces anciennes batailles ? Sont-elles imaginaires ?  Ecrire des paroles a-t-il été difficile ?

Concernant les textes, ils sont tant inspirés par la culture celte que par des récits héroïques et épiques comme Tolkien par exemple.
Les textes du groupe mélangent le fantastique et l’historique, sans entrer dans des détails notables de l’histoire ou de batailles ou faits précis. Ils s’en inspirent. Au delà de ça, la nature est un thème qui m’intéresse aussi particulièrement.

Pour te répondre, je pense que l’écriture des paroles est un exercice qui peut être complexe, mais cela fait partie de la musique et du processus de création. J’essaie de coller au mieux à l’atmosphère de chaque piste lorsque j’en écris les paroles. Je termine généralement l’enregistrement d’un morceau par le chant.
 

7) Gallic Hammer est un one man band. Est-ce un choix ou as-tu cherché d’autres musiciens sans les trouver ?

Non, je dirais que c’est un choix tout simplement, car j’avais le désir de pouvoir m’organiser seul, de composer la musique de A à Z, à mon rythme, sans avoir à compter sur les disponibilités des uns ou des autres. Gallic Hammer et un projet solo et je pense que ça va continuer ainsi. Je n’exclus pas, en revanche, si cela était intéressant pour le groupe, de mettre en place d'éventuelles collaborations avec d’autres musiciens, nous verrons bien si cela se présente.

8) De fait, le live semble compromis…

Pour l’instant, effectivement, ça ne serait pas possible, mais je ne l’exclus pas un jour, si j’arrivais à monter un groupe avec des musiciens pour me suivre lors de quelques dates.
En tout cas, c'est un exercice que j’apprécie particulièrement.

9) L’album est publié par deux labels. As-tu songé à le sortir en autoproduction ?

Au tout départ du projet, je dirais que oui, mais après,  l’idée de trouver un label m’a semblé évidente dans le sens où j’avais envie,  comme il s’agit d’un nouveau groupe, de diffuser au maximum la musique, tout en bénéficiant de la réputation et du réseau du label. Je  pense également que le fait d’être produit par ces deux excellents labels a apporté une certaine crédibilité au projet.

10) Tu viens de Suisse, terre de Celtic Frost et de Coroner (entre autres). Leurs travaux t’ont-ils influencé ?

Bien sûr que des groupes comme Celtic Frost ou Hell Hammer, m’ont beaucoup influencé dans le sens où je les ai aussi beaucoup écoutés, au même titre que d’autres groupes du monde entier, donc je dirais que c’est un ensemble d’influences.

11) Que peux-tu nous dire de la scène black metal suisse ? Selon toi, existe-il des particularismes au niveau de la musique metal entre les Suisses romandes, alémanique ou italienne ?

Je peux dire que la scène suisse Black metal est dynamique avec beaucoup de groupes, des festivals, des associations et des labels sympas. 
Je ne sais pas s'il existe réellement des particularismes du point de vue de la musique BM, du fait des différences de langues et culturelles de chaque canton, difficile de te répondre là-dessus.

12) As-tu déjà des idées pour le prochain album ? Dans l’affirmative, que peux-tu nous en dire ?

Oui j’ai déjà beaucoup d’idées et beaucoup de matériel enregistré.. c’est actuellement en cours. J’espère qu’il pourra sortir en 2026. 

Ce que je peux dire en tout cas, c’est que pour l’instant, il s’annonce épique, puissant et agressif, mais vous en saurez plus très bientôt!

13) Une dernière question, quel album t’a donné envie de devenir musicien et pourquoi ?

Sans aucun doute, le premier album d’Iron Maiden. Le batteur, Clive Burr m’a donné envie de commencer la batterie. A l’époque , j’avais été marqué par le son de sa caisse claire, de ses toms et de sa ride sur ce premier album. Je trouve son jeu vraiment excellent au niveau de ses phrasés, de ses placements, et son dynamisme. Sans oublier le talent de composition de Steve Harris, avec des morceaux épique comme Phantom of the Opera, qui m’ont littéralement donné envie aussi de composer de la musique ...

14) Je te laisse le mot de la fin...

Hé bien, je tiens à vous remercier pour l’interview, et pour le temps que vous passez dans la promotion de la musique métal underground! 
A bientôt!
Salutations de Suisse!

Childeric Thor