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Kipling

Kipling3

Emo-rock, France

octobre 2010

1/ Salut Kipling. En quelques petites années d'existence, vous vous êtes hissés assez rapidement à l'assaut d'un petit succès. Ca ressemble plutôt à l'ascension de l'Everest par la face Nord ou les opportunités se sont produites naturellement?

Salut, salut !
Je sais pas si on peut appeler ça un petit succès, on a juste concrétisé une partie de nos rêves à savoir faire un album et être reconnu par nos pairs. Ensuite, on a eu la chance d'avoir des personnes qui nous ont soutenu, qui ont cru en nous et surtout de rencontrer un manager qui à gérer tout ce qui était autour de nous, on a juste eu à se concentrer sur notre musique. C'est sans aucun doute ce soutient extérieur qui nous à fait avancer. Les opportunités ne se créer pas naturellement, il faut les amener. On a toujours su précisément ce que l'on voulait et on a marché dans ce sens en se créant les opportunités. Maintenant, cette ascension est aussi très difficile car on reste un groupe en développement et à confirmer pour beaucoup de monde. La concurrence est rude et le public français est difficile à conquérir et à fidéliser. Notre album,Lives & Walls, a été bien reçu par le public, c'est déjà un bon point pour nous.

2/Lives & Walls. Parlons-en. L'écoute de cet album n'est pas aussi simple qu'elle paraît de prime abord. On sent un assez gros boulot sur les arrangements, les parties de guitare... Comment se passe la réalisation d'un tel album? Quel est le rôle de votre label?

Pour réaliser l'album, on a procédé en deux temps. D'abord l'instrumentale de base, ce que l'on sait faire de mieux : on s'est posé et on a envoyé les parties comme d'habitude, pas d'appréhension et pas de stress car on a enregistré des morceaux que l'on jouait depuis pas mal de temps déjà. Ensuite c'est là où intervient tout le travail de Hugo, on a repris tout les morceaux au un par un et on a ajouté une multitudes de détails sonores, d'ambiances... On arrive ainsi à découvrir toujours de nouvelles choses à chaque écoute de l'album. Tout a bien été mixé afin que le rendu soit cohérent et homogène, chacun ayant son place. Le mix à été le travail le plus long sur l'album et Fabrice Boy, du studio Sonic Box, y a passé un bon nombre de nuits blanches !
Le label n'a eu aucune influence sur notre album et ils ne sont d'ailleurs jamais intervenus pendant la réalisation de celui-ci. Le label à été une bonne motivation et un bon soutient pour faire cet album, car, à l'époque, M& O office se créait tout juste et on était un de leur premiers groupes, on avait donc à cœur de réaliser un bon album car on savait que celui-ci serait une des références du label. Pour finir, c'était aussi réconfortant de travailler avec une équipe jeune et dynamique et on avait le même point commun : la motivation pour se faire découvrir du public français.

3/ Comme un peu partout en France, les scènes de musique un peu alternatives sont de plus en plus muselées. Alors comment se porte la scène untergründ à Lyon et quel avenir lui prédisez-vous?

La scène underground lyonnaise se porte bien et elle regorge de bons projets ! Je regrette tout de même un certain manque de solidarité dans cette scène, mais bon c'est comme ça.
Malgré le fait que l'on essaye de nous muselés, on continuera toujours de faire de la musique, on s'exportera si il le faut. On sait que malgré tout, les magazines et webzines sont toujours là pour nous soutenir et ils nous permettent aussi de découvrir de nouveaux projets. Non, je ne m'inquiète pas de ce « muselage » que l'état essaie d'imposer, ce qui m'inquiète le plus c'est le public : on remarque une petite baisse de fréquentations des salles de concert underground. Qu'on se le dise : ce qui tuera la scène underground c'est le manque de public. Personnellement je n'ai pas envie de rester scotché devant la télé tous les soirs, m'abrutir devant la nouvelle star et aller acheter la dernière bouse éphémère pondue par les majors le lendemain à la fnac.
Les vrais artistes viennent de la scène underground et museler la scène underground c'est un peu comme nous retirer notre droit d'expression.
Au-delà de ça, les plus grosses gifles que j'ai prises en concert c'était pendant des concerts undergrounds.

4/ Sans vouloir donner l'impression de chercher à retourner le couteau dans la plaie pour que ça purulle encore un peu, j'aimerai vous entretenir du départ de Nicolas, votre guitariste/chanteur. Vous perdez un guitariste, un chanteur, et l'auteur des textes deLives & Walls. Comment ça se passe désormais?

Le départ de Nicolas découle de longues discussions et d'un accord commun. On est conscient de la signification du départ dufront-manmais c'était nécessaire pour mieux avancer. Son départ s'est suivi quelques temps plus tard de celui du bassiste aussi, Thibaut.
On perd donc deux membres très important pour le groupe, mais la motivation est toujours présente et on ne veut pas gâcher le travail qui a été fait, alors on veut aller jusqu'au bout. On retrouve de nouveaux musiciens, on apporte un nouveau virage musical dans le groupe et on attaque le second album sans complexe.
Pour les paroles, Nicolas écrivait avec un état d'esprit partagé avec le reste du groupe, on partageait les mêmes idées et le message à transmettre était commun. On va s'appliquer à garder cette manière de faire avec le nouveau chanteur, le fait que les paroles représentent l'état d'esprit général du groupe nous motive encore plus sur scène, on fait passer notre message par les paroles mais aussi par la musique.
Une chose est certaine, même si cela à des avantages et des inconvénients, on est sur d'avoir un second album différent du premier !

5/ Tiens, vos textes, d'ailleurs. J'ai lu ceci dans une interview de vous pour d'éminents confrères : “on exprime notre sentiment d'impuissance et de rage face à cette société de consommation formatée”. Un discours engagé, donc (qui date d'il y a un an déjà). Depuis, votre myspace s'est orné de liens vers les plateformes multimedia de Virgin, la Fnac, Deezer, Amazon, iTunes, ainsi que Facebook. Vous nous en parlez?

Comme t'a du le constater précédemment, on garde le même discours !
Il faut faire une différence fondamentale entre ceux qui se battent pour se retrouver sur ces plateformes et ceux pour qui ça tombe tout fait dans leurs mains car ils répondent à un besoin commercial. Certes, nous sommes sur ces plateformes, éléments incontournables, tout comme myspace, pour tout groupe qui souhaite se faire connaître par un plus large public, cependant je ne crois pas que l'on bénéficie d'un matraquage médiatique et quand bien même cela arrive un jour, j'en serais fier car notre message passera à plusieurs milliers de personnes. Maintenant reste à savoir si ce message sera compris et entendu. Pour écouter de la musique, on est obligé d'avoir des oreilles mais on n'est pas obligé d'écouter ce que l'on nous martèle toute la journée à travers la télé ou la radio, c'est ça le formatage.

6/ Les compositions de Lives & Walls en font un bon album. Vous savez jouer, bien sûr, mais comme quantité de groupes. Votre éclectisme musical a créé un certain mélange un peu inédit dont il n'était pas certain qu'il fonctionne. Bon, du coup ça marche, mais finalement comment on gère des influences aussi dispersées au sein d'un même groupe?

La solution est l'ouverture d'esprit. On écoute ce que l'autre nous propose et on en tire le meilleur pour le combiner avec ce qui nous plait. On s'ouvre aux influences de chacun pour découvrir de nouveaux horizons et surtout on n'impose jamais rien aux autres : on propose. Ensuite, il faut être conscient qu'il faut parfois faire des concessions pour le bien du groupe, on discute et on avance.
On veut avant tout se faire plaisir, donc quand l'un d'entre nous n'est pas à l'aise sur un morceaux ou une partie, on travaille et on modifie jusqu'à trouver le bon compromis. On compose pour nous, on se retrouve dans cette musique, on y met nos tripes. C'est pour ces raisons que parfois les compositions sont difficiles et longues à mettre en place, mais le résultat obtenu nous transcende sur scène.

7/ Du coup, voilà ma question préférée : c'est quoi votre style de musique?

Nous c'est le style « joue avec tes tripes » !!
On connaît nos influences, maintenant donné un style à notre musique c'est difficile. On a rien inventé, on a juste mixé des styles déjà existants : rock-pop-métal-post rock-hardcore....
Après je pense que c'est devenu aujourd'hui monnaie courante de mélanger de nombreux styles.

8/Lives & Wallsvous a fait sortir la tête du trou. Mais un one-shot ne suffit pas pour établir qui que ce soit... Y'a-t-il une suite annoncée? Quelle direction prendra le nouvel opus?

Je ne sais pas de quel trou on est sorti, mais je peux t'assurer qu'on en chie encore !
On a pris beaucoup de plaisir avec ce premier album et cette première tournée française.
On va faire le second album avec la même motivation et la même envie. On veut confirmer certaines critiques et en faire mentir d'autres. On fera comme d'habitude, notre sauce sans trop se préoccuper des dires. Et puis on ira conquérir notre public.
Pour la direction du nouvel opus, on va essayer d'être plus explosif, plus rythmé. Pour l'instant, c'est dans les tuyaux et sa bosse donc affaire à suivre !

9/ Il y a sûrement quantité de choses passionnantes que vous rêvez de faire partager à nos lecteurs. Allez-y, je vous laisse le mot de la fin.

Merci à tout ceux qui font et à ceux qui lisent ces magazines et webzines specialisés et qui s'interessent à ces nouveaux groupes émergeant. Merci à ceux qui se bougent à organiser des concerts. Merci à ceux qui vont voir les concerts. Merci à tout ceux qui nous font vivre des moments de pur bonheur en live et .... Merde à ceux qui scotchent devant la télé!
On espère rencontrer encore beaucoup de monde, se prendre des fous rires mémorables avec des personnes de tout horizons et partager encore notre musique pendant de longues années ici ou ailleurs.
Merci.
See you on the road....

Azentrius