La Horde Noire Webzine metal extrême depuis 2002

Aldaaron : Majestic Heights, Melancolic Depths

Paragon Records, 2023

Black Metal, France

Album CD

Aldaaron est un groupe de black metal formé en 2004 par Ioldar dans la région des Alpes (France). Une première démo voit le jour en 2007 : "Des Légendes et Anciens Dieux" qui sera suivi par le premier album en 2010 : "Nous Reviendrons Immortels". Le second album : « Suprême Silence » sortira en 2012. Puis 10 ans plus tard, Aldaaron sort son troisième album "Arcane Mountain Cult" et signe son retour. Et les voici de nouveau en 2023 avec l’album « Majestic Heights, Melancolic Depths ». Ioldar étant le compositeur et multi-instrumentiste du groupe et accompagné de Voldr pour les parties de guitare soliste. Entrons maintenant dans l’analyse de ce nouvel opus :

L’album démarre avec le titre « Bannière de Nuit » qui nous plonge directement dans un univers glacial, agressif et à la fois mélodique. Le riff d’intro est épique et sera repris à plusieurs reprises durant le morceau. Le chant en français est écorché, plaintif comme tout bon album de Black Metal et nous transporte vers les Sommets Majestueux. Les mélodies subliment l’ensemble du morceau qui pose les bases d’un album au combien sublime.

Puis vient le première interlude instrumental avec « Rodeur des Sommets » qui permet de se remettre doucement du premier morceau.

Arrive ensuite, « Monti Vagus » qui démarre une fois de plus, par un riff hyper accrocheur en guise d’introduction puis une légère brise vient nous caresser avant d’enchainer avec des blasts de batteries, et une guitare lead mélodieuse et atmosphérique. Nous sommes immédiatement plongés dans les Alpes enneigées. Le chant, en anglais cette fois-ci, est toujours aussi agressif et profond. Les lead guitares sont parfaites et collent parfaitement avec l’atmosphère du morceau. Chose rare dans le black métal, la présence d’un solo de guitare immersif à souhait et une alchimie se crée avec la partie rythmique et les harmonisations à 2 guitares. Je l’avoue, les frissons m’ont parcouru tout le long de ce morceau (cela ne m’était pas arrivé depuis quelques temps).

Second interlude instrumental de l’album avec « Voyageur des Cimes », avec des guitares acoustiques à l’unisson posant une ambiance calme et détendue après la gifle du morceau précédent.

Et nous continuons à gravir cette Montagne avec « Chroniques des jours d'alors » démarrant avec des guitares acoustiques (suite logique de l’interlude précédente). Et là, le groupe nous propose une fois encore une introduction des plus épique et le chant enragé et écorché arrive pour poser cette ambiance glaçante. Les chœurs en fond ajoutent cette profondeur au morceau qui se calme le temps d’un instant avec un pont à la guitare clean puis arrive le riff épique dont le groupe à le secret qui amène le morceau vers ce que le Black Metal mélodique / atmosphérique a de meilleur. Ioldar nous amène dans son univers fait de calme et de sérénité (apporté par les chœurs) et contrebalançant avec l’agressivité et le côté épique de ce morceau. Il en ressort une sorte de communion entre les éléments et la musique. 

S’enchaîne le troisième interlude instrumental « La bataille approche » mené par des tambours battants et une ambiance plutôt malsaine avec des cris de corbeaux.

Le 7ème morceau de l’album « Les Tambours et le Fer » démarre avec un riff d’intro épique comme Aldaaron sait y faire. Le chant est plus violent que pour les autres morceaux et à des airs de True Black Metal qui contraste avec les précédents morceaux. On retrouve un peu de Immortal (époque At the Heart of Winter) je trouve sur ce morceau avec de gros riffs mêlés à des accords déliés. La blasts de batterie apportent cette violence et nous martèlent un rythme agressif. S’en suit des lead guitares mélodieux et inspirés qui permettent au morceau de rester dans la ligne conductrice de l’album tout en étant le morceau le plus agressif de l’album.

S’ensuit le huitième morceau : « Impassibles Cénotaphes » débutant par une partie guitare claire et un rythme de batterie simple et efficace puis vient une fois encore un riff des plus épiques qui soit avec une mélodie en fond comme le groupe sait parfaitement maitrisé. Arrive le chant plaintif et glaçant de Iordal. Un pont à la guitare sèche vient nous permettre de respirer un peu avant le final épique et émouvant qu’apporte les lead guitares comme sur chaque morceau. Quelle maitrise des ambiances, c’est simplement BEAU.
Avant dernier morceau de l’album : « the Knell and the World » un des morceaux les plus sombres de l’album, une voix caverneuse et plaintive vous emporte avec elle. L’introduction faite de chœurs amène tout de suite la mélancolie au morceau. Le riff principal et la mélodie sont toujours aussi percutants et sont dans la lignée du reste de l’album. La maîtrise est parfaite et l’alchimie se fait immédiatement. Nous sommes au sommet de la montagne Alpine et de ce qui se fait de mieux en black atmosphérique avec le groupe.

L’album se termine avec un morceau bonus : « Pride and Sorrow » qui est une instrumentale de près de 8 mn qui conclut de manière magistrale cet opus en créant cette ambiance glaciale, atmosphérique et épique que Aldaaron nous a déversé tout le long de ce disque.

En un mot comme en cent, je dirai que tout amateur de Black atmosphérique / mélodique se doit d’écouter et avoir cet album dans sa CDthèque / vinyle-thèque. Aldaaron nous gratifie d’un chef d’œuvre d’ambiance, de composition et de maitrise technique en matière de black metal.  Merci au groupe de m’avoir fait plonger avec eux dans ce monde glaçant, immersif que sont les Montagnes des Alpes. Tout le long des écoutes pour réaliser cette chronique je m’imaginais dans une forêt menant vers cette montagne afin d’en gravir le sommet. A noter, que la pochette est également magnifique et colle parfaitement à ce que le groupe veut nous faire partager au cours de ce « Majestic Heigths, Melancholic Deaths »
 

Hagalaz - 9/10