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Aluk Todolo : Descension

ALUK TODOLO - Descension

Public Guilt, 2007

Expérimental, France

Album CD

Aluk Todolo est un projet des membres du groupe de black grenoblois DIAMATREGON et autant dire que depuis leur dernier album Blasphemy for Satan en 2002, le groupe a bien évolué, sa dernière trace étant le ep Charognard en 2003. Pour ma part, ce groupe ne m'avait absolument pas marqué à tous les niveaux... Depuis l'un de ses membres a crée le très bon label Amortout , qui sort toujours des productions très intéressantes, dans le registre du sombre, du malsain ou de l'expérimental, un autre est impliqué dans Super SS de l'industrial noise. La réunion de l'ancien trio se fait donc sous le signe de l'évolution de chacun de ses membres, par-contre ALUK TODOKO n'est pas la suite ni le substitue à DIAMATREGON puisqu'un troisième album est en préparation C'est plutôt un projet autre et parallèle puisque la musique de ALUK RODOLO est expérimentale, certes un membre avait fait un album solo de black experimental avec VEDIOG SVAHOR, mais cette fois-ci c'est tout de même plus radical. On est bien loin du black metal, pourtant celui-ci aurait servi comme matériau de départ, peut-être qu'à force de remodifier plein d'éléments, Descension est né. ALUK TOODOKO suit donc le chemin des anciens black metalleux qui n'ont pas eu peur d'évoluer et d'expérimenter, comme Ulver par exemple, par-contre c'est un résultat complètement différent, il n'y a pas ici de sonorités electroniques, et il ne s'agit pas non plus d'une musique faite planqué derrière un ordinateur. En fait, la musique de Aluk Todolo est constituée à partir de guitare, basse, batterie, mais sans aucun chant, par-contre tout est ici travail sur le son. Le résultat en est une musique très répétitive et mid-tempo, avec de nombreux bruitages et des distortions de son. On n'est toutefois pas du tout dans une musique chaotique comme Folkstorm par exemple, non, on est dans quelque chose de bien plus paisible, pas dans des paysages apocalyptiques ou violents, mais dans quelque chose de mid-tempo, d'un peu rythmique d'ailleurs, un rythme battu très nonchalamment. La démarche du groupe se veut apparemment rituelle, le nom du groupe vient de l'indonésien et signifie \"la voie (au sens de chemin) des ancêtres\", ce qui expliquerait cette démarche non pas apocalyptique mais progressive, sans non plus être dans du post-rock, ni faire du dark ambient; on peut peut-être songer à Einsturzende Neubauten dans la démarche de faire une musique expérimentale à partir d'une instrumentation rock ou encore à Sonic Youth pour le côté distortions des sons, mais marié alors à de l'ambiant et sans l'énergie du rock. L'atmosphère de ces quatre longues plages réparties sur 37mn est assez planante, on ne peut pas parler de musique oppressante ni dépressive ou tourmentée, mais il s'agit d'une musique planante sans être apaisée, répétitive de par son rythme mais pourtant anarchique, saturée sans être vraiment bruyante ou violente, étrange et sans émotion, évoquant un état second planant mais nonchalant. Un album intéressant qui fait suite à un ep, particulier mais sans être pour autant fortement accrocheur.

Adnauseam - 6,5/10