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Angmar : Zurück in die Unterwelt

ANGMAR - Zurück in die Unterwelt

Ketzer Productions, 2009

Black Metal, France

CD

Angmar, c'est une formation française qui ne cesse de « monter », de se faire connaitre dans l'Hexagone. A l'époque sur Darkmag, j'avais déjà dis tout le bien que je pensais du groupe, qui avait sorti une très belle démo en 2003, Aux Funérailles du Monde, suivie d'un premier LP en 2005, Metamorphosis, qui lui aussi tenait très bien la route et avait vu le jour grâce au germain Northern Silence Productions.

Revoilà donc Angmar revenu avec un album au nom difficile à prononcer, Zurück in die Unterwelt, produit par Ketzer Records, un autre allemand. Avec un titre signifiant Retour Aux Enfers, on peut se poser la question de savoir si l'on va découvrir un deuxième full-length plus sombre, plus torturé, plus diabolique de Metamorphosis... Force est de constater qu'Angmar, une nouvelle fois, nous disposer de longs titres, dont l'un fait plus de vingt minutes ! C'est donc que ça vient des tripes pour écrire un titre si long - c'est que tout cela nécessite de savoir où l'on vaut aller et comment... Zurück in die Unterwelt fut, à ce que je sais, un album dur à accoucher en tous points de vue – depuis le temps qu'on m'en a parlé et il s'est fait désirer ce disque ! Pour ma part, j'étais impatient de l'écouter. Je me suis donc replongé dans l'ainé avant de me mettre à écouter attentivement cette nouvelle oeuvre.

Alors, qu'est-ce que ça donne Zurück in die Unterwelt ? Je dirais que dès les premières notes, on sait que ça va être sacrément triste. Le groupe va avoir un bon paquet de trucs à déballer, tant furieux que sombres que déprimants. Et Angmar va prendre son temps pour cela. Tout de suite aussi, on constate qu'Angmar, qui a su imposer sa personnalité très germanique (comme c'est bizarre !), reprend les armes là où il les avaient laissé avec Metamorphosis. Les similitudes sont déjà nombreuses dès la première minute passée, et la continuité est indéniable. La piste éponyme ouvre d'ailleurs le disque et Angmar montre un visage complètement torturé, sur un fond de riffs Black Metal entêtants et de vocaux déchirés - et c'est maintenant aussi que je rajoute que Zurück in die Unterwelt a un gros défaut : sa production manquant de puissance et d'ampleur, pas à la hauteur de sa maitrise technique et de la richesse de ses compositions; elle fait l'affaire, mais elle aurait pu être encore meilleure... De Zurück in die Unterwelt on passe par un Stabat Mater monolithique je trouve, pour ensuite plonger dans Perdition, ce long fleuve de vingt minutes, qui aurait amplement mérité en tant que colonne vertébrale une production avec plus de souffle... Même si chaque pépite vaut son pesant d'or ! Je pense surtout à la suivante, la monstrueuse Unborn of the Ancient Times, qui est une approche terriblement torturée et malsaine venant de la part d'Angmar – un vrai régal... Une fois terminée, Angmar prend un virage plus rentre-dedans, et comme Janus, les trois Normands vont cette fois-ci décoller les tympans à coups de titres ravageurs et plus épiques. 13ème Rêve et les deux suivants viennent ainsi donner un bon coup de pied au cul pour clore cet album magistral.

Comparativement à Metamorphosis, ce Zurück in die Unterwelt tant attendu démontre qu'Angmar a mûri et développe sa personnalité sur une longueur peut-être trop imposante en première partie d'album. Toutefois, l'autre face intéressante du trio est qu'il distille des ambiances très sombres, plongeant dans les racines terreuses du Black Metal et ça, je ne cracherais pas dessus... Pour résumer : un deuxième essai très concluant, moins accessible, mais majestueux et surprenant dans sa structure... Bref : Zurück in die Unterwelt est un très bon disque, et élitiste c'est certain : il nécessitera de l'auditeur une attention réellement accrue, un intérêt non feint, et donc, de multiples écoutes avant de pouvoir l'apprécier totalement... Il vous faudra l'écouter entièrement pour comprendre Angmar, car le combo ne vous en laisse pas le choix... Hails à eux !

Guudrath fuck your god ! - 8,5/10