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Aside From A Day : Manufactured Landscape

ASIDE FROM A DAY - Manufactured Landscape

Division Records, 2008

Post-hardcore, France

CD

Aside From A Day ... oui, bien sur, je m'en rappelle très bien, comme si c'était hier! Voilà bientôt plus de 10 piges que je les connais ces mecs... qu'est-ce qu'on a pu se mettre ensemble quand j'y repense! Ah c'est sur qu'avant... c'était pas comme maintenant. Alors même si je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve comme futur, une chose est néanmoins sur et certaine: on l'aura eu notre vie rock'n roll! Qu'est-ce qu'on a pu s'enfiler quand même! Et putain, quand je repense aux hectares entiers qu'on s'est grillé tous ensemble sur les routes, enchaînant tournée sur tournée... pas étonnant qu'il y ait ce putain d'effet de serre à présent...
J'ai toujours voulu commencé une chronique comme ça, genre le vieux routard qu'à tout vu, tout fait... Après tout, je suis derrière mon écran d'ordi, caché derrière un pseudonyme, y'a personne pour vérifier si ce que je dis est vrai. Les mecs d' Aside from A Day ? Nan, bien sur que nan... une mauvaise chronique peut arriver si vite. Se faire passer pour ce qu'on n'est pas... y'en a qui excelle dans ce domaine. Nan, en fait, et pour tout vous dire, je connais ces mecs depuis... un an. C'est sur que là... tout de suite, ça en impose moins. J'avais d'ailleurs écrit un article pour cette occasion, ils avaient ouvert au Romandie pour Envy : chouette soirée. À l'époque les Aside ne m'avait pas tapé dans l'œil. Bon concert, bonnes compos mais... y m'avait manqué ce brin d'étincelle pour pleinement apprécié leur set. Et puis, de fils et en aiguilles, je me suis penché sur le cas Aside from A Day . Leur «  Divine Proportion  » a finalement pas mal tourné chez moi, certes avec un peu de retard... mais finalement, ce n'était pas plus mal: je n'ai pas eu à subir les 3 longues années d'attente pour avoir autre chose à me mettre dans les conduits auditifs.
« Manufactured Landscape » est ce que l'on appelle, communément, un bon album. J'aurais pu très bien terminer cette chronique là-dessus (on n'a pas de système de commentaires ou vous auriez pu gueuler et crier à la supercherie!) mais... après réflexion, si vous avez eu la patience et la bonté de lire cette review jusqu'ici, vous méritez tout de même un peu plus qu'un simple adjectif dénué de tout sens. Bon skeud disais-je donc. Ce qui m'a le plus frappé, et ce dès la première écoute, c'est la qualité du son. Alors certes, le style veut ça... mais là on atteint tout de même des sommets! À écouter absolument au casque, et très fort! En y repensant, l'enregistrement du «  Divine Proportion  » était loin d'être dégueulasse aussi... même si peut-être plus sec et « live », dans le sens ou le son débordait plus. Les anciennes compos se prêtaient à ça aussi, il faut bien le souligner. Celles du « Manufactured Landscape » paraissent au premier abord plus calme, plus posée. On retrouve la patte d'Aside, évidemment, mais on a l'impression que ces mecs se sont un peu plus assagis. L'énergie reste néanmoins LE maître mots des bysan... euh des bisontins, cette dernière étant « juste » plus canalisée. À bien y regarder/écouter, un morceau comme « Seven days in theory » aurait pu avoir sa place aux côtés d'un « We are Stalingrad » . Rien n'avoir donc avec un quelconque grand soir, juste une habile évolution, dans le sens ou AFAD aurait pu très bien trébucher sur une saloperie de «  Cult of Neurisis  » et voir, finalement, sa fan-base fondre comme neige au soleil. Car, au final, c'est bien là tout le talent de ce groupe: mêlé la puissance et l'énergie du hardcore à la sensibilité exacerbée (la fin dantesque de «  March of the stones  », nouvelle hymne du groupe!) d'un genre comme le post-rock, sans pour autant tomber dans une quelconque mièvrerie pour adolescente en mal d‘ Envy .
La fougue des premiers morceaux s'est quelque peu estompée, mais la puissance de feu d'AFAD, avec ce «  Manufactured Landscape  », n'a jamais été aussi grande. Moins direct, plus fourbe en un sens, cet album est d'une efficacité redoutable. Et puis, je conclurai là-dessus: certes, ça ne fait QUE un an que je connais cette bande d'affreux, on n'a peut être pas mené ensemble la vie rock'n roll d'un Axl Rose ... mais la chose dont je suis certain, c'est la passion qui les anime, cette putain de passion inébranlable. Bientôt dix ans qu'ils sont dans la scène, bientôt une décennie qu'ils écument les scènes, avec passion, et rien que pour ça: respect messieurs.

Caedes - 9/10