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Dysylumn : Conceptarium

DYSYLUMN - CONCEPTARIUM

Autoproduction, 2015

Black Death Metal progressif, France

Autoproduction

Fondé en 2010, Dysylumn nous dévoile avec ce Conceptarium  son premier album de longue durée (un EP avait déjà vu le jour en 2013). Ce duo n’est pas constitué de parfaits inconnus puisque Sébastien Besson (guitare, basse, chant) officiait auparavant chez ANTROPOFAGO. Il a été rejoint dans son nouveau projet par Camille Olivier Faure-Brac (batterie).

Après les présentations d’usage, confrontons-nous à la bête. Quoique résolument sombre avec ses planètes qui semblent vouées à se faire happer par un trou noir, la pochette ne donne pas particulièrement d’indication sur le style pratiqué par le groupe et c’est tant mieux. On appuie sur le bouton Lecture et… diantre ! Sans rire ? C’est leur premier album ça ? Le son est tout simplement énorme, puissant à volonté mais parfaitement équilibré, digne des plus grosses aciéries internationales. Difficile même de croire qu’il s’agit d’une autoproduction.

Le groupe pratique le Black/Death Progressif (lorgnant quand même beaucoup plus sur le Death) sans aucune inhibition. Les titres ne sont pourtant pas particulièrement longs (entre 3 et 7 minutes en gros) mais prennent le temps de développer des architectures alambiquées propres à tout ce qui porte l’étiquette Prog’. Ils faut dire que les gars maîtrisent largement leurs instruments (de musique s’entend). Dysylumn n’en oublie pas pour autant de nous en coller plein la gueule avec des compositions massives, lourdes à souhait, foutrement Death donc. Il est dommage que le chant de page émasculé du ‘sieur Besson vienne gâcher la fête. 

Je déconne ! Humour ! Les vocaux sont à l’aune du reste de l’album, gutturaux au possible, et narrent une histoire « mélangeant psychologie et espace » qui se développe tout au long de l’album (voir interview du groupe en nos pages).

Conceptarium donc c’est de la qualité vous pouvez y aller. Néanmoins le chroniqueur en moi se demande quand même si le groupe saura à l’avenir se réinventer ou, sans aller à ces extrêmes, au moins savoir dans quel sens faire évoluer sa musique. Parce ce que ce qui fonctionne sur un album peut finir par s’avérer rédhibitoire sur plusieurs (voire, on en connaît, sur toute une carrière). Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, cet opus est une putain de réussite et c’est tout ce qui compte.

Sargon - 9/10